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mercredi 23 avril 2025 - 07:36

Etienne Henri: Uranium: La matière première à acheter en 2017 ?

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L’accident de Fukushima a relancé les interrogations sur le nucléaire partout dans le monde. Si l’opinion publique s’inquiétait des émissions de CO2 et du bilan humain des mines de charbon dans les années 2000, la catastrophe japonaise a balayé ces sujets du débat public.

Alors que nombre de personnes, sensibles aux questions écologiques, commençaient à voir dans le nucléaire moderne une manière relativement fiable de maîtriser les émissions de gaz à effet de serre, l’accident industriel a rappelé aux Occidentaux les dangers de l’atome.

La couverture médiatique sans précédent a contribué à marquer l’esprit des citoyens hyperinformés que nous sommes, alors que l’accident de Tchernobyl commençait à s’effacer de la mémoire collective.

Malgré les spécificités de la catastrophe (succession de séisme et de tsunami), intimement liées à la topologie du Japon, les annonces de suspension ou de réduction des programmes nucléaires ont fleuri sur toute la planète depuis 2011.

Le cas le plus extrême est celui de l’Allemagne, qui a annoncé quelques mois après l’accident son intention de sortir totalement du nucléaire en moins de 10 ans.

En France, les déboires d’Areva et d’EDF, même s’ils sont plus représentatifs d’un problème de gestion industrielle que d’une réelle réorientation politique, continuent à saper l’image du nucléaire dans l’opinion publique.

Bref, la production électronucléaire n’a plus les faveurs des politiques et des citoyens.

Le cours de l’octaoxyde de triuranium (U3O8), prix de référence mondial du combustible nucléaire, est à l’image de cette désaffection. La livre de combustible, qui cotait plus de 70$ avant la catastrophe, a terminé l’année 2016 sous les 20$, un prix qui n’avait pas été vu depuis 2004.

A ce niveau de prix, peu de mines sont rentables.

Le nucléaire est-il une technologie en fin de course ? Faut-il vendre les titres des minières d’uranium qui vont droit vers la faillite, et ceux des producteurs d’électricité qui vont devoir payer le démantèlement des centrales tout en cessant la production ? C’est, grosso modo, le consensus boursier actuel.

Malgré tout, les Cassandre du nucléaire ont peut-être annoncé sa fin de manière prématurée. Et M. le Marché semble avoir touché le fond de sa phase dépressive — ce qui laisse entrevoir de bonnes opportunités d’investissement.

Un arrêt qui ressemble fort à de la croissance

Les investisseurs qui ne s’intéressent que peu à la question de l’électronucléaire sont généralement restés sur l’idée d’un arrêt du parc au Japon suite à l’accident de Fukushima et du désengagement accéléré de l’Allemagne.

En France, les retards de l’EPR et les arrêts de tranches de cet automne pourraient également faire penser à une sortie progressive.

Pourtant, le monde sans centrales nucléaires n’est pas pour demain.

Vue l’explosion des coûts d’importation d’énergies fossiles, le Japon a silencieusement commencé à redémarrer ses réacteurs en 2015.

Les Etats-Unis, avec une centaine de réacteurs installés, n’ont aucune intention d’abandonner cette source d’énergie à moyen terme.

La Chine, vecteur de croissance dans ce secteur comme dans d’autres, a actuellement une trentaine de réacteurs en construction. Une fois ces réacteurs achevés, l’empire du Milieu aura un parc nucléaire équivalent à celui de la France.

La Russie et l’Inde ont, au total, une quinzaine de réacteurs en construction.

Quelles que soient les décisions à long terme sur l’épineuse question de l’intérêt du nucléaire, le fait est que tous ces réacteurs vont venir s’ajouter aux 430 actuellement en fonctionnement ; et que ces centrales vont avoir besoin de combustible.

