Les revenus pétroliers de l’Algérie ont baissé de 70% en moins de deux ans, a affirmé mercredi le président Abdelaziz Bouteflika dans un message à l’occasion du double anniversaire du 24 février.
Le chef de l’Etat a tenu toutefois à rassurer, les travailleurs auxquels il s’adressait en particulier, et les Algériens en général que le pays était « en mesure d’y faire face ».
« Nous sommes, à l’heure actuelle, en mesure de faire face à l’effondrement des prix du pétrole qui ont chuté de près de 70% en moins de deux ans », a indiqué le chef de l’Etat.
Face à cette baisse drastique des prix du pétrole qui a débuté à la mi-2014, le gouvernement a adopté une politique de rigueur qui s’est traduite notamment par l’augmentation des prix des carburants, la limitation des importations et l’abandon de nombreux projets d’infrastructures jugés non prioritaires. Des mesures qui ne sont pas allés jusqu’à abandonner les politiques de soutien de prix ou conduit à des augmentations conséquente comme ça été le cas dans les pays du Golfe ou le Venezuéla tout récemment.
« J’appelle mes compatriotes également à persévérer sur la voie des aînés qui, des décennies durant se sont employés, sans jamais fléchir, à construire l’Algérie dans un contexte économique et sécuritaire défavorable », a insisté le Chef de l’Etat qui a particulièrement mis l’accent sur la nécessité de « poursuivre la quête du savoir et de la connaissance dans nos universités, à labourer les terres agricoles et à investir les usines afin que l’Algérie puisse faire face à cette conjoncture difficile induite par le déséquilibre du marché pétrolier international ».
« Nous n’envisageons nullement de renoncer à la rigueur requise et nécessaire à la gestion des ressources publiques et à la rationalisation de nos options financières », a également prévenu le président de la République en se disant « déterminé à faire face aux retombées de la chute des prix du pétrole au moyen d’une politique de développement économique judicieuse et rigoureuse à la fois ».
Fin décembre, faut-il le rappeler, le gouverneur de la Banque d’Algérie Mohamed Laksaci s’était alarmé de la forte détérioration des finances publiques. Selon lui, les réserves de change ont fondu de 32 milliards de dollars entre septembre 2014 et juillet 2015.
« A la fin 2016, elles ne dépasseront pas les 100 milliards de dollars » et « nous nous dirigeons vers une catastrophe avec un déficit budgétaire de 40 milliards de dollars qui sera impossible à résorber », avait-il averti.
Source : Huffpostmaghreb.com