Il y a depuis peu énormément de remous à Washington, notamment concernant l’éventuelle fermeture des services publics (shutdown). Dans la Maison Blanche de Donald Trump, difficile de suivre tout ce qui se passe avec ce brouhaha incessant. Entre la Corée du Nord et l’enquête de Robert Mueller sur la Russie, on a presque l’impression que la bonne humeur qui s’est dégagée de la grande réforme fiscale remonte à une éternité. Mais ne vous y trompez pas : tout cela n’a aucune espèce d’importance par rapport à ce qui se trame. Comme c’est le cas pour une maladie, avec la capitale américaine, c’est souvent ce que l’on ne voit pas qui, au final, est le plus douloureux.
Alors que les marchés actions battent des records et que les CEO débordent d’optimisme, rares sont ceux qui pensent au désastre que pose sur la stabilité mondiale un système financier ayant dérapé et pesant des trillions de dollars. Même lorsque tout semble aller bien, ignorer Wall Street est potentiellement dangereux. Alors que l’équipe Trump comporte beaucoup d’anciens banquiers et de Goldman Sachs, devenu les seuls chiens de garde, le temps est à la prudence. Une chose est claire : l’équipe économique de Donald Trump est sur le point de rendre le système financier à nouveau inflammable.
Collectivement, les plus grosses banques américaines ont déjà leur carte « sortie de prison ». Elles s’assoient sur des profits records après avoir engendré il y a peu de temps un chômage de masse, avoir démoli bien des vies et augmenté l’instabilité financière mondiale. Cela dit, ne blâmons pas uniquement les politiques de Trump, qui visent à laisser faire les banques, en ce qui concerne les dangers qui menacent le système financier. Les Démocrates sont aussi responsables. Ce sont eux qui, sous Obama, ont cru et croient toujours à la perfection du Dodd-Frank Act de 2010.
Même si cette loi a mis en place des garde-fous financiers importants comme le Consumer Financial Protection Bureau, des réformes bancaires bien plus cruciales furent mises de côté. Plus important encore, cette loi n’a pas forcé les banques à séparer leurs activités bancaires et d’investissement. Autrement dit, elle n’a pas permis la résurrection du Glass-Steagall Act de 1933, enterré durant l’ère Clinton.
Wall Street est désormais fortement enhardi alors que les élites financières suivent le mantra de la chanson célèbre de Kelly Clarkson : « Ce qui ne te tue pas te rend plus fort. » (…)
Protéger ou détruire
Il y a, bien entendu, de soi-disant garde-fous pour nous protéger contre des gens en roue libre comme Jamie Dimon. À Washington, des entités régulatrices clés sont chargées d’empêcher les banques too big to fail de détruire l’économie et de commettre des crimes financiers contre la population. Il y a parmi elles la FED, la SEC, le Trésor, le bureau du Comptroller de la devise qui est indépendant du Trésor, et, depuis peu, le Consumer Financial Protection Bureau, une agence indépendante créée par la loi Dodd-Frank et financée par la FED.
Michael Belkin va vous expliquer ce que la Fed ne souhaite pas que vous entendiez… Warning ! Les responsables de la FED craignent un krach !!
Ces entités sont néanmoins dirigées par des gens dont l’unique désir est d’offrir davantage de latitudes à Wall Street. Ancien partenaire de Goldman Sachs et désormais secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin nous a offert un symbole bien actuel en posant pour un selfie avec sa femme en tenant de grandes quantités d’argent fraîchement créé, comme un couple de méchants d’un film de James Bond. (…)
quand le diable est aux commandes