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dimanche 20 avril 2025 - 03:36

Charles Sannat: « L’épargne est devenue totalement inutile !!! »

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La dernière grande idée en date de ma camarade de jeu Simone Wapler des Chroniques Agora est d’affirmer que l’épargne est devenue inutile, et comme elle est devenue inutile, les taux d’intérêt peuvent être négatifs. L’idée est très séduisante, et aimant beaucoup la pensée d’une Simone Wapler, je ne veux surtout pas que l’on prenne mes remarques pour une critique autre que constructive et un approfondissement de ce sujet passionnant qu’elle a mis sur le tapis.

Ce n’est pas la queue qui remue le chien mais le chien qui remue la queue !

Tout est une question d’ordre de rangement ! Et je n’ai pas la prétention de détenir la vérité sur un sujet aussi complexe qui est sans équivalence dans l’histoire économique de l’humanité.

Le taux d’intérêt, pour rester simple, c’est le prix d’équilibre entre l’offre et la demande d’argent !! L’offre correspond théoriquement à ce qui a été épargné par les fourmis. Toute l’épargne forme donc le volume d’argent disponible.
La demande correspond aux besoins (souvent insatiables) des cigales. Quand les cigales ont besoin de beaucoup d’argent et que le volume d’épargne est globalement fixe et non-élastique comme on dit savamment en économie, alors le prix de l’argent augmente.

Souvenez-vous des années 90. Nous n’avions presque plus d’inflation et des taux de placement à plus de 10 % ! C’est normal, l’Allemagne se réunifiait et nos amis allemands avaient besoin de la financer. L’Allemagne, à cette époque-là, a littéralement asséché le marché mondial de l’argent, faisant augmenter ses prix. Indirectement, les Français ont financé la réunification allemande en payant pendant presque 10 ans des intérêts très élevés sur leurs crédits.

C’est comme cela que fonctionne l’économie… Enfin, en théorie, et jusqu’en l’an 2000. Avec l’éclatement de la bulle Internet des années 2000 puis le 11 septembre 2001, les banques centrales ont fait volontairement chuter les taux d’intérêt.

Elles ont commencé et mis le doigt dans un engrenage terrible qui consiste à agir sur le prix de l’argent. Progressivement, elles sont allées de plus en plus loin dans cette logique de fixation du prix de l’argent.

Pour fixer le prix de l’argent, donc de l’épargne, il faut jouer sur la quantité d’épargne !

Je vous disais un peu plus haut que le volume d’épargne n’est pas « élastique », ce qui veut dire qu’il n’est pas extensible et qu’il est en cohérence avec la croissance économique du moment, des déficits commerciaux constatés, et de la capacité d’une population donnée de dégager des excédents financiers. Bref, il n’y a pas de miracle.

Et c’est très pénible comme situation car cela oblige évidemment à évoluer dans un cadre relativement rigide où il n’y a pas de « repas gratuit ».

Pour s’affranchir de ces contraintes purement techniques, nos grands banquiers centraux ont tout simplement décidé de jouer sur la quantité d’épargne disponible.

Ils ont augmenté le volume, un peu, beaucoup, passionnément, puis énormément et désormais considérablement. Comment ?

En créant tout simplement de la monnaie qui a servi à financer les besoins des cigales qui n’étaient plus couverts par les fourmis, ce qui aurait fait exploser les taux d’intérêt à la hausse, mais en imprimant la monnaie nécessaire et en rachetant directement ces nouvelles dettes.

C’est ce que l’on appelle pudiquement le « quantitative easing », ou « assouplissement quantitatif », terminologie fumeuse voulant dire « planche à billets ».

En augmentant ce volume financier disponible pour financer les dettes à volonté, on a rendu l’épargne totalement inutile et en cela Simone Wapler a entièrement raison.

L’épargne ne rapporte plus rien parce qu’il y en a trop ! Il y en a trop pas parce qu’épargner est devenu facile, c’est au contraire de plus en plus dur pour l’immense majorité de nos concitoyens. Il y en a trop parce que les banques centrales créent le volume suffisant pour que les taux soient à zéro ou légèrement négatifs, ce qui a pour conséquences de rendre l’épargne totalement inutile !

Comme le dit Simone, le système monétaire peut désormais se passer de l’épargne puisque l’on crée l’argent nécessaire de l’autre côté.

La question est combien de temps tout ce cirque peut-il durer ?

Personne n’a la réponse. J’avais écrit qu’avec la monnaie « numérique », et la chasse au cash, nous sommes quasiment dans un système monétaire à cours forcé. Pas parce que le KGB vous torture dans un sombre sous-sol de la Loubianka si vous êtes arrêtés en possession de dollars…. Mais parce que le système, de manière fort intelligente, a su rendre incontournable l’utilisation de votre argent plastique sous forme de carte de crédit, de virement et d’argent « dématérialisé ». Ce qui est dématérialisé n’a plus de valeur perceptible et tangible.

Parce que toutes les grandes économies agissent également de la même façon, aucune monnaie « papier » (mais elles sont toutes devenues numériques) ne vaut plus qu’une autre. Le dollar, l’euro, le yen ou la livre sterling, sans oublier le franc suisse, toutes les grandes banques centrales font la même chose dans l’entreprise monétaire la plus cordonnée de l’histoire.

“Y a pas de plan B… Les banques centrales sont condamnées à imprimer ad vitam aeternam !” Egon Von Greyerz: d’ici peu, les banques centrales vont paniquer et commencer à imprimer plus de monnaie que jamais

Alors cela peut durer encore, sauf qu’à un moment le système financier doit aussi être en mesure de donner du rendement à l’épargne, ne serait-ce que pour préserver le modèle des retraites par capitalisation. D’où l’idée de la FED de tenter de remonter un peu les taux, mais pas trop. Tout cela n’ira pas très loin parce qu’avec les monceaux de dettes accumulés, cela engendrerait une insolvabilité généralisée.

