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dimanche 20 avril 2025 - 19:35

Philippe Herlin: Un Italexit ? Peut-être, mais l’Italie est ingouvernable, comme l’euro !

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Après le Brexit, après Donald Trump, c’est au tour de l’Italie de prendre le contre-pied d’une « pensée unique » de moins en moins dominante. L’effet de surprise en moins car les sondages, cette fois, ne se sont pas trompés, mais la presse étrangère prend la mesure de l’événement en utilisant largement le terme « Italexit ». La coalition de droite regroupant la Lega de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi arrive en tête avec 37% des voix, suivie du Mouvement 5 étoiles créé par le comique Beppe Grillo mais emmené cette fois par le jeune Luigi Di Maio qui obtient 32,6%. La coalition de centre gauche du Président du conseil des ministres sortant Matteo Renzi termine troisième à 22,8%. Les deux formations arrivées en tête étant eurosceptiques, très critique vis-à-vis de l’euro et opposées à l’accueil des migrants, cela signifie que 70% des Italiens refusent en bloc la politique menée à Rome jusqu’ici, et à Bruxelles. Comme on dirait dans Les Tontons flingueurs, « c’est du brutal ».

Oui mais voilà, nous sommes en Italie et l’instabilité gouvernementale risque de perdurer malgré ce vote très clair. En effet, la loi électorale donne la majorité à la coalition qui a dépassé les 40%, ce qu’aucune n’est parvenue à faire. Aussi bien Luigi Di Maio, leader du Mouvement 5 étoiles, que Matteo Salvini, arrivé devant Berlusconi et donc premier parti de la coalition de droite, revendiquent le poste de Président du conseil, mais sans disposer d’une majorité. C’est le Mouvement 5 étoiles qui détient la clé de cet imbroglio : jusqu’ici opposé à toute coalition, il semble désormais moins arrêté sur cette position, et en outre il a abandonné son référendum sur la sortie de l’euro, rejoignant ainsi les membres de la coalition de droite, même s’ils partagent tous une forte défiance vis-à-vis de la monnaie européenne. Cependant un scénario tout à fait probable est de nouvelles élections…

Et l’euro justement, va-t-il supporter ce nouveau coup de boutoir ? L’Italie est le pays européen qui possède la plus importante dette publique d’Europe, en valeur absolue (2200 milliards d’euros) et en pourcentage du PIB (132%, seule la Grèce la dépasse). C’est aussi le pays ayant le système bancaire le plus malade (hormis la Grèce et Chypre) avec 263 milliards d’euros de créances douteuses selon le dernier décompte de la BCE. Le début de remontée des taux d’intérêt va mettre l’Italie sous une forte pression.

Charles Gave: « Le système bancaire italien est en faillite ! » Les chroniques de Jacques Sapir: Les banques italiennes au bord du gouffre

Un graphique permet de représenter les déséquilibres croissants au sein de la zone euro, ce sont les balances Target2. Rappelons brièvement de quoi il s’agit. L’euro n’est pas une monnaie unique, contrairement à ce qu’on dit, mais une monnaie hybride, en effet la création de la Banque centrale européenne (BCE) ne s’est pas accompagnée de la disparition des banques centrales nationales, elle s’y est superposée. L’ensemble forme le Système européen de banques centrales (SEBC) et des compensations financières ont lieu entres elles. Chacun peut le constater en prenant des billets dans son portefeuille : le numéro de série commence par une lettre, et il y a de forte chance que ce soit le U si l’on se trouve en France, le S en Italie, le X en Allemagne, etc. Concrètement, quand un Italien achète une Mercedes, cela se traduit par une créance de la Banque centrale allemande sur la Banque centrale italienne. Ainsi l’Allemagne exportatrice se retrouve avec des créances croissantes sur les pays du sud, qui eux, accumulent les dettes, elle affiche ainsi un excédent de plus de 800 milliards d’euros, et l’Italie un déficit de plus de 400 milliards (cf Eurocrisismonitor). Une situation aussi divergente n’est pas tenable. En somme, l’euro ne semble pas vraiment plus gouvernable que l’Italie, comme s’il fallait attendre une vraie crise pour crever l’abcès.

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A tous ceux qui sont lucides, pragmatiques et sérieux, je vous conseille vivement d’écouter la sévère mise en garde d’Egon Von Greyerz ci-dessous.

Fabrice Drouin Ristori: Egon, pouvez-vous nous dire comment vous voyez la situation évoluer à l’avenir ?

Egon Von Greyerz: « Il n’y a pas de solution à ce problème. Le problème est trop grave, comme je l’ai dit; les gouvernements sont en faillite, les dettes augmentent maintenant à un rythme exponentiel, et il n’y a aucune possibilité de réduire les dettes. Tout gouvernement qui essaie de lancer des plans d’austérité se fait immédiatement renvoyer, et même s’il pouvait instaurer ces mesures d’austérité, il est aujourd’hui trop tard. Alors la prochaine étape que je vois, et je crois que cela commencera très bientôt, est que les déficits vont s’accélérer, et donc l’impression monétaire va s’accélérer, et on sera en route vers une dépression hyperinflationniste.