L’uranium : l’investissement maudit de la dernière décennie

Je vous le disais plus haut, le cours de l’uranium coté a été massacré depuis l’accident de Fukushima. Pour que le tableau soit complet, il faut ajouter que l’uranium était en fait en plein rebond après l’explosion de la bulle des matières premières de 2007.

Regardez plutôt la courbe de prix de l’U3O8 depuis 1988 :

Historique des prix de l’U3O8.      
Source : UXC.com

Si vous cherchez un graphique pour illustrer la formation d’une bulle, celui-ci est presque parfait !

Sans revenir sur la hausse des prix de 2005-2007 qui a touché toutes les sources d’énergies, il est intéressant de remarquer la recovery qui avait débuté entre 2010 et l’accident de Fukushima. Le rebond avait porté le prix de la livre de 40$ à plus de 70$.

Depuis, la glissade du cours de l’uranium est quasi ininterrompue alors que les fondamentaux de la demande n’ont pas réellement changé malgré les annonces politiques.

C’est plutôt au niveau de l’offre que le déséquilibre s’explique avec la montée en puissance du Kazakhstan, devenu le premier producteur mondial d’uranium en 2013.

Le rebond aurait-il commencé ?

Comme pour toutes les matières premières, cette glissade ne peut durer éternellement. Contrairement aux actions, le prix ultime des matières premières n’est n’a aucune raison d’être zéro !

A moins de 20$ par livre, de nombreuses minières jouent actuellement leur survie. Le nombre de nouveaux projets en Occident, en baisse depuis 2010, confirme que le secteur fait le gros dos depuis plusieurs années. Même les mines kazakhes ne pourront continuer à produire éternellement avec une baisse continue des prix.

L’année commence d’ailleurs par un intéressant rebond de 22% (excusez du peu !) du cours de l’uranium.

L’avenir dira si le métal a trouvé son point bas à 18$ la livre ou si la correction va se poursuivre quelques mois supplémentaires. Toujours est-il que les faillites vont se multiplier si les cours restent au niveau des 20$ la livre.

Comment jouer l’uranium dans les prochains mois ?

Le stock-picking dans les minières est un exercice délicat. A moins de connaître l’équipe dirigeante et/ou de vérifier sur place la qualité de l’exploitation, l’investisseur particulier n’a que peu d’éléments pour choisir lui-même ses champions.

Cette remarque est particulièrement vraie dans un contexte de bas prix de la matière première, durant lequel des faillites ne sont pas impossibles à moyen terme.

Pour jouer le rebond de l’uranium, je vous conseille donc de passer par un ETF qui répartira votre investissement sur plusieurs entreprises du secteur. Vous vous épargnerez ainsi la délicate phase de stock-picking et le risque de voir un de vos investissements déposer le bilan.

L’ETF NYSE:URA (US37954Y8710) est un bon véhicule pour cette stratégie.

Porté par la récente hausse du prix du métal, il cote actuellement sur ses plus hauts annuels. Je vous conseille d’attendre un pull-back dans la zone des 16$ avant de vous positionner, dans une optique de conservation à moyen/long terme. Le dividende de 7% vous aidera à patienter.

Cours de l’ETF URA sur 12 mois

Une correction du cours de l’uranium est-elle possible dans les prochaines semaines ? Probablement.

Le métal sort toutefois d’une bulle qui a mis près de 10 ans à se purger.

Tandis que le CAC 40 ne parvient pas à franchir les 5 000 points et que la presse grand public promet un grand rebond pour les actions (signal contrarien par excellence), investir dans une matière première délaissée peut s’avérer une diversification intéressante pour passer sereinement 2017 !

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

Source: quotidienne-agora


Etienne Henri est titulaire d’un diplôme d’Ingénieur des Mines. Il débute sa carrière dans la recherche et développement pour l’industrie pétrolière, puis l’électronique grand public. Aujourd’hui dirigeant d’entreprise dans le secteur high-tech, il analyse de l’intérieur les opportunités d’investissement offertes par les entreprises innovantes et les grandes tendances du marché des nouvelles technologies.


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