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mercredi 16 avril 2025 - 12:06

Etienne Henri : Ce que la sortie de l’euro fera (et ne fera pas) pour vous

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Je vous propose aujourd’hui d’aborder le sujet sur un mode plus pragmatique. En laissant de côté pour quelques minutes nos habitudes d’électeur, nous pouvons nous poser la question de manière ouverte : « serai-je gagnant ou perdant en cas de sortie rapide de l’euro ? »

Quelle est l’importance de l’euro dans notre économie ?

Cela fait une quinzaine d’années que nous avons cessé d’utiliser notre vénérable franc pour laisser place à l’euro. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les promesses d’embellissement économique n’ont pas eu lieu. Le taux de chômage est toujours proche des 10%, et l’augmentation de la richesse du pays, concentrée dans quelques mains, est imperceptible pour la grande majorité des citoyens.

Ce constat fait, il faut rappeler ce qu’est l’euro : une monnaie. Rien de plus, rien de moins.

Nombreux hommes et femmes politiques répètent à l’envi que la monnaie unique est notre seule planche de salut économique ou, au contraire, la source de tous nos maux.

Ces raccourcis simplistes sont, comme toujours, faux. L’économie est un art autant qu’une science, et les phénomènes en jeu sont complexes. Que l’on parle de durée légale du travail, de choix de la monnaie ou d’âge de la retraite, aucune variable prise individuellement n’est capable d’expliquer l’état global de la situation du pays. Les acteurs économiques (vous, moi, les entreprises et l’Etat) adaptent en permanence leur comportement en fonction des différents facteurs.

Jouer sur un seul paramètre fait généralement des gagnants et des perdants, avant que les choses ne trouvent un nouvel équilibre.

Après des mois de propagande électorale durant laquelle les certitudes des candidats ont été assénées en boucle, il leur est difficile d’admettre leur impuissance sur un sujet aussi important que l’argent que nous manipulons tous les jours…

Ce qu’aurait dû nous apprendre le pic inflationniste de 2008

Pour dissiper vos derniers doutes, je vous propose de nous remémorer le pic inflationniste du début 2008. Si nous sommes aujourd’hui toujours en train de nous dépêtrer de la crise des subprime, n’oublions pas qu’elle a débuté il y a près de 10 ans…

Le tableau était le suivant : pétrole à 100 $ le baril (il allait dépasser les 140 $ au mois de juillet), matières premières alimentaires en ébullition, économie réelle en train de caler et CAC 40 qui débutait son plongeon vers les 2 700 points.

Vous souvenez-vous de ce que nos brillants stratèges donnaient comme source de tous les maux ? L’euro, bien sûr, et son taux de change exorbitant de 1,6 pour 1 $.

La solution était simple, il suffisait que la BCE accepte de faire marcher la planche à billet pour envoyer l’euro au tapis, et tout serait réglé.

Quel dommage que l’inertie des traités européens empêchent nos brillants dirigeants d’appliquer leur formule magique. Une fois n’est pas coutume, les clivages politiques s’effaçaient face à cette évidence : un euro faible aurait pu nous sauver si la planche à billets avait pu être mise en marche… Sans l’Europe, on aurait vu ce qu’on aurait vu !

Les entreprises auraient enfin pu exporter ; notre balance commerciale serait revenue dans le vert ; les embauches auraient accéléré et le taux de chômage serait redescendu vers les mythiques 5%.

Ironie de l’Histoire, la BCE a renié son héritage germanique et a bel et bien fait tourner les rotatives pour inonder les marchés d’euros frais.

Le taux de change EUR/USD a connu un plongeon sans précédent :

Nos dirigeants ont eu ce qu’ils n’attendaient pas : une impression monétaire digne d’un raz-de-marée et un euro dévalué de près de 40%.

Qu’est-il arrivé à notre PIB et notre taux de chômage ?

Rien.

Le chômage a continué à grimper durant ces années. Le revenu médian corrigé de l’inflation n’a quasiment pas bougé.

L’euro a perdu plus d’un tiers de sa valeur sans que notre économie ne s’améliore.

Même si l’économie est un art, il n’est pas interdit de l’aborder avec une grille de lecture cartésienne. Nous avons vu, depuis 2008, que baisser sensiblement la valeur de l’euro n’améliore pas la question du chômage et du pouvoir d’achat.

Tordons donc le cou une fois pour toute à cette idée simpliste qui consiste à dire que l’euro était « trop cher » et asphyxiait notre économie. Si cela avait été le cas, nous aurions observé un retour à l’emploi lors de la baisse de l’euro.

Cette corrélation entre la valeur de la monnaie unique et notre taux de chômage étant écartée, sur quels effets bien réels pouvons-nous baser notre réflexion ?

Monnaie forte ou monnaie faible, faites votre choix

Si nous voulons éviter les raccourcis que nous reprochons à nos hommes politiques, la rigueur de notre raisonnement nous limite aux faits dans la recherche d’effets, de causes, et de corrélations.

