A long terme, les règles du marché, comme la pesanteur, finissent toujours par s’appliquer. Pour les entreprises, c’est « marche ou crève », des bénéfices ou la mort.
A quoi bon se mettre à travailler…?
Pour faire une fortune de nos jours, le jeune sortant de son école devrait tout de suite se rendre au pays de la facilité… de la prospérité… de la richesse… un eldorado sur la côte des Etats-Unis du nom de San Francisco.
La ville et les alentours regorgent d’entrepreneurs, de créatifs et de génies à la poursuite de leur fortune. Les financiers de Wall Street, les familles de milliardaires et autres y ouvrent des bureaux pour profiter de la « création de valeur » sur place.
Investir son épargne dans des obligations ne rapporte rien de nos jours. Les bons du Trésor à 10 ans, ici en France, payent des taux de 0,7% environ.
Pour obtenir un revenu de 1 000 euros par mois, avec un taux de 0,7%, vous avez besoin d’investir 1 714 290 euros.
Les taux d’intérêt n’ont presque jamais dans l’histoire connu des niveaux aussi faibles. L’épargne ne paye pas !
Sans capital ni diplôme, et avec simplement des idées et un minimum de capacité à parler le langage des start-ups et des financiers, le jeune cherchant à faire fortune peut co-créer un mastodonte valant 1 Md€ ou plus… même s’il ne génère aucun revenus.
Depuis le début de l’histoire humaine, les entreprises suivent la logique « marche ou crève. » Le marché — la capacité à tirer un profit d’une activité — sert d’arbitre pour l’existence d’une entreprise ou d’un commerce. La loi du marché, la nécessité de faire des bénéfices, explique pourquoi McDonald’s vend ses hamburgers à 10 € et non 10 centimes. Elle explique pourquoi les cinémas mettent plutôt à l’affiche des ‘blockbusters’ d’Hollywood en 3D que des vidéos de propagande de la Corée du Nord avec sous-titres en croate.
Bref, le marché — la nécessité de dégager des profits — décide en général de la survie d’une activité… ou non. Par contre, pour les rêveurs et génies de la Silicon Valley, les demandes de marché ont changé. Comme si la gravité avait disparu de ce lieu petit à petit, entraînant nombre de changements.
Sans les lois de la physique pour nous restreindre, les maisons flotteraient peut-être à trois mètres du sol ; au lieu de fondations en pierre ou en ciment, nous bâtirions peut-être sur du papier mâché.
Hélas, les lois de la nature ne le permettent pas. Une structure sans fondations finit toujours par s’affaisser. L’arbre sans racines meurt.
De même, la loi du marché — le besoin de générer des profits — n’a pas disparu. Elle est simplement aux abonnés absents. Tôt ou tard, elle reviendra se venger, remettant à plat nombre de « projets de génie » et de fantaisies aux alentours du Golden Gate Bridge.
Uber et Tesla jouent contre la montre…
Uber prévoit de faire son introduction en bourse d’ici 2019 ; ce sera alors le jackpot pour ses créateurs et financiers. D’autres comme Tesla parviennent à afficher des valorisations en bourse de milliards d’euros (52 Mds$ pour la compagnie d’Elon Musk), malgré un historique de pertes année après année. Snap Inc. a perdu 443 Mns$ de juillet à septembre 2017… mais vaut presque 18 Mds$ en bourse.
Des exemples comme Google et Facebook montrent comment certains peuvent, même après des années de pertes, générer des profits de taille… et Amazon, après 20 ans d’existence, a enfin affiché un bénéfice ces années-ci. Néanmoins, l’action s’achète quasiment 300 fois ses bénéfices annuels en 2017. Les investisseurs devront attendre près de trois siècles pour voir leur retour sur investissement. Personne ne compte attendre ce temps là, bien sûr, mais les investisseurs pensent voir le prix de l’action grimper encore plus et pouvoir s’en sortir avec des plus-values.
En général, le prix des actions ne dépasse pas 20 fois leur bénéfice annuel; Amazon a donc du chemin à faire pour revenir à la normale.
Avec la disparition de la gravité sur le prix des actions, sur les rêves des financiers et des entrepreneurs, sans la présence du danger dans les marchés, une génération arrive à maturité et se dit : le chemin vers la fortune n’a pas de virage ni de mystère… en route vers la Californie…! Chacun connaît les problèmes de la France, la masse de paperasse, et la lourdeur des charges et des impôts.
En France, Blablacar, Criteo, et d’autres surfent sur cette vague
Les start-ups Criteo (un service de publicité en ligne), Blablacar (une appli de covoiturage), et Vente-privée.com (vente de biens en ligne) vaudraient plus d’un milliard d’euros.
Leetchi a vu le jour en 2009 — un service pour partager les paiements « en groupe, » comme les repas, les billets, ou les cadeaux d’anniversaire. Par la suite, en 2015, son créateur Céline Lazorthes l’a vendu à Crédit Mutuel Arkéa à une valorisation de 50 M€.
Macron a annoncé 10 Mds€ de financement pour les start-ups au salon Viva Tech en juin 2017. Il voudrait simplifier les règles et réduire les impôts…
Tôt ou tard, « marche ou crève » va faire son retour…
Sans revenus et sans profits, une entreprise ne peut pas durer.
Les factures, les salaires et les loyers demandent de l’argent.
En ce moment, la générosité du marché fait vivre nombre de projets, mais pour combien de temps ?
