Sir John Templeton est célèbre pour avoir dit « les marchés haussiers naissent sur fond de pessimisme, se développent sur fond de scepticisme, arrivent à maturation dans l’optimisme et meurent dans l’euphorie ».
Si cette citation est souvent brandie par les investisseurs professionnels, elle est néanmoins fréquemment utilisée à mauvais escient pour poser un diagnostic du paysage financier contemporain. Par compte, nous appliquons cette thèse aux marchés haussiers séculaires, des phénomènes qui s’étalent sur plusieurs décennies et qui démarrent dans l’apathie générale tout en offrant une valeur intrinsèque importante. Ils arrivent à leur pic sur fond d’obsession sociétale significative et de surévaluation. Selon nous, il est très important d’analyser tout paysage d’investissement cyclique à travers cette loupe séculaire. Les tendances d’investissement séculaires sont durables, elles poussent les marchés financiers qui ont néanmoins des hauts et des bas au fil de minis cycles qui composent cette tendance globale.
Alerte: L’indice de Shiller est plus haut aujourd’hui qu’il ne l’était juste avant le Krach de 1929 2018 sera-t-elle l’année du retournement à la hausse de l’indice de volatilité ?
Alors que nous venons de démarrer l’année 2018, nous sommes fermement ancrés dans un marché haussier séculaire vertueux et créateur de richesse qui a commencé à la fin de l’année 2012. Il est né sur fond d’un pessimisme sévère généré par la crise existentielle de la dette européenne, le fardeau des régulations aux États-Unis ainsi que les répliques sismiques de la crise de 2008. Mais la combinaison de valorisations historiquement basses, de politiques monétaires mondiales accommodantes et asymétriques ainsi que de l’innovation perturbatrice ont jeté les bases de ce marché haussier. Chacun a son idée quant au moment où il atteindra son pic, mais selon nous le sommet n’est pas près d’être atteint.
Un environnement plus difficile en 2018
Cependant, des changements cycliques peuvent entre-temps faire passer le sentiment de l’optimisme au pessimisme extrême. En 2015 nous sommes entrés dans une phase cyclique baissière qui a ensuite évolué séquentiellement vers le nouveau cycle que nous connaissons, qui favorise la prise de risque. Depuis, l’accélération de la croissance des bénéfices des entreprises sur fond d’inflation en hibernation a obligé les valorisations à favoriser les réalités fondamentales solides.
Jim Rogers: « Nous sommes à la veille du pire krach boursier qu’on n’ait jamais connu » David Stockman: « Tous les 7 à 8 ans, il y a une correction des marchés de l’ordre de 40 à 70% »
Cependant, nous pensons que 2018 sera un environnement plus difficile. Les actifs risqués sont plus proches de leur valeur maximale, l’optimisme qui règne sur les marchés est plus généralisé. Il y a également des preuves convaincantes que l’augmentation des salaires s’accélère alors que l’économie est proche du plein-emploi.