La dette mondiale vient d’atteindre un nouveau sommet historique à 233.000 milliards de dollars Egon Von Greyerz: d’ici peu, les banques centrales vont paniquer et commencer à imprimer plus de monnaie que jamais

Bien sûr, cela pourrait prendre des années, mais je crois que cela va aller plus vite que prévu, parce que le système est très fragile… alors l’impression monétaire, comme je l’ai dit, détruira les monnaies, qui sont toutes à la baisse depuis cent ans; elles ont perdu 97 à 99% par rapport à l’or ces cent dernières années, et elles ont perdu 80% par rapport à l’or ces douze dernières années. Il ne reste plus beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre 100%, ce qui arrivera, et alors l’impression monétaire aura entièrement détruit la valeur des monnaies papier, et c’est ce qui créera de l’hyperinflation.

Egon Von Greyerz: « L’état réel de l’économie mondiale est inquiétant ! » 1971: 100$ permettaient d’acheter un lingot d’Or de 100g – 2016: ces 100$ permettent d’acheter 3g de ce même lingot

Fabrice Drouin Ristori: Dans ce contexte, peut-on dire que l’Or est dans une bulle ?

Egon Von Greyerz: L’or n’est pas dans une bulle. Tout ce que fait l’or, c’est refléter la destruction des monnaies papier. Vous devez regarder la courbe à l’envers : alors, au lieu de voir l’or monter, vous verrez les monnaies se déprécier. Ce n’est pas l’or qui monte, c’est le dollar, l’euro et la livre sterling qui baissent. Et cela va continuer.

Face à l’Or, le dollar a perdu plus de 98 % de sa valeur d’origine Egon Von Greyerz: « L’Amérique doit se réveiller – le dollar va vers zéro ! »

Seulement 1% des actifs mondiaux sont alloués à l’or aujourd’hui, presque personne ne possède de l’or en réalité, et l’or a quand même monté ces douze dernières années, il a quintuplé, sextuplé, selon la monnaie. Et, comme je l’ai dit, à peine 1% des investisseurs possèdent de l’or. Cela va changer dans les années à venir, ce qui signifiera que la demande d’or va augmenter et, vu qu’il n’y a pas assez d’offre, cette offre additionnelle ne peut se manifester qu’avec des prix plus élevés. Et c’est ce qui va arriver.

Réveillez-vous !!!!

6 Commentaires

  1. L’Italie est gouvernable… mais par la Mafia uniquement 😆
    Il y a la mafia italienne, la mafia chinoise et la mafia russe.
    Par contre, je n’ai jamais entendu parler d’une mafia africaine, d’une mafia française (par exemple) ou autres.
    Ce sont TROIS noyaux DURS qui forment à vrai dire UN TOUT ET qu’il faut faire exploser de l’intérieur en provoquant des guerres civiles, des guerres de RELIGION.
    En Chine et en Corée du Nord, les dirigeants portent le col MAO comme dans cette putain d’église catholique qui nous fait chier un max avec sa « bienpensance » à la con, la PENSÉE UNIQUE…. mais avec la pensée unique, TU NIQUES TA MÈRE au lieu de t’en écarter pour devenir TOI.

    • Hé, Don Quichotte, faut te détendre…
      J’dit pas que t’a tord. Mais si tu veux chasser l’injustice, ne part pas au galop sur des moulins à vents…

    • Effectivement,pas de mafia française,pareil sur la cote d’Azur ou la mafia italienne ou corse sont faiblardes.La raison?La place était déja tenue par le système politique.

  2. Il y a 3 ans , ds. 1 situation bien pire , le min. des fin. grec voulait aussi sortir ( à juste titre ) de l’usine à gaz des EUROs ( 1 monnaie  » commune  » qui repose sur les dettes d’1 tour de fonctionnaires grassement payés à Frankfurt ( = la BCE ) vis à vis de 4 banques centrales nationales ) .
    La Grèce est-elle sortie ? Non, ses policiens ont préféré continuer à têter mutti Merkel ( suivre l’évolution des soldes de Target2 ), bien au chaud dans la pouponnière BCE .
    Alors, vs. croyez que l’Italie va sortir ? Ils sont pas fous , ces romains !

    • Comme beaucoup (et moi aussi) l’ont cru, Varoufakis ne voulait pas sortir de l’Euro, il voulait discuter de solutions autres que le crédit revolving permanent de la Troïka qui ne sert qu’à renflouer les créanciers extérieurs (banques françaises et allemandes entre autres) à la Grèce et à plonger la Grèce dans la misère par une récession organisée.
      Par contre l’aile gauche de Siriza était fortement favorable au Grexit dès le début, même si Tsipras a viré casaque après.
      Tous les détails se trouvent dans l’excellent bouquin de Varoufakis « Conversations entre adultes ».
      On y découvrira que la Grèce a été (et reste) un labo néo libéral, un peu comme le Chili l’a été avec Pinochet en son temps (pas sous la même forme bien sûr).
      Je n’étais déja pas pro UE, mais après avoir lu ce livre, je ne peux qu’être encore plus convaincu de la malfaisance des institutions européennes.

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