Un jour, les marchés vont se rendre à l’évidence : nombre des « génies » d’aujourd’hui ne valent rien en termes de création de valeur. Le marché congédiera alors nombre des « génies » d’aujourd’hui…
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Les rêves et les idées ne remplacent pas le concret. Lorsque le compte en banque arrive à zéro, les lumières s’éteignent. Les règles du marché ont la persistance de la gravité. Elles finissent toujours pas s’appliquer.
Le nombre de start-ups s’accumule, les génies lèvent des millions d’euros pour poursuivre un projet. Les financiers les leur donnent en s’attendant à pouvoir, par la suite, sortir leurs fonds avec des gains.
A nombre de reprises, les gens ont cru voir les arbres grimper jusqu’au ciel… mais l’histoire nous apprend à garder un peu d’incrédulité.
Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit
Source: la-chronique-agora
Henry Bonner
Après un master de physique aux Etats-Unis, Henry Bonner a travaillé dans une entreprise spécialisée dans le financement de projets d’exploration minière, en Californie. Il a passé plusieurs années à étudier les comptes d’entreprises, des projets d’exploration, et à échanger avec des entrepreneurs du secteur des matières premières.
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La croyance que cette fois-ci est différente était déjà le leitmotiv en 2000 et comme en 2000, la pompe à « suckers » tourne à plein régime. Tout ce que cette situation démontre, cette fois encore, c’est qu’il y a infiniment trop d’argent fictif en circulation, fictif car sans contrepartie de richesses créées. L’hyperinflation n’apparaît pas encore (quoique, par endroit, elle apparaît progressivement) parce qu’elle est contrebalancée par les effets temporairement déflationnistes des injections monétaires. Les années de ventes à perte d’Amazon sont là pour le prouver. L’existence d’un Elon Musk, dont le modèle économique consiste exclusivement à aspirer des subventions, également.
Les taux courts à 1 an représentent désormais les deux-tiers de la valeur des taux long à 30 ans. Il n’y a plus longtemps à attendre pour qu’ils les dépassent, marquant la défiance des marchés envers l’avenir, avenir sacrifié par les banques centrales irresponsables. Ces dernières vont être contraintes de courir après les taux de marché, provoquant de grandes vagues de déplacement de capitaux par le biais des monnaies. D’une certaine manière, le bitcoin est un avertissement sans frais et les variations sur le bitcoin préfigurent ce qui pourraient bien arriver aux monnaies et aux marchés financiers.
Quand l’hyperinflation arrivera, les banques centrales ne feront rien pour la contrer car leur but est la dilution de la dette des Etats hyperendettés. Quand les marchés vont le comprendre et se réveiller de leur shoot monétaire, ce sera trop tard.
@La croyance que cette fois-ci est différente était déjà le leitmotiv en 2000″
Tout à fait d accord.
pensez vous que le récent changement aux USA de la loi obligeant les fournisseurs d’accès de traiter tous les fournisseurs de contenu fait va s’opérer une purger dans le secteur concerné? Les Google,facebook,twitter etc n ont aucun réseaux d’accès à internet
Un article apparemment bien informé traite du sujet dans ses différents aspects sur le blog de Stéphane Montabert.
Une chose dont on peut être sûr : enfin confrontées à une saine concurrence, ces entreprises ne pourront plus faire la pluie et le beau temps à elles seules. Quand Tweeter s’interroge pour savoir s’il faut interdire Trump, ses dirigeants feraient mieux de s’inquiéter de savoir si leurs serveurs auront seulement accès à internet. C’est une nouvelle situation qui pourrait contribuer à ramener leurs actions (et une certaine arrogance) à des niveaux plus raisonnables.
je pense que twitter google and co ont leur propres serveurs depuis bien longtemps.
je vous rejoins sur l hyperinflation qui pour l instant ne touche que les tres riches : on le voit sur le marche de l art dobt les tableaux atteignent des sommes records, le prix des stars du sport toujours pkus mirobolents, …
Que veut dire l’auteur avec son article? que nous sommes dans une bulle dotcom? non sans blague
Il sous entend que c’est à cause de la faiblesse des taux d intérêt, que les investisseurs se ruent dans les Start up de la Silicon Valley, Rappelez moi à combien étaient les taux d’intérêt Us dans les années 95-2000 au plus fort de bulle des dotcom?cela a t il freiné les investisseurs?
2)la nécessité de faire des bénéfices, explique pourquoi McDonald’s vend ses hamburgers à 10 € et non 10 centimes. »
Amusant de savoir qu’à la même période aux USA(95-2000) chez Mc Do c’était burger day le lundi pour 29cents et cheeseburger day le mercredi à 39cts..pour faire des bénéfices il faut aussi savoir attirer les consommateurs, surtout quand la concurrence est forte
3)Leetchi a vu le jour en 2009 …n 2015, son créateur Céline Lazorthes l’a vendu à Crédit Mutuel Arkéa à une valorisation de 50 M€. »
Ah bon? des exemples de ce genre il y en a eu des dizaines durant la période dotcom certains cocasse vizzavi le portail d’universal, tant qu’il y a des « investisseurs » pour payer, et supporter les pertes.
Il semble hélas qu’il soit plus facile de lever de l’argent pour des projets à la rentabilité et la réussite plus qu’aléatoire , plutôt que pour des projets plus classiques mais à la rentabilité faible voir moyenne…
C’est toujours l’appât du gain, qui motive les investisseurs,et si les leçons de l’air Dotcom n’ont pas été retenues tant pis pour les perdants(et bravo aux futurs gagnants )