Comme le dénonce Bill Gross, les investisseurs ont pris l’habitude de « faire de l’argent avec de l’argent » avec les crédits des banques centrales. Mais cette activité n’augmente pas la véritable richesse existante. C’est ce qui devrait bientôt devenir apparent si la Fed applique son plan de resserrement de crédit.
Lorsque la Fed achète une obligation sur le marché, elle remplace de l’argent immobilisé par de l’argent frais. Par exemple, la Fed rachète des crédits automobiles subprime à une banque. Au lieu d’avoir de l’argent immobilisé, la banque a à nouveau la possibilité de prêter. Elle prêtera par exemple à une société du secteur du pétrole de schiste.
Inversement, si la Fed ne rachète plus rien ou met en vente des titres anciens, l’argent reste immobilisé ou retourne vers le passé, vers le crédit subprime automobile dans mon exemple. Tout ce micmac n’a rien à voir avec l’augmentation de la richesse déjà existante. Les contractants du crédit subprime automobile ont déjà leurs voitures. Si les cours du pétrole chutent, la nouvelle exploitation ne sera peut-être pas rentable et la société pétrolière se retrouvera en difficulté financière.
Bill Gross rappelle un grand principe : la création de richesse provient d’investissements qui accroissent la productivité, c’est-à-dire la quantité de biens et services vendus avec bénéfices.
Dans l’économie réelle, de forts vents contraires soufflent, qui contrarient ce processus. C’est ce qu’on appelle la « Nouvelle Norme » (New Normal) : un endettement très élevé, des populations vieillissantes, la délocalisation du travail. Les investisseurs de l’économie réelle sont confrontés à ces vents contraires, et pas seulement les grandes multinationales. Par conséquent, ils réduisent la voilure, ils diminuent leurs investissements productifs.
Les gains de productivité baissent. Pire : depuis cinq ans, ils stagnent dans le monde développé. Depuis 2000, la productivité n’a augmenté que de 1% par an.
Pour les investisseurs « faire de l’argent avec de l’argent » grâce aux crédits des banques centrales est plus sûr que d’essayer de trouver des entreprises profitables dont la productivité augmente dans l’économie réelle.
Uber, Amazon, Facebook, Google, Apple, Netflix… appartiennent bien à l’économie réelle. Mais ces entreprises participent-elles à l’augmentation de la productivité ? Leurs produits ou services vendus avec bénéfices (lorsque c’est le cas) permettent-ils à leurs clients de produire plus et mieux avec moins d’efforts ? Internet augmente-t-il réellement la productivité ?
House Of Cards: Netflix est l’incarnation type de la bulle internet La capitalisation de Tesla dépasse celle de General Motors. La 1ère vend 76.230 voitures par an, la 2nde 10 millions.
Un jour adviendra la « Grande Réconciliation » : il faudra que l’économie réelle et l’économie financière soient à nouveau au même diapason. La volatilité reviendra et la « Grande Modération » appartiendra aux chimères du passé.
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Source: la-chronique-agora
Simone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l’éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd’hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers.
Elle a publié « Pourquoi la France va faire faillite » (2012), « Comment l’État va faire main basse sur votre argent » (2013), « Pouvez-vous faire confiance à votre banque ? » (2014) et « La fabrique de pauvres » (2015) aux Éditions Ixelles.
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ABSOLUMENT….. MAIS POUR CEUX QUI LE FONT SEULEMENT
MAIS CA TUE TOUT LE RESTE ET CEST INACCEPTABLE
Une entreprise ne peut investir si les clients manquent à l’appel. L’argent déversé par containers va là, où il existe encore une marge bénéficiaire, c’est ce qui crée les bulles.
Je pense que d’ici maximum fin 2018, la cata, déjà bien visible dans le monde réelle va se propager à l’économie fictive des services et là cela risque de faire très mal. Egon que beaucoup ici prennent pour un con aura une nouvelle fois raison, avec 10 ans d’avance, certes, mais pouvait-on savoir que la supercherie aurait atteint un tel niveau ?