Les Chroniques de Jacques Sapir, économiste, directeur d’études à l’EHESS, rédacteur en chef du site russeurope, membre des Econoclastes du Vendredi 27 Janvier 2017: Le revenu universel vraiment une bonne idée ?
Description: La question du revenu universel a pris une place importante dans le débat politique, à la suite du soutien apporté par Benoît Hamon, candidat à la primaire organisée par le parti socialiste, à cette idée. Il a d’ailleurs été très attaqué sur ce point par son adversaire, l’ancien Premier-ministre, Manuel Valls, qui a qualifié cette idée d’irréaliste et d’utopique. Qu’en est-il réellement ?
Invités: Antoine Stéphany, membre du mouvement français pour un revenu de base et Charles Gave, économiste et président de l’Institut des Libertés.
Charles Gave: « On nous a fait croire qu’accumuler de la dette, c’était gratuit ! »
Jacques Sapir: France: « Une sortie de l’euro redonnerait entre 3 et 5 points de croissance pendant 3 ans »
Voir les précédentes interventions de Jacques Sapir
Autres livres de jacques Sapir
[AMAZONPRODUCTS asin= »2841868168,2918597694,2738116493,2226134271″ partner_id= »busbb-21″ locale= »fr »]
Je suis partisan à égalité des deux débatteurs. Ils n’ont pas pu épuiser ce sujet brûlant et nécessaire sans quoi le progrès technique n’aurait pas de sens. Le drame du progrès technique et technologique comme l’automatisation est la diminution des revenus par le travail. C’est aussi une diminution des revenus tout court AVEC LA PERTE DU SENS DE LA VIE QUI S’EN SUIT. Jusqu’à il y a peu, les gains de productivité avec l’automatisation ont été tellement importants, plus la diminution des coûts de production donc des marges bénéficiaires, que les marchés absorbaient assez facilement la proportion grandissante de production automatisée pour la plus grande satisfaction des propriétaires des machines ayant remplacé les ouvriers. Le chômage n’était pas « suffisant » pour faire intervenir la réflexion positive et réaliste pour faire intervenir la réflexion positive, en plus dans un pays comme la France, le chômage était plutôt bien financé (alias un revenu de sécurité). Mais les marchés ne sont pas inépuisables et sans fin (sans parler de l’environnement et de l’écosystème) et au fur et à mesure que les travailleurs sont remplacés par des machines, les revenus par le travail diminuent à peu près dans la même proportion. Or ce que tout le monde souhaite, c’est d’avoir des clients qui soient solvables et nombreux. Pourquoi cherche-t-on à travailler lorsqu’on est au chômage? C’est évidemment pour avoir des revenus. Donc dans le contexte contemporain ce sont les revenus qui sont les plus importants à obtenir. Si c’est en travaillant, tant mieux. Si c’est par la production des machines tant mieux aussi, les deux sont aussi légitimes l’un que l’autre. Il faut faire intervenir la valeur d’usage des biens
C’est un sujet absolument crucial autant qu’un sujet fleuve et je dois résumer.
Ainsi, la production ne fait que se perfectionner sans arrêt, mais la distributions des biens produits est soumise au pouvoir d’achat. Le pouvoir d’achats ne doit pas être mis à mal dans un contexte de surabondance de la production. Les magasins regorgent de produit, les poches des acheteur sont de plus en plus plates. Où est l’erreur.
Voici ci-après un schéma directeur pour le sens de la vie à préserver pour nous tous:
production rare (siècles anciens) = argent rare
production moyenne = argent moyen
production abondante = argent abondent
production automatique = argent automatique
Il n’y a pas la moindre utopie ici.
Lorsque que nous auront compris que la monnaie doit sa valeur – uniquement – grâce aux capacités de production – et rien d’autre! – nous aurons fait un pas gigantesque en rétablissant le sens de la Vie.