Nous pouvons cela dit nous autoriser cette tautologie : la seule chose que nous ayons constatée avec certitude lors de la baisse de l’euro est que la monnaie unique a perdu 40% de sa valeur depuis 2008.

Malgré cette baisse, l’euro est une monnaie qui résiste plutôt bien au temps qui passe par rapport à l’autre mastodonte : le dollar US. Lors de sa mise en circulation au 1er janvier 2002, il fallait 0,9 $ pour acheter 1 euro. Aujourd’hui, il en faut 1,06.

L’euro s’est donc légèrement apprécié face au billet vert sur la période (+17%).

A titre de comparaison, le nouveau franc français (FRF) avait connu de bien plus importantes fluctuations face au dollar. Les épisodes inflationnistes post-1968, lors du choc pétrolier de 1973 et les dévaluations dans le cadre du SME dans les années 1980 avaient érodé le pouvoir d’achat de la monnaie française de manière bien plus importante que l’euro depuis sa création.

Nous pouvons donc en conclure que la nouvelle monnaie française sera, quelle que soit son appellation, une monnaie moins forte que l’euro. Elle aura vocation à être rapidement dévaluée pour rééquilibrer les finances publiques. La baisse de cette nouvelle monnaie sera-t-elle de -15%, -30% ou -50% ?

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Si le prochain gouvernement laisse un taux de change flottant entre cette monnaie et l’euro, nul ne peut prévoir exactement quelle valeur elle prendra. Le chiffre de -30% n’est qu’une hypothèse qui se base sur des ratios habituels, à prendre avec beaucoup de recul !

La seule chose certaine, c’est qu’une baisse de valeur de la monnaie légale n’a rien fait pour notre économie ces 10 dernières années. Il n’y a aucune raison que cela change dans les 10 années suivantes.

Quel effet pouvons-nous donc raisonnablement attendre en cas de sortie de l’euro ? Qui seront les gagnants et les perdants ?

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Source: la-chronique-agora


Etienne Henri est titulaire d’un diplôme d’Ingénieur des Mines. Il débute sa carrière dans la recherche et développement pour l’industrie pétrolière, puis l’électronique grand public. Aujourd’hui dirigeant d’entreprise dans le secteur high-tech, il analyse de l’intérieur les opportunités d’investissement offertes par les entreprises innovantes et les grandes tendances du marché des nouvelles technologies.


7 Commentaires

  1. Article hallucinant et fondamentalement biaisé ou inexact.

    Le problème n’est pas la valeur de l’euro par rapport au dollar, mais le différentiel de productivité entre les différents pays de l’europe, escamoté par l’euro, monnaie unique

    Evidemment que les fluctuations de l’euro par rapport au dollar ne changent rien

    Avec une monnaie unique, l’Allemagne et les pays du nord ont une monnaie sous évaluée, ce qui leur donne un avantage économique important, alors que les pays du sud ont une monnaie sur-évaluée, ce qui les pénalise d’autant

    Ce qu’il faut, c’est un euro en tant que monnaie commune de référence, et une monnaie nationale souveraine que l’on peut ajuster en fonction des réalités de l’économie locale, ce qui changerait tout

    C’est la base, ce que semble avoir raté l’auteur de cet article.

  2. Faut arrêter, les jeux sont fait, les deux candidats du second tour ne sont pas pour une sortie de l’Euro ni de l’UE, passons à autre chose.

    • Eh oui mais malheureusement on ne pourra pas passer à autre chose tant qu’on aura cet Euro comme carcan monétaire.

      Tout est mélangé, l’Euro, L’UE et Schengen.
      La zone de libre échange des marchandises (c’est ce qu’était l’UE au départ) n’est pas à remettre en cause tant qu’elle se fait au travers d’états souverains (ce n’est d’ailleurs pas le seul traité de libre échange existant).

      Schengen (dont font partie des pays n’appartenant pas à l’UE) gagnerait à coup sur à être protégé à ses frontières, mais ce n’est pas le problème principal.

      C’est la libre circulation des capitaux (et l’Euro en est un des piliers) qui pose problème, car elle induit une dévaluation interne du fait des différences de compétitivité qui ne peuvent être compensées par les changes et fluctuations monétaires.

      La sortie de l’Euro n’est pas la recette miracle, loin de là, mais elle est le passage nécessaire pour commencer à penser autrement économiquement.
      Une des bases économiques est qu’un état doit avoir la souveraineté sur sa monnaie.
      Tous les États qui ont reformé économiquement et qui ont enregistrés quelques succès l’on fait parce qu’ils étaient souverains quant à la gestion de leur monnaie.

      Et là nous tournons en rond comme le fait l’eau qui s’écoule autour du trou de l’évier … avant d’aller finir dans le trou !

  3. Le point que vous n’abordez pas, mais peut-être n’était ce pas le sujet de votre article, c’est que pour être pleinement souverain un pays doit être le maitre de sa monnaie, ce qui n’est plus le cas de la France avec l’euro.

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