Au moins 800 millions d’euros sont partis dans la faillite de quatre banques régionales peu scrupuleuses. Face à la révolte des clients lésés, le gouvernement Renzi a lancé un plan de sauvetage. Sans échapper à la polémique.
Certains ont perdu plusieurs dizaines de milliers d’euros. D’autres toutes les économies d’une vie de labeur. Plus de dix mille petits épargnants italiens sont depuis quelques jours sur le pied de guerre après l’effondrement de quatre banques régionales (Banca Etruria, CariChieti, Banca Marche et Carife) qui leur avaient délibérément vendu des produits toxiques.
Au total, ce sont près de 800 millions d’euros qui sont partis en fumée. En urgence, le gouvernement de Matteo Renzi a mis sur la table fin novembre un plan de sauvetage des quatre établissements bancaires pour environ 3,6 milliards d’euros. Les comptes courants des clients ont ainsi été garantis. Mais les épargnants qui avaient souscrit des «obligations» risquées ont eux été laissés sur le côté.
Depuis, c’est une véritable révolte dans le centre du pays, où opèrent les quatre banques concernées. La semaine dernière, un retraité de Civitavecchia s’est même suicidé après avoir découvert que son patrimoine (110 000 euros) s’était envolé dans la crise de la Banca Etruria. Pour sa défense, le gouvernement met en cause les autorités de contrôle (Banque d’Italie et commission des opérations de Bourse) ainsi que l’Union européenne coupable à ses yeux d’interdire, au nom du respect de la concurrence, un sauvetage plus large des épargnants à travers des aides publiques. En réaction, la commission a critiqué la vente par les banques italiennes de «produits inadaptés».