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lundi 21 avril 2025 - 02:23

Charles Sannat: « Pour Patrick Artus, Karl Marx avait raison !! »

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Mais quelle mouche vient donc de piquer Patrick Artus, le directeur de la recherche économique de Natixis qui n’est tout de même pas le Politburo ni un repère de crypto-communistes ?

Voilà qu’il donne raison à Karl Marx… Mais ne confondons pas tout : faire le parallèle entre la situation économique et les théories marxistes n’est pas aussi absurde qu’il n’y paraît et puis il ne faut mélanger théorie marxiste et application avec le succès que l’on sait dans les ex-pays communistes bien vite convertis à l’économie de marché.

Voilà ce qu’écrit Artus donc, dans son dernier papier d’analyse.

« La dynamique du capitalisme est aujourd’hui bien celle qu’avait prévue Karl Marx.
On observe bien aujourd’hui dans les pays de l’OCDE la succession d’évolutions que Karl Marx avait prévues :

1- la baisse de l’efficacité des entreprises (ralentissement de la Productivité Globale des Facteurs), toutes choses égales par ailleurs, impliquerait une baisse du rendement du capital des entreprises ;

2- les entreprises réagissent à cette évolution en réduisant les salaires (en déformant le partage des revenus en faveur des profits) ;

3- mais cette stratégie a une limite, atteinte quand les bas salaires deviennent trop faibles (égaux au salaire de subsistance) et les « capitalistes » se lancent alors dans des activités spéculatives qui font apparaître des crises financières.

La logique de cette dynamique du capitalisme est assez implacable et on retrouve bien dans les évolutions récentes la dynamique du capitalisme décrite par K. Marx :

– recul de l’efficacité des entreprises qui pourrait réduire le rendement du capital ;
– réaction à la baisse du rendement du capital par la déformation du partage des revenus en faveur des profits et au détriment des salariés ;
– quand cette déformation atteint sa limite, utilisation d’activités spéculatives pour accroître la rentabilité du capital.

Cette dynamique aboutit nécessairement d’une part à la hausse des inégalités de revenu, d’autre part à des crises financières. »

Source Natixis ici

Artus confond les explications théoriques marxistes et les effets déflationnistes de la mondialisation et du capitalisme !

Pour tout vous dire, j’ai été assez surpris par cette sortie qui pourrait sembler séduisante de prime abord, car effectivement nous pouvons tous nous accorder sur la baisse de l’efficacité des entreprises.

Là où nous pouvons logiquement diverger c’est sur les causes de cette baisse.

Pour Patrick Marx, c’est comme l’avait dit Karl. Point. Pas d’explication… Juste pauvres salariés qui n’ont pas leur juste part des profits… Soit ! Mais pourquoi !!!

Pour ma part, je pense que le capitalisme est génétiquement déflationniste puisqu’il vise à faire chaque fois un peu mieux avec un peu moins. Cela veut dire que tendanciellement, la productivité augmente et elle a considérablement augmenté depuis le Moyen Âge. Je ne vais pas vous refaire l’histoire, mais entre les tracteurs dans les champs, le train à vapeur devenu électrique, la révolution industrielle qui a justement accouché de Karl Marx, sans oublier les progrès sans précédent de l’après-Seconde Guerre mondiale pour finir par l’avènement des ordinateurs et d’Internet, la productivité a considérablement augmenté.

Le capitalisme a bien réussi à faire manger beaucoup plus de gens avec beaucoup moins d’agriculteurs, à habiller des milliards d’individus avec de moins en moins d’ouvriers, bref, à faire beaucoup mieux avec beaucoup moins. C’est dans sa nature, et la seule manière d’aller vers une augmentation des profits.

Philosophiquement, cette augmentation des profits n’est pas mal en soi. Au contraire, c’est cette recherche permanente du mieux avec moins pour avoir plus qui explique le processus d’évolution humain. Or ce processus d’évolution n’est que la suite logique du processus de création par essence divin.

Ce qui est mal, c’est lorsque cette volonté de profit vient se faire au détriment de notre environnement et que nous mettons en place un système non-soutenable à terme.

Je pense surtout qu’Artus oublie de parler des facteurs déflationnistes de la mondialisation qui sont à la base de la crise d’endettement actuelle et qui sont d’ailleurs directement la conséquence de l’insertion dans une économie globalisée des anciens pays… communistes et donc marxistes, à commencer par le plus gros d’entre eux, la Chine, qui conserve tout de même quelques vieux restes non-négligeables de marxisme.

Pourquoi payer plus un petit Français ou un Espagnol alors que je peux avoir pour le même prix 10 ou 20 petits Chinois ! Il ne faut, pour le moment, pas aller chercher plus loin que la concurrence entre les pays et la course au moins-disant social.

