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samedi 19 avril 2025 - 16:01

Nicolas Perrin: Combien de temps les « risques financiers » vont-ils rester « supportables » ? 2/2

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Tandis que les assureurs nous décrivent une économie Potemkine, personne n’est préparé à une remontée des risques et une vraie hausse des taux longs.

Précédemment, nous avons vu que les assureurs ont une fâcheuse tendance à décrire uniquement ce qui passe sur la façade de l’économie Potemkine. Pourtant, des choses certes moins reluisantes mais tout aussi intéressantes se déroulent à l’envers du décor. Commençons par rappeler quel est le principal responsable des crises financières.

Même le Wall Street Journal pointe le doigt vers les banques centrales.

Au final, le cycle est perturbé par le responsable habituel : non pas le libéralisme – comme le voudraient les étatistes de tous bord – mais l’interventionnisme toujours plus forcené des dirigeants de banques centrales, lesquels sont – au cas où vous l’auriez oublié – copains comme cochons avec nos gouvernements toujours ravis de présenter des budgets en déficit ainsi qu’avec les patrons des grandes banques commerciales qui vivent en grande partie de la commercialisation de la dette étatique.

Pour ce qui est du bilan agrégé des grandes banques centrales, voici les projections de Scotiabank en date du 13 avril : au niveau mondial, la situation devrait en principe se stabiliser fin 2018.

En Zone euro, la BCE continue depuis janvier d’injecter 30 Mds € par mois sur les marchés. Comme Mario Draghi a déjà pas mal racheté de dette d’Etat sur le marché secondaire, il prend également de la dette d’entreprise.

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« La BCE pourra-t-elle cesser son programme d’achat de dette d’entreprises sans bouleverser les marchés de crédit européens ? » Ce n’est pas moi qui pose la question, mais le Wall Street Journal (Daily Shot du 18 avril). « La BCE a-t-elle un plan pour arrêter le QE privé sans déclencher une panique ? » Là non plus, la question n’est pas de moi, mais de Pantheon Macroeconomics, le cabinet de consulting fondé par le WSJ.

Au Japon, même le gouverneur de la banque centrale tient des propos plus nuancés qu’un assureur :

Vous vous en doutez, abreuver les marchés pour atteindre un tel niveau de liquidité n’est pas sans avoir quelques menus inconvénients.

Excès de liquidité = instabilité financière

Que ce soit par obligation réglementaire et/ou par peur de rater le train de la performance financière, les gérants doivent investir ce gigantesque stock de liquidité. Peu importe qu’un nombre record d’entre eux estiment que certains marchés soient surévalués.

Je me permets de vous rappeler que de toutes façons, ça n’est que de votre argent dont il s’agit.

Une anecdote, me direz-vous… Mais regardez plutôt ceci :

« La Bank of America sur les tendances à 4 semaines :

Les hedge funds sont vendeurs nets d’actions US depuis fin jan. 2018. Les clients institutionnels sont vendeurs nets depuis début fév. 2016. Les clients privés sont acheteurs nets depuis début février 2018. »

Or, le problème lorsque la liquidité se retrouve en excès au sein du système financier, c’est qu’elle peut « sauter d’une classe d’actifs à l’autre, ce qui fait apparaître des bulles suivies de l’explosion des bulles, d’où une forte instabilité financière. »

Vous en avez eu la parfaite illustration au cours de ce premier trimestre très mouvementé qui a vu le « transfert de la liquidité des obligations vers les actions (des pays de l’OCDE et des pays émergents) et vers les cryptomonnaies, puis brutalement sortie de la liquidité des actions et des cryptomonnaies vers les obligations à nouveau et aussi simplement vers le cash. Il va falloir s’habituer à cette instabilité financière que les banques centrales ont fait apparaître. »

Je cite plutôt que de reformuler car si des assureurs lisent ces colonnes, je ne voudrais pas qu’ils s’imaginent que ce se sont les divagations de Nicolas Perrin : il s’agit bien des écrits de Natixis.

Comment les banques centrales réagiront-elles lors de la prochaine catastrophe financière ?

Lors de sa nomination officielle à la tête de la Fed, Jerome Powell a été accueilli par les intervenants avec une baisse de 4,6% en clôture sur le Dow Jones (jusqu’à -1 600 points en séance).

On se demandait comment le nouveau président de la banque centrale américaine allait réagir : il a su rester serein. En tout cas, il ne s’est pas publiquement laissé aller à l’affolement et il a gardé le silence au cours de cet épisode.

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C’est ce qui a permis le spectaculaire rebond intervenu au cours de la semaine du 12 au 16 février. Le silence de Powell a été efficace face à l’instabilité qu’a expérimenté le système : la dislocation est remise à une prochaine fois. Nul doute que ce short squeeze n’aurait pas vu le jour si Powell avait affiché le moindre signe de nervosité. La Fed conserve donc sa crédibilité.

En attendant, la marmite continue de bouillir. Jerome Powell se montrera-t-il « dove » (coulant) ou « hawkish » (strict) lors de la prochaine surchauffe ? Et si la Fed intervient, les marchés finiront-ils par lui retirer leur confiance ?

Les avis sont partagés…

Certains, comme Brandon Smith, estiment que 2018 est l’année où la Fed laissera les marchés actions s’effondrer.

Avec Donald Trump à la Maison Blanche, Jerome Powell dispose de l’occasion rêvée de faire passer son institution pour disciplinée et responsable. En remontant les taux et en réduisant la taille de son bilan tout en restant à l’écart du prochain krach sur les marchés actions, il sera très facile pour le nouveau président de mettre l’implosion de la bulle sur le dos du Donald.

Certaines déclarations des représentants de la Fed au sujet la progression du déficit budgétaire et de la dette US ont d’ailleurs été assez alarmistes, tout comme les déclarations au sujet du « levier croissant et les évaluations élevées sur différentes classes d’actifs ». Ces dernières semaines, le ton employé a clairement été « hawkish« .

D’autres n’y croient pas une seconde et estiment que – comme à chaque fois que cela a été « nécessaire » par le passé – la Fed interviendra le jour J. Sauf que cette-fois ci, la manoeuvre pourrait ne pas être assez crédible pour convaincre les marchés.

D’autres encore n’aperçoivent que quelques nuages à l’horizon et estiment que « les risques financiers sont encore supportables », et qu’« il ne faut pas paniquer ».

A vous, cher lecteur, de voir quelle hypothèse vous semble la plus convaincante.

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Source: la-chronique-agora


Nicolas-PerrinL’article est de la plume de Nicolas Perrin, l’auteur de l’ouvrage de référence « Investir sur le marché de l’or: Comprendre pour agir » (Editions Franel 2013) et spécialiste de la gestion de patrimoine. Nicolas PERRIN est conseiller en gestion de patrimoine indépendant. Diplômé de l’IEP de Strasbourg, du Collège d’Europe et de l’Université d’Aix-Marseille, il intervient pour les Publications Agora en tant qu’éditorialiste.

1 COMMENTAIRE

  1. Pauvre Monsieur Perrin, ce cher oligarque, qui ne comprend rien à ce qui fait la base de son métier, la monnaie et l’état.
    D’ailleurs toute ma philosophie la-dessus ne vient pas de moi mais est juste le souvenir de ce que j’ai pu apprendre étant jeune, de par mes lectures et mes oreilles grandes ouvertes.
    Ce qu’oublie le p’tit père des peuples boursiers, cet anarchiste milliardaire, ou qui rêve de l’être, c’est qu’une monnaie perd de sa valeur en fonction de sa production, l’inflation, ce n’est pas tant que les marchandises voient leur prix monter mais plutôt que la monnaie perd de sa valeur, ce qui revient au même me diriez-vous.
    Ce n’est pas tout à fait ça en fait.
    On nous parle de « ralentissement de la circulation monétaire », ce qui est digne de la neuvlang actuelle, moi j’appelle ça de la déflation.
    Mais dire qu’il y a déflation et vous verriez tout de suite des goutes de sueur perler au front de tous ces beaux messieurs et belles dames, parce que l’histoire est là qui montre que çà, ça vous détruit une économie vite-fait.
    Il est vrai que cette déflation vient d’une désindustrialisation, et comme celle d’aujourd’hui est d’échelle mondiale, elle prend plus de temps pour que l’inéluctable se produise: la banqueroute généralisée.
    Hyper-inflation, surtout centré dans les spéculations, déflation due à la désindustrialisation générale, bravo les mecs et les nanas ( ne faisons pas de sexisme dans la sottise, bougre de calembredaine), c’est le monde entier que vous ruinez avec vos imbécilités!
    Vous allez voir quand l’état reprendra ses droits, au gnouf que vous vous retrouverez, parce que c’est la politique qui remonte du faussé où elle avait été remisé.
    Bon, je comprends Monsieur Perrin et ses semblables, il leur faut se justifier de choix qu’inconsciemment ils savent délétères, et trouvent deux boucs-émissaires pour pouvoir projeter leur malêtre: les populations (oserais-je dire la populace) et l’état, état d’ailleurs qu’ils ont phagocyté, il n’est qu’à voir d’où vient Mr. Macron.
    Cherchez l’erreur…
    Alors, comment cela va-t-il se finir?
    La monté du prix du pétrole montre une chose et en annonce une seconde:
    Les spéculateurs boursiers et obligataires ayant peur que les bourses ne plongent gravement et que les taux des banques centrales remontent, sont en train, comme en 2007, de se reporter sur les matières premières et, dès lors, sur les carburants, ce qui, bien entendu, va encore plus détruire l’industrie mondiale (si nous avions conservé nos frontières, ce phénomène aurait été plus lent et infiniment moins uniforme).
    Mais surtout, cela signifie que nous entrons dans la dernière phase d’effondrement économique cataclysmique, sauf si, bien sûr, une nouvelle ruse est mise en place pour tenter de redresser momentanément la barre.
    Comme il en fut il y a quelques années, où les gouvernements ont effrayé les gens, en disant que les banques auront le droit de confisquer les économies des particuliers, ce qui fait que beaucoup les ont dépensées.
    Alors, quels seront les signes avant-coureurs de cet effondrement?
    Et je crains que nous soyons déjà entré dans ce processus.
    Le plus visible sera l’instabilité des prix boursiers et obligataires, cela proviendra de ventes des acteurs rapidement compensé par le rachat des titres par les banques centrales, descentes et montés qui se feront en quelques jours, en quelques heures, voire en moins de temps que cela, puisque cela se fera par l’informatique.
    Monté, donc, des prix des matières premières, c’est le premier refuge, logique, des acteurs spéculatifs, puis rapidement, là encore, une instabilité des prix sera généré puisque l’accélération de la désindustrialisation internationale en fera baisser la valeur, déflation rapidement compensée par l’inflation spéculative, de cette monnaie provenant du rachat des titres boursiers par les banques centrales.
    Baisse des prix de l’immobilier en centre ville des grandes capitales, ce qui commencera à faire exploser la bulle immobilière mondialisée.
    La raison en est simple, tout le monde va y laisser des plumes et, pour payer l’ardoise, la vente de biens inutiles deviendra la règle.
    Il en sera de même des œuvres-d’art, de voitures et de bateaux de luxe, de bijoux et de tout un tas de trucs du même genre.
    (D’ailleurs les moins sots rachèteront tout ce qu’ils peuvent, du moment que ce soit de petite taille, une rivière de diamant doit bien valoir un lingot d’or, en moins lourd.)
    le reste, je vais le compléter sur mon blog: « Appel à une nouvelle renaissance ».

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