Que l’or soit pour vous une « relique barbare« , un « caillou de compagnie » (pet rock), une « tradition« , ou qu’il soit « voué à l’échec », la Russie le voit plutôt comme à un élément salvateur. Quand les réserves étrangères de la Russie sont passées sous les 350 milliards $ au début de 2015, plusieurs personnes prédisaient que la Russie allait brûler toutes ses réserves dans un avenir proche, vu qu’elle devait composer avec un rouble qui se dépréciait et des revenus pétroliers à la baisse.
Cependant, cette sombre prédiction ne s’est pas réalisée, grâce essentiellement à une chose : la décision stratégique de la Russie d’accumuler autant d’or qu’elle le pouvait ces dernières années.
Comme nous l’avons vu par le passé, la Russie démontre un appétit insatiable pour l’or et, comme Bloomberg le souligne, elle a augmenté ses réserves d’or de plus de 12% depuis juillet dernier.
Cela a payé des dividendes (figurativement dans le cas de la Russie, mais littéralement pour ceux qui participent au plan de monétisation de l’or de l’Inde), car la hausse du prix de l’or a aidé à refaire passer les réserves étrangères du pays au-dessus de 380 milliards $ pour la première fois depuis janvier 2015.
Plus important encore, les achats d’or ont procuré à la Banque centrale de Russie le luxe de ne pas avoir à acheter de devises étrangères sur le marché. Car acheter des devises étrangères pour augmenter ses réserves rajoute encore de la pression à la baisse sur un rouble déjà déprécié.
La Russie essaie à la fois, en marchant sur des œufs, de stimuler son économie et de contenir l’inflation (ce que l’achat de devises étrangères exacerberait), et elle est bien contente de ne pas avoir à pousser la chose plus loin pour le moment.
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