Le scénario est sans précédent, tout comme l’organisation d’un référendum sur la volonté de continuer d’appartenir ou non à l’UE.
L’Union européenne : une assemblée de 28 nations dont l’agrégation à marché forcée a débouché sur un ensemble hétéroclite, dont une grosse moitié des membres a adopté l’euro et l’autre non.
Le Royaume-Uni faisait partie de la seconde moitié mais son poids économique — second du classement européen en terme de PIB, au coude à coude avec la France — va très au-delà d’une simple donnée algébrique. Londres est la première « ville monde » d’Europe, et la City constitue le cœur du réacteur nucléaire financier… et peu importe que l’euro n’ait pas cours sur la rive nord de la Tamise.
Ce réacteur financier génère beaucoup de recettes dont la City demeure la principale bénéficiaire, avec des bonus à 1 milliard d’euros pour certains brasseurs d’argent et qui, contrairement à la théorie-alibi du ruissellement, ne profite pas à la population britannique. La question du logement est un cauchemar à Londres et sa grande périphérie pour ceux qui ne bénéficient pas de salaires à 5 zéros.
Les citoyens gagnant plus de 50 000 livres par an ne fréquentent pas les hôpitaux et les dispensaires bondés ; ils ne mettent pas 1h30 à 2h, matin et soir, pour se rendre de leur domicile à leur travail dans des transports qui se délabrent.
Tout ceci ne semble pas avoir beaucoup de rapport avec l’Europe, ni la bureaucratie de Bruxelles, et cela n’en a probablement pas beaucoup… Et pourtant :
L’analyse du vote démontre qu’il est à la fois social et géopolitique : assumer son destin de grande nation quand l’Europe s’enfonce dans l’impuissance et la compromission.
Mais l’aspect social a probablement été sous-estimé tant les pro-Europe ont axé leur communication sur le risque que la situation soit pire…
… alors que les chiffres de l’emploi anglais, allègrement embellis, masquent un chômage endémique, une précarité record, un sous-emploi subi… et peut-être des millions de personnes non comptabilisées parce que ne cherchant plus de travail, comme aux Etats-Unis. Et toutes ces personnes n’ont en fait plus rien à perdre, que la livre baisse ou que le chômage augmente puisqu’elles sont déjà hors circuit.
En ce qui concerne l’Europe qui apporte la paix, l’Etat d’urgence renforcé en France, l’Etat d’alerte maximum en Belgique, le président Erdogan qui se joue d’Angela Merkel et humilie ses députés — cela semble préfigurer des lendemains assez sombres.
Le discours arrogant des élites politiques qui tiennent le même discours que les eurocrates qui se targuent, tel J.C. Juncker, de fouler au pied la démocratie ; des instituts de sondage aux ordres ; des pays soi-disant partenaires mais qui ont fait campagne sur le mode menace (« le pire attend le Royaume-Uni en cas de Brexit ») : tout cela a pu finalement conférer à l’Europe un caractère de repoussoir.
Philippe Béchade: L’Europe… il y a tromperie sur la marchandise pour les anglais
Trop de Britanniques, de Gallois, d’Ecossais, d’Irlandais se sentant laissés pour compte, taxés de xénophobie mais qui vivent des situations tendues dans chaque aspect de leur vie quotidienne, ont succombé à la tentation de donner un coup de pied dans la fourmilière.
La stupeur des marchés est la mesure de leur certitude que le peuple n’oserait pas braver leurs mises en garde. Cette stupeur est d’autant plus grande qu’un sondage diffusé par Populus donnait le Bremain gagnant jeudi midi avec une marge irréversible de 10 points, à 55/45 en faveur du stay. Rappelez-vous : les marchés exultaient, le CAC 40 prenant plus de 2%, et les indices américains ont ouvert largement dans le vert.
Mais comment ne pas être confondu par les méthodes de sondage et d’analyse manifestement erronés d’un institut roulant ouvertement pour le Bremain, et dont la dernière enquête a littéralement euphorisé la City ? D’autant que les autres sondages commandés créditaient le Brexit d’un maximum de 48%… un pourcentage constant depuis le week-end dernier !
Il n’est de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir… et qui éteint la lumière pour empêcher les autres d’y voir clair.