La mondialisation nous a-t-elle tous rendu plus pauvres ?… L’analyse d’Olivier Berruyer Les chroniques de Jacques Sapir: Forum de Davos: « on n’a jamais eu autant de dettes »… Avec Philippe Béchade

C’est avant tout la mondialisation qui explique la baisse des salaires et des revenus des gens, bien plus que la baisse de la productivité qui n’est, jusqu’à preuve du contraire, que ponctuelle.

La productivité des entreprises va considérablement augmenter avec la robotique et la convergence des nouvelles technologies.

Au bout du compte, nous serons capables de produire sans aucun recours ou presque aux « masses laborieuses ».

La question sera alors de savoir comment répartir la valeur ajoutée créée et si nous souhaiterons même la répartir.

Les principes marxistes sont totalement dépassés.

Néanmoins, il se posera rapidement une question incontournable. Comment répartir la richesse si cette répartition ne passe plus par les salaires, c’est-à-dire par le travail ?

À ce jour, personne n’a de réponse, même pas Karl Marx. D’ailleurs, les communistes, avec le « Stakhanovisme », n’ont jamais cherché à « supprimer » le travail.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

Source: insolentiaeVoir les précédentes interventions de Charles Sannat

14 Commentaires

  1. Après relecture de cet article, force est de constater que son auteur conforte les propos d’Artus et par extension ceux de Marx (Attention toutefois, Artus ayant largement réinterprété Marx), en se livrant à une diatribe pour le moins paradoxale puisque le résultat est d’approuver ce qu’il prétend critiquer ? C’est d’autant plus prégnant dans les derniers paragraphes.
    Le problème des économistes est justement que ce sont des spécialistes, leur horizon indépassable est celui de l’homo œconomicus.
    Marx était un philosophe, un historien, un sociologue, il était surtout inclassable !
    En résumé, laissez Marx tranquille, il ne vous a rien demandé… ou alors lisez le. Marx ce sont des dizaines d’ouvrages, au seul exemple « Capital » c’est plus de 1000 pages, 3 tomes. La pensée de ce philosophe ne peut en aucun cas être réduite à quelques phrases sorties de leur contexte et encore moins servir d’alibi à des « thèses » foireuses.

  2. Apparemment personne n’a lu la note de Natixis/Patrick Artus dont vous parlez. Je l’ai lue (téléchargée sur le site de …l’Humanité !). Je suis attéré !. D’après ses propres graphiques, il n’y a pas de baisse de la productivité du capital depuis 1996 dans l’OCDE, il y a même une hausse depuis 2009 jusqu’à aujourd’hui (graphique 1b qui donne le ratio capital/PIB, l’inverse de la productivité moyenne du capital).
    Il n’y a pas non plus de baisse tendancielle du taux de profit d’après ses propres graphiques, mais une hausse (graphique 3).
    Il n’y a pas non plus de baisse des salaires réels dans l’OCDE depuis 1996, mais une hausse de 20% d’après le graphique 4 (et dans les pays émergents, sans doute beaucoup plus que cela).
    Bref, aucune des « prédictions » de Marx n’est vérifiée, d’après les données même fournies dans la note de Patrick Artus.
    Par contre il y a bien d’après ces données une hausse des salaires réels qui ne suit plus les gains de productivité du travail depuis 2002 (graphique 4), ce qui pose forcément à terme un problème d’insuffisance de la demande globale nationale par rapport à la croissance de l’offre globale. Ce problème peut être résolu dans un pays si on exporte plus qu’on importe de biens et services (comme l’Allemagne et la Chine), mais globalement le monde entier ne peut pas exporter vers Mars…donc cette solution n’est pas viable à long terme pour tous les pays.
    Cette pression à la baisse du partage salaire/profit provient de la concurrence des pays émergents qui exerce une pression à la baisse (de la croissance) des salaires réels des pays riches, quelque chose qui avait été prédit par… Samuelson, mais pas par Marx. C’est l’intensification des échanges internationaux entre pays riches et pays émergeants qui engendre une hausse des salaires réels moins rapide que la productivité du travail dans les pays riches.
    Enfin, la spéculation n’est pas une tentative de contrer la baisse tendancielle du taux de profit mais un résultat des politiques d’argent gratuit initiées depuis 2009 par les banques centrales pour éviter la dépression mondiale qui aurait dû se produire suite au krach de 2008.
    Je crois que Patrick Artus est tombé sur la tête récemment. Ou alors il voulait se faire un bon coup de pub. C’est réussi , même l’Humanité en parle….