Quand l’épargne devient inutile, quand l’argent n’a plus de prix, parce que ce qui est rare est cher, et ce qui est abondant est bon marché, alors c’est que l’on a tué l’argent. On a tué le pouvoir d’achat, on a tué la capacité de votre monnaie à stocker de la valeur dans la durée.

Pourtant si l’épargne est devenue collectivement inutile en termes macro-économiques, elle reste individuellement une nécessité pour se prémunir des aléas.

C’est ce problème-là que chaque épargnant doit donc affronter pour rendre son épargne et ses économies productives et fertiles. Ce n’est évidemment pas simple. C’est même devenu très compliqué, mais des solutions existent : pour cela, il faut changer de logiciel de pensée patrimoniale et c’est ce que je vous aide à faire avec ma lettre STRATÉGIES, pour en savoir plus, c’est ici.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

Source: insolentiaeVoir les précédentes interventions de Charles Sannat

7 Commentaires

  1. Châârles !

    Le verbe pallier est transitif direct, on ne dit pas « Pour pallier à la baisse … », mais  » Pour pallier LA baisse … »

  2. Le problème n’est désormais plus la monnaie en tant que telle mais ce qu’elle devrait représenter normalement: l’économie réelle, soient l’industrie et l’agriculture.
    Or, il est à remarquer qu’en raison d’une folle création monétaire et, dès lors, la facilité du crédit, les entreprises, les états et les particuliers se ruinent en remboursant leurs dettes et leurs intérêts.
    Ce qui veut dire qu’en raison même de ce processus, les entreprises, les particuliers et les états se ruinent progressivement ou, dit autrement, les oligarques mondiaux, surtout occidentaux, pompent les richesses réelles des sociétés, des états et des particuliers en les transformant en flux informatifs et monétaires.
    De là viennent leurs fortunes et de nulle part ailleurs.
    Alors oui, en effet, tant que nous restons à ne contempler ce flux monétaire, nous pouvons sans hésiter dire que ce système ne peut que tenir indéfiniment.
    La tentation, se dit-il, de même faire disparaître complètement la monnaie papier et métal.
    Mais cela ne change rien au fait que l’économie réelle ne peut que se déliter inexorablement.
    Vue que la véritable richesse ce n’est pas la monnaie, qui n’est, après tout, qu’un moyen de transmission d’une information, cette création de richesse, les échanges marchands, les organisations sociales, sa circulation, les achats de biens et de services etc…, et vue le ralentissement, pour ne pas dire la destruction (discret, en effet) de cette création par la désindustrialisation mondiale en cours.
    Alors je peux affirmer sur cette base logique que, quoi qu’il se passe au niveau des banques centrales, des banques, des industries spéculatives et de crédit, des milliardaires, des classes politiques et de toutes autres personnes et institutions agissantes dans le sens de cette hyper-production monétaire sous toutes ses formes.
    Je puis vous affirmer, dis-je, que quelle que soit la forme que cela prendra, le système économique globalisé s’arrêtera de fonctionner à un moment ou à un autre.
    De plus, en raison même de cette hyper-production, comme vous le fîtes remarquer, les monnaies ne valent plus rien, ou si peu.
    Or, cela ne peut que vouloir dire une chose: tous les prix de toutes sortes sont faux, dans le sens où ils ne peuvent en rien représenter les matières premières, le travail et l’énergie utilisée, puisque les monnaies n’ont plus leur valeur nominale intrinsèque.
    En fait et à mon sens, nous nous retrouvons dedans une crise monétaire inédite puisque, dans l’absolu, la valeur de toutes choses ne peut plus être réellement établie comme celle de chaque monnaie n’est plus représentative de quoi que ce soit.
    Seuls les biens tangibles peuvent représenter une épargne, ce suivant la réserve d’argent de chacun.
    En ce cas, tout fait corps, le principal étant de le conserver auprès de soi.
    Hormis tout ce qui constitue un bien habitable à mettre en location.
    Songez, messieurs, mesdames, que quand le système de la globalisation heureuse aura explosé et que, en ce cas, le commerce international cessera de fonctionner, un très grand nombre de médicaments n’arriveront plus dans les pharmacies, ce qui génèrera un très grand nombre de décès des personnes fragiles, âgées, en maladie chroniques etc… dû à ce manque.
    Ce qui libèrera des kilomètres carrés de maison inhabités, ce qui, bien sûr, en diminuera fortement le prix.
    Voilà à quoi le néolibéralisme nous conduit.

    • On joue au Monopoly, contre des gars qui gèrent et se servent à leur guise dans la banque et qui possèdent toutes les cases, enfin sauf les gares, d’ailleurs ils s’en occupent là, et la caisse de communauté, ça va pas tarder non plus. Et ils ont toutes les cartes chances, la preuve, ils vont jamais en prison.

      Alors, nous forcément, on tombe toujours sur leurs cases et on paye.

  3. Oh mais si l’épargne servira bien à quelque chose, Monsieur Sannat y repensera lorsque les banques auront besoin de se recapitaliser lors d’un crash par exemple, et là, les augmentations successives des plafonds d’épargnes prendront tout leur sens, comment expliquer ces augmentations, si notre épargne ne servait à rien hum ?

    Il faudra le maximum de fric sous la mains des banquiers pour palier au fait que les banques centrales n’auront pas la possibilité de tout régler comme en 2008, les banques devront faire un fail-in, c’est voulu par le FMI, autorisé par les gouvernements en votant les lois qui vont bien, alors ce sera fait, il n’y a pas le moindre doute.

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