C’est l’une des anomalies de l’actuelle reprise économique aux Etats-Unis, qui alimente les hésitations de la Réserve fédérale (Fed) sur le relèvement de ses taux d’intérêt, à l’issue de la réunion de son Comité de politique monétaire des 16 et 17 septembre.
En dépit d’un taux de chômage flatteur, à seulement 5,1 %, le marché du travail continue à montrer des signes de faiblesse. Théoriquement, le pays est en situation de plein-emploi. La réalité est plus compliquée…
Les salaires augmentent peu, les temps partiels subis restent légion. Il y a aussi les missing workers, ces salariés qui ont disparu du marché de l’emploi. Le « taux de participation », la proportion d’Américains ayant un travail ou qui en cherchent effectivement un, n’a jamais été aussi bas depuis 1977 : il s’élève à 62,4 % de la population.
Au total, plus de 94 millions d’Américains en âge de travailler sont actuellement exclus – volontairement ou involontairement – du marché de l’emploi.
Depuis le début de la crise, 14,9 millions de travailleurs potentiels supplémentaires manquent ainsi à l’appel, un chiffre à comparer aux 10 millions d’emplois créés depuis le début de la reprise.
Paradoxalement, pour les chômeurs, le découragement vient quand l’économie repart et qu’ils n’arrivent toujours pas à trouver du travail
Le taux de participation n’a jamais cessé de progresser depuis les années 1970 pour atteindre un pic en 2000, à 67,3 %. « Le déclin n’est pas un phénomène nouveau, mais la tendance s’est accélérée », constate Justin Wolfers, chercheur au Peterson Institute…