Saviez-vous qu’il y a plus de 1.800 milliards de dollars d’obligations à haut rendement en circulation aux États-Unis seulement ?
Avec des taux d’intérêt qui sont au plus bas partout dans le monde durant ces dernières années, les investisseurs qui étaient assoifés de rendements décents ont investi des centaines de milliards de dollars dans les obligations à haut rendement (aussi désignés junk bonds: Obligations pourries). Cela a engendré une bulle géante alors qu’au début, tout semblait bien se passer. Les défaillances étaient très faibles et la plupart des investisseurs avaient un bon retour sur investissement. Mais le prix du pétrole a commencé à s’effondrer et l’économie mondiale a commencé à ralentir de manière significative. La dette des entreprises liée au secteur de l’énergie représente entre 15 et 20 % du marché des obligations à haut rendement, et la dégradation des notes de crédit pour ce secteur vont arriver à toute allure. Mais il n’y a pas seulement l’industrie de l’énergie qui voit une vague massive de défaillances, de restructurations de dettes et de dépôts de bilan. Tout comme avec les prêts hypothécaires à risque en 2008 (Subprimes), les investisseurs commencent à se réveiller et se rende compte que le papier qu’ils détiennent ne vaut pas grand chose. Alors maintenant, les investisseurs se précipitent pour sortir et nous commençons à voir la panique à un niveau que nous avons pas vu depuis la dernière crise financière.
Il suffit de regarder ce qui s’est passé ces derniers jours. Les investisseurs ont sorti la semaine dernière près de 500 millions de dollars de l’iShares HYG, qui est le plus grand fonds du secteur. Le graphique montre que l’obligation à haut rendement HYG est revenu à son plus bas niveau depuis la dernière crise financière…
Durant la dernière crise financière, les obligations à haut rendement avaient commencé à s’effondrer bien avant que les actions l’aient fait à leur tour. En fait, beaucoup considèrent les obligations à haut rendement(junk bonds) comme une sorte de « système d’alerte » pour les actions. Pour de nombreux analystes, lorsque vous voyez les obligations à haut rendement s’effondrer, c’est un énorme signe d’alerte qui vous signifie qu’il faut de sortir du marché actions et le plus rapidement possible.
Et c’est parfaitement logique. Lorsque les difficultés financières éclatent, cela frappe habituellement les entreprises plus vulnérables d’abord.
Les grandes entreprises ne sont généralement pas sur le marché de la dette à haut rendement. Normalement, la dette à haut rendement est seulement liée aux entreprises dont le risque de faillite reste élevé. Et ce sont justement les entreprises risquées qui commencent généralement à s’écrouler le plus rapidement.
Une autre obligation à haut rendement que je surveille de très près est celle connue sous le sigle JNK. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, la courbe de cette obligation JNK semble presque identique à celle de HYG publiée plus haut précédemment…
Ce que ces graphiques nous disent est qu’une nouvelle crise financière a commencé au cours de la seconde moitié de l’année 2015 et qu’elle s’accélère maintenant.
Pour l’instant, les rendements ont atteint des niveaux que nous n’avons pas vu depuis l’effondrement de Lehman Brothers. L’analyse suivante provient de Wolf Richter…
Le rendement moyen des obligations à haut rendement les moins bien notés (CCC) a atteint la barre des 20%, il y a une semaine. La dernière fois où les rendements avaient bondi à ce niveau, c’était le 20 Septembre 2008, en pleine panique après la faillite de Lehman Brothers. Aujourd’hui, le rendement moyen est proche des 22% !
Aujourd’hui, même l’écart moyen de rendement entre ces obligations et les bons du Trésor américain a dépassé la barre des 20%. La dernière fois que c’est arrivé, c’était le 6 Octobre 2008, lors de la panique post-Lehman:
A ce coût du capital, les entreprises ne peuvent plus emprunter. Comme elles sont en cash-flow négatif, elles seront à court de liquidités, tôt ou tard. Lorsque cela se produit, les défaillances grimpent, ce qui fait croître davantage encore les écarts, et c’est ce qui était arrivé lors de la crise financière de 2008.
Après que les obligations à haut rendement se soient effondrés en 2008, pratiquement tous les autres types de placements avaient emboîté le pas.
Seuls les métaux précieux ne s’étaient pas effondrés. L’or et l’argent avaient grimpé, et c’est ce dont il faut s’attendre à voir se produire lors d’une crise financière majeure.
Autre chose que je surveille de près, c’est la dette de marge.(Dette de marge ou « Margin Debt » correspond au montant d’argent que les gens empruntent pour acheter des actions)
Au cours des bulles financières passées, nous avons vu beaucoup de gens emprunter énormément d’argent pour acheter des actions.
Si cela ressemble à une très mauvaise idée, c’est tout simplement parce que c’est une très mauvaise idée !
A chaque fois qu’il y a des sommets sur la dette de marge et qu’elle commence à chuter précipitamment, c’est le signal qu’un krach boursier pourrait être imminent. Le graphique ci-dessous vient de James Stack…
Après avoir regardé ce graphique, je ne pouvais pas comprendre comment nous faisions pour ne pas voir la tendance.
Nous répétons les mêmes erreurs, mais nous ne semblons jamais tirer les leçons de l’histoire. En fait, les médias mainstream ne cessent de nous expliquer que cette nouvelle crise financière n’est pas la même que celle de 2008. Et bien que les mêmes types de problèmes se produisent à nouveau, ils croient encore cette fois que ce sera en quelque sorte différent.
Et dans une certaine mesure, ils ont raison. La crise actuelle ne sera pas la même que la précédente. En définitive, elle se révélera encore pire que la dernière fois.
Alors, que devrions-nous tous être en train de faire ?
Dans un article récent intitulé « 70 conseils qui vous aideront à survivre à ce qui va arriver à l’Amérique », je donnais à mes lecteurs quelques conseils de base sur la façon de se préparer à ce qui va arriver. Mais certains d’entre eux ne seront pas immédiatement applicables. Par exemple, ma femme et moi pensons que nous aurons pas besoin de notre Pack alimentaire individuel d’urgence le mois prochain. Mais un jour, nous sommes absolument convaincus que nous en aurons besoin.
Pour le moment, l’un des éléments clés est de mettre en place un fonds d’urgence. A mon avis, tout le monde devrait avoir un fonds d’urgence qui peut couvrir au moins six mois de factures et de dépenses. Et ce n’est plus le moment de s’endetter. Au lieu d’acheter de nombreuses babioles, le temps est venu de dépenser de l’argent pour des choses pratiques qui seront nécessaires au cours des périodes difficiles qui se profilent.
Malheureusement, la plupart des gens pensent que tout rentrera dans l’ordre. Ils ont une foi extraordinaire dans le système, et ils sont convaincus que ce sera différent cette fois.
Je leur souhaite le meilleur, mais pour moi comme pour ma famille, nous nous préparons.
Et vous ?
Êtes-vous prêt ?
Source: endoftheamericandream