  3. Oui le capitalisme libéral a créé de la richesse à l’époque où l’occident avait un temps d’avance et où l’on produisait pour exoporter ailleurs. Mais depuis les autres pays ont rattrapé leur retard avec les avantages qu’on leur connaît : main d’oeuvre pas chère, normes réduites,…. si bien que notre industrie est allée voir ailleurs. On a redistribué les cartes nous répond t’on comme si c’était justice…. mais à ce jeu là qui est ce qui paye ? tout n’a tenu jusqu’ici que parce que nous étions riches, puis par le droit à la dette, puis par l’abaissement des taux d’intérêts qui a encore permis un peu d’endettement, mais le jour où les taux augmenteront nous serons en faillite et on verra le déclin dans lequel nous a placé ce capitalisme là qui n’est pas celui qui a traversé les siècles ! et là l’élite a peur !

  4. Néanmoins, il se posera rapidement une question incontournable. Comment répartir la richesse si cette répartition ne passe plus par les salaires, c’est-à-dire par le travail ?

    Revenu universel ?
    (avec bien sûr suppression totale des aides sociales et des fonctionnaires qui y sont affectés)
    Et en calculant bien ça couterait moins cher aux États et aux entreprises que le système actuel …
    A suivre.

  5. ce qui me parait incroyable c’est que lorsque karl marx a écrit ça il n’était pas question de mondialisation de capitalisme ultra libéral ! Karl Marx ne savait pas que l’appât du gain conduirait les capitalistes à aller exploiter la main d’oeuvre la moins cher à l’autre bout du monde, il ne savait pas que les transports permettraient des productions gigantesques de marchandises à l’autre bout du monde dans les pays plus riches tout en restant largement compétitifs, il ne connaissait pas les immenses magasins qui ont été créés pour distribuer toutes les marchandises, la pub, et les voitures qui permettraient aux clients de se déplacer ! et pourtant il a tout deviné ! est ce qu’il a prédit aussi comment cela se terminerait ?

  6. … je viens de lire l’article en fait tout dépend de sa représentation du monde, vous la vôtre, Artus coco/capi and me qui pense que la fin de l’humanité arrive, toujours plus dans un monde du toujours moins, ça coince !

  7. Bien sûr qu’il avait raison. La concurrence finit par tuer le capitalisme et on le voit aujourd’hui où le capitalisme est à bout de souffle dans les grands pays capitalistes ! la concurrence a mis par terre toutes les petites entreprises, les petits commerces. On parle toujours plus de fusions pour être plus compétitifs. Mais cette concurrence démentielle se fait toujours au détriment des salariés et finalement comme il y a de moins en moins de redistributions des richesses (230 milliardaires de plus en 2017 et combien de pauvres en plus) les entreprises peuvent toujours bien pouvoir produire plus, il n’y a plus assez de pouvoir d’achat de redistribuer si bien que le caopitalisme mourra de lui même et pas forcément de sa belle mort car face à tant d’injustices on peut croire à une révolution. Maintenant ce qui est le cas des grands pays capitalistes n’est pas le cas actuellement des pays émergents. Mais chez eux aussi le capitalisme produira les mêmes effets plus tard ! finalement il n’y a qu’une société de partage qui est viable.

  8.  » À ce jour, personne n’a de réponse « . PROPOSITION DISCUTABLE.

    SUR LE FOND DE L’ARTICLE, LA REPONSE EST A MON AVIS LA SUIVANTE :  » LA DIVA « , ( SON ETERNEL BESOIN DE BRILLER ET D’APPARAITRE ), RECHERCHE CHEZ LES  » GRANDS  » AUTEURS ECONOMIQUES LES RAISONS EXPLICATIVES DE CE QUI SE PASSE ACTUELLEMENT. LA EST, A MON SENS, L’ERREUR. LA DIVA, CONTINUE DE PENSER A TRAVERS DES AUTRES ET NON PAR LUI-MÊME. IL N’EXISTE QUE PAR SES DIPLOMES. JE SERAIS CURIEUX DE CONNAÎTRE SON ENFANCE…

    EG.

    • Quand une entreprise réalise la plupart de son bénéfice dans l’achat/vente de ses propres actions et qu’elle agrave la situation par la productivité, excluant une masse imposante de travailleurs (sous consommation),il y certes un problème.Quand à l’entienne de la Russie communiste,il faudrait commencer à comprendre, qu’elle n’avait de communiste que le nom. La force de travail était entre les mains de l’appareil, apparatchiks.La chute du mur à signé la fin d’un capitalisme monopoliste d’Etat. En excluant le travail vivant, le capitalisme senile détruit par la technologie, robotique etc sa marchandise de base (le travailleur) la valeur réelle n’est plus au rendez-vous, d’où la fuite vers la valeur fictive (les marchés), d’où bulles énormes et cracks gigantesques.

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