Beaucoup a déjà été dit — et beaucoup de bêtises aussi — sur les conséquences d’un Brexit pour les citoyens du Royaume-Uni ; en réalité, tout reste à négocier avec l’Europe.
C’est surtout l’Europe qui va subir un véritable séisme psychologique et politique. Elle va devoir se réinventer de fond en comble au risque de se disloquer en quelques mois.
Combien de milliards de livres, d’euros, de yen (et peut-être de dollars) les banques centrales vont-elles devoir injecter en attendant qu’un nouveau modèle d’Europe voit le jour ? Ne sont-elles pas rendues au bout de la logique consistant à empêcher les marchés de baisser à tout prix, en toute circonstance, de telle sorte que les actifs affichent des niveaux de valorisation qui arrangent tout le monde ?
Philippe Béchade: Brexit: « La volatilité sur la livre sterling est terrible ! »
L’Europe, une entité largement surcotée, qui s’imagine encore jouir d’une fabuleuse réputation mais qui tourne le dos aux principes qui la justifiaient, qui prétend en permanence apporter une prospérité en réalité qui ne profite qu’à une minorité, qui prétend apporter une sécurité que chaque journal de 20H bat en brèche.
Pour nos lecteurs et auditeurs qui ont osé braver le scénario de l’inéluctable maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union, ceux là vont réaliser une plus-value historique sur les BX4, BXX, DSD (bear DAX), ETF bear S&P500 (SDS, SPXS, etc.).
Et ils vont même faire un carton plein sur l’or qui bondit au-delà des 1 315$ et se prépare pour une envolée en direction des 1 400 puis des 1 440$ (des objectifs déjà évoqués dans de précédentes chroniques du jeudi).
Sur les marchés
Le CAC 40 ouvre en perte de 8,50%, en gap baissier, évidemment. Les banques vont être mises fortement sous pressions dès l’ouverture, les banques centrales devant convenir d’un calendrier pour organiser une réunion d’urgence. La Société Générale perd 24%, la BNP 16%.
De fortes perturbations sont à redouter sur de nombreux instruments financiers à effet de levier (warrants, ETF, options), certains pourraient avoir du mal à coter. Sur le FOREX, c’est véritable carnage qui s’annonce pour les opérateurs short yen, short dollar et surtout longs sur le cable, c’est-à-dire le sterling.
Pas de coupe-circuits sur le FOREX malgré la volatilité paroxystique qui s’annonce.
Alors que le CAC40 a retracé directement le récent plancher des 4 140 (qui sera à coup sûr défendu par les sherpas), le DAX30 a enfoncé les 9 500 en ouvrant à 9 280, le S&P500 les 2 000 points.
Sur ces niveaux, il ne faudra pas se priver de prendre quelques bénéfices, disons sur 1/3 des positions bear, sachant que nous avons renforcé nos couvertures à 4 500 et sommes passés shorts (en doublant la mise) avec un indice renouant avec le pivot des 4 444.
D’autres allègements pourront être envisagés à l’approche des 4 000 points (en cas de rumeur de non suivi des résultats du scrutin par les députés britanniques qui prendraient un risque politique énorme… mais que la City plébisciterait). Mais l’objectif devient clairement un retracement du plancher annuel, sur les 3 890/3 900 sur le CAC40.
Nous espérons continuer de faire un sans faute et pour cela, nous appliquer à faire l’inverse de ce que pronostiquent les bookmakers.
Par Philippe Béchade
Source: labourseauquotidien
Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit
Philippe Béchade
Philippe Béchade rédige depuis dix ans des chroniques macroéconomiques quotidiennes ainsi que de nombreux essais financiers. Intervenant quotidien sur BFM depuis mai 1995, il est aussi la ‘voix’ de l’actualité boursière internationale sur RFI depuis juin 2002. Analyste technique et arbitragiste de formation, il fut en France l’un des tout premiers ‘traders’ mais également formateur de spécialistes des marchés à terme. Rédacteur en chef du site la bourse au quotidien, aux Publications Agora, vous trouvez chaque jour ses analyses impertinentes des marchés dans La Chronique Agora.
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refaire un vote c est la preuve que nos dirigeant, sont irresponsable,
si le vote est das leur sens c est bien, dans lecas contraire, il faut l annuler ou recommence un autre referendum.. hola on est vraiment gouverner par des incapables….ls jours prochains vnt etre dures je pese
Le grand problème c’est d’avoir le courage de ses opinions et ce n’est, hélas, pas donné à tout le monde.
Voyez-vous je ne serai pas étonné, mais alors pas du tout, que les Brits votent à nouveau.
En Suisse nous avons voté le 9 février 2014 sur une initiative « contre l’immigration de masse ». Le but de ce texte était de limiter le nombre de travailleurs de l’UE en Suisse. Comme personne ne lit les textes proposés au vote la majorité de la population a pensé immigration de masse=demandeurs d’asile/réfugiés. L’initiative a été acceptée.L’UE est très fâchée car cela contredit les textes sur la libre circulation que la Suisse à signé en tant que partie prenante dans l’espace Schengen. Donc rétorsion de la part de l’UE dans le domaine de la recherche, de la circulation des étudiants etc. Voilà nos Suisses bien embêtés. Un groupe de personnes de tous bords, gauche, centre, droite, universités, agriculture, business etc ont mis sur pieds un comité « sortons de l’impasse » qui va présenter une nouvelle initiative pour…annuler la précédente. (vous la trouverez sur la toile sous RASA). Donc nous allons revoter parce que selon ce comité « le peuple c’est trompé » Donc voyez-vous un nouveau vote des Brits est tout à fait possible.
Et vlan, passe moi l’éponge…
Fifi Président !!! 😀
Ceux qui veulent un nouveau referendum sont des enfants qu’il faut traiter en tant que tel, quand on vote on connait les règles et on les accepte sinon on ne vote pas, refaire un referendum jusqu’à ce que le résultat nous conviennent est un signe de dérangement intellectuel.
Vous avez vu, les médias, essayant de mettre dans la tête des gens que ce serait mieux qu’il y ai un nouveau référendum ?
Sous prétexte que certains anglais se rendent compte maintenant qu’ils sont perdant, ayant leur argent (dévalué) au pays et leur emploi en France, et que maintenant ils aiment pas trop se considérer comme immigrés…
» il faut aider les migrants, les français sont des fachos « , telles étaient leurs mielleuses tirades et insultes, aujourd’hui c’est eux qui seraient donc les parasites à notre sécurité social, et cette étiquette ne leur plait pas ah ah ah.
On sent donc venir la propagande pour un retour en arrière, et pour le coup, ils n’auront plus trop de mal à avoir la majorité pour le IN, si c’est pas beau la démocratie, OUT + £ = IN.
Parce que vous regardez encore les médias traditionnels? vous vous infligez du Pujadas?, des séances d humour économique douteux par lenglet
@aujourd’hui c’est eux qui seraient donc les parasites à notre sécurité social, »
ce fameux truc que tout le monde nous envie mais que personne ne copie car il coute un max…et dire que je paye pour cela sans avoir la moindre possibilité de choix
Je ne suis pas encore un monstre au point d’empêcher ceux qui m’entourent de regarder leur propre télé, donc oui il m’arrive de passer devant cette boite à merde lorsque je part d’un point A vers un point B ^_^
Le pire, c’est que ces journalistes se demandent même pourquoi les citoyens ne gobent pas leurs conneries, je vous le donne dans le mille, BFM TV.
http://www.youtube.com/watch?v=00olVuFtISA
A VOIR LES CHIFFRES EN ROUGE LES ACTIONAIRES VONT PASSER UN TRES MAUVAIS WEEK END. EN TOUS LES CAS BECHADE A DU FLAIR
Les autres pays sont bien trop peureux pour lâcher l’Europe, ils vont continuer à s’enfoncer dans l’erreur européenne très longtemps.
M’en fiche! Chui pas actionnaire! 🙂
Je peux vous dire que les Bookmakers ont fait un « énorme » chèque à Nigel Farage, et que certains, ruinés, rasent les murs….
Ils « rasent les murs » gratis?
En même temps qu’ils frisent un accident cardiaque?
En tous cas, c’était sûrement une coupe au « pas d’bol! »! 🙂
Je ne sais pas ce que je vais perdre, en tout cas je gagne ma prime sur mon Or investit au plus bas en novembre 2015… MDR L O L