Vincent Held a étudié l’économie politique et la finance aux Universités de Lausanne, St-Gall et Bocconi. Diplômé du Master of Science in Finance de HEC Lausanne en 2007, il travaille depuis 2008 dans le domaine du conseil en Ressources Humaines. ll est le cofondateur du site HR4free et co-auteur du livre intitulé: « Le crépuscule de la Banque nationale suisse : La déroute financière annoncée d’une institution en faillite morale ».
Selon Alan Greenspan, la plus grande bulle obligataire de tous les temps est sur le point d’éclater ! Charles Sannat: « Voilà pourquoi le krach obligataire va avoir lieu et pourquoi il est inéluctable. »
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Source: planete360
Je vous conseille vivement d’écouter ci-dessous la mise en garde d’Egon Von Greyerz sur la situation actuelle et sur l’énorme crise qui se profile.
Fabrice Drouin Ristori: Egon, pouvez-vous nous dire comment vous voyez la situation évoluer à l’avenir ?
Egon Von Greyerz: « Il n’y a pas de solution à ce problème. Le problème est trop grave, comme je l’ai dit; les gouvernements sont en faillite, les dettes augmentent maintenant à un rythme exponentiel, et il n’y a aucune possibilité de réduire les dettes. Tout gouvernement qui essaie de lancer des plans d’austérité se fait immédiatement renvoyer, et même s’il pouvait instaurer ces mesures d’austérité, il est aujourd’hui trop tard. Alors la prochaine étape que je vois, et je crois que cela commencera très bientôt, est que les déficits vont s’accélérer, et donc l’impression monétaire va s’accélérer, et on sera en route vers une dépression hyperinflationniste.
La dette mondiale vient d’atteindre un nouveau sommet historique à 233.000 milliards de dollars Egon Von Greyerz: d’ici peu, les banques centrales vont paniquer et commencer à imprimer plus de monnaie que jamais
Bien sûr, cela pourrait prendre des années, mais je crois que cela va aller plus vite que prévu, parce que le système est très fragile… alors l’impression monétaire, comme je l’ai dit, détruira les monnaies, qui sont toutes à la baisse depuis cent ans; elles ont perdu 97 à 99% par rapport à l’or ces cent dernières années, et elles ont perdu 80% par rapport à l’or ces douze dernières années. Il ne reste plus beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre 100%, ce qui arrivera, et alors l’impression monétaire aura entièrement détruit la valeur des monnaies papier, et c’est ce qui créera de l’hyperinflation.
Egon Von Greyerz: « L’état réel de l’économie mondiale est inquiétant ! » 1971: 100$ permettaient d’acheter un lingot d’Or de 100g – 2016: ces 100$ permettent d’acheter 3g de ce même lingot
Fabrice Drouin Ristori: Dans ce contexte, peut-on dire que l’Or est dans une bulle ?
Egon Von Greyerz: L’or n’est pas dans une bulle. Tout ce que fait l’or, c’est refléter la destruction des monnaies papier. Vous devez regarder la courbe à l’envers : alors, au lieu de voir l’or monter, vous verrez les monnaies se déprécier. Ce n’est pas l’or qui monte, c’est le dollar, l’euro et la livre sterling qui baissent. Et cela va continuer.
Face à l’Or, le dollar a perdu plus de 98 % de sa valeur d’origine Egon Von Greyerz: « L’Amérique doit se réveiller – le dollar va vers zéro ! »
Seulement 1% des actifs mondiaux sont alloués à l’or aujourd’hui, presque personne ne possède de l’or en réalité, et l’or a quand même monté ces douze dernières années, il a quintuplé, sextuplé, selon la monnaie. Et, comme je l’ai dit, à peine 1% des investisseurs possèdent de l’or. Cela va changer dans les années à venir, ce qui signifiera que la demande d’or va augmenter et, vu qu’il n’y a pas assez d’offre, cette offre additionnelle ne peut se manifester qu’avec des prix plus élevés. Et c’est ce qui va arriver.
Réveillez-vous !!!!
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Quand on prétend que la BCE applique son QE à raison de 30 milliards par mois, c’est faux en grande partie.
En réalité, chaque banque centrale nationale membre du système de l’euro est contrainte par la BCE d’acheter prioritairement la dette nationale de son propre Etat du tutelle. En pratique, la BdF achète d’abord la dette de l’Etat français, et à la marge, très à la marge, la dette des autres Etats de la zone euro. Puis, fictivement, les comptes des banques centrales nationales de la zone sont agrégés dans les comptes de la BCE. Mais la responsabilité finale, la prise de risque réelle, reste bel et bien logée au sein de chaque banque centrale nationale, certainement pas au niveau de la BCE.
En cas de crise grave, la BdF, gavée jusqu’à la garde de dettes de l’Etat français, devra assumer seule la contrepartie de ces dettes qu’elle détient, sans aucun soutien de la BCE puisqu’elle aura disparu corps et biens. Quand la BCE et son QE se seront évanouis en fumée, les dettes, elles, seront toujours là. Ceux qui espère la fin de la BCE pour se débarrasser des dettes en euros en revenant au franc rêvent éveillés. Les dettes sont dans les banques centrales nationales et ne disparaîtront pas avec la fin de la BCE.
Segmenter les dettes publiques par pays pour cantonner le risque était la condition impérative que les Allemands, pas totalement fous, avaient exigé pour accepter le sauvetage de l’euro après la crise grecque. Les Allemands ne voulaient pas assumer le risque français, le risque italien, etc. Ni financer indirectement ces Etats structurellement, pathologiquement, hystériquement, déficitaires. On les comprend…
Le système en apparence unifié est aujourd’hui totalement fragmenté entre chaque pays, exactement comme il l’était AVANT la création de l’euro, et même encore plus car il existait à cette époque des accords de coopération entre banques centrales indépendantes, accords qui obligeaient chaque Etat à la modération, faute de quoi ils faisaient faillite. La modération, à cause de l’euro et plus encore à cause du QE de la BCE, il n’en est plus question aujourd’hui.
Du fait du QE de la BCE, il existe désormais autant d’euros différents qu’il existe de pays membres de la zone euro. D’ores et déjà, l’unité de l’euro n’est plus qu’une unité factice, une illusion de façade. Ce système monétaire monstrueux va nous péter à la gueule.