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dimanche 20 avril 2025 - 14:59

Bill Bonner: Une époque miraculeuse

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L’économie dirigée repose sur une série de croyances miraculeuses qui prétendent – au mépris de toute logique – faire mieux que la simple loi de l’offre et la demande.

Nous vivons sans le moindre doute une époque miraculeuse. Même ici, dans un coin reculé des Andes, nous pouvons allumer notre ordinateur portable et recevoir des messages de partout dans le monde – avec des photos !

Nous pouvons monter dans notre camionnette avec climatisation intégrée et, sans nous soucier du vent ou de la météo, rouler pendant quelques heures… pour venir nous garer, quelques heures plus tard, devant un bon restaurant où est servi du poisson tout frais pêché dans l’Océan Atlantique.

Les miracles de la science économique moderne

Voici un autre miracle. Pendant des milliers d’années, le meilleur prix était découvert par des vendeurs et des acheteurs de leur plein gré.

C’était désordonné. C’était imprévisible. Et tous ces gens se trompaient tout le temps, parce qu’ils changeaient d’avis toutes les minutes.

Eh bien… voilà qu’un groupe d’universitaires, à des milliers de kilomètres de là, a trouvé une meilleure solution.

Lorsque les prix des actions ont chuté en janvier 2000, par exemple, ils savaient que ces nouveaux prix n’étaient pas les bons. Ou du moins qu’ils n’étaient pas ceux qu’ils voulaient. Ils se sont donc mis au travail pour les faire évoluer.

Puis, en 2008-2009, ils en savaient à nouveau plus long que tous les analystes, traders et investisseurs de la planète : ils savaient que les actions auraient dû s’échanger à des prix plus élevés !

Et quelques mois de travail plus tard… c’était bien le cas ! Miracle !

A présent, ils savent – à deux décimales près – combien les emprunteurs devraient payer leurs prêts. Littéralement.

Ils ont conçu – et mis en place – tout un programme pour augmenter les taux d’intérêt. D’ici la fin de l’année, ils se débarrasseront des obligations US au rythme de 600 milliards de dollars par an – pour que les rendements prédominants reviennent au niveau déterminé par ces experts.

Ils savent aussi de combien les prix à la consommation devraient évoluer… et dans quelle direction.

Si, si ! Selon eux, le taux d’inflation devrait être de 2% par an.

Pas -2%. Pas 2,2%. Deux. Pour. Cent. Et puis c’est tout. Miracle !

Et voici qu’arrive l’équipe Trump, qui commet encore plus de miracles.

Comment est-il possible qu’une star de la téléréalité, avec l’aide d’un économiste fêlé et d’un escroc de la sidérurgie, sache où les Américains devraient acheter leur acier – au Canada, c’est bon… En Chine, non – et combien ils devraient le payer ?

Un miracle de plus !

Les miracles des prix et quantités régulés

Autrefois, les acheteurs et les vendeurs devaient s’en tenir au meilleur accord qu’ils puissent passer.

A présent, les génies arrivent – et proposent un meilleur accord. Enfin, meilleur… pour certains, du moins.

Qu’en est-il des gens qui achètent des voitures et autres véhicules ? Avant, il fallait qu’ils déterminent eux-mêmes le prix. L’acheteur recherchait la meilleure offre existante… et l’acceptait.

Mais les faiseurs de miracles sont parmi nous. Forbes nous en dit plus sur l’accord passé par l’administration Trump avec la Corée du Sud :

« L’accord lui-même n’a pas été publié, mais selon les rapports :

Les Etats-Unis maintiendront leur tarif douanier de 25% sur les camions légers pendant 20 ans encore ; il sera progressivement éliminé, jusqu’à disparition complète en 2041.

La Corée du Sud augmentera son quota annuel d’automobiles remplissant les critères de sécurité américain mais non les critères coréens à 50 000 par constructeur, contre 25 000 à ce jour ».

Grâce à des milliers d’années d’expérience, les gens ont appris qu’ils ne peuvent pas faire mieux que les accords gagnant-gagnant à l’ancienne. Les acheteurs et les vendeurs se débrouillent entre eux.

Mais ça, c’était avant l’Ere des Miracles. A présent, il y a mieux !

(Nous n’en avons pas encore vu la moindre théorie pratique ni la moindre preuve… mais c’est bien ce qui rend la chose si miraculeuse).

Personne ne sait en quoi c’est mieux.

Personne ne sait pourquoi c’est mieux.

Et tous ceux qui se sont donné la peine d’y réfléchir plus de deux secondes pensent que c’est pire.

Mais c’est bien là l’avantage des miracles : comme l’Immaculée Conception ou la victoire de la France en Coupe Davis en 1991, ils n’ont pas besoin d’être logiques.

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Source: la-chronique-agora


bonnerBill Bonner est le fondateur d’AGORA, le plus large réseau d’entreprises indépendantes de presse spécialisée au monde.
En 1978, depuis sa ville natale, Baltimore (Maryland, Etats-Unis), Bill Bonner a voulu développer un « marché » (« Agora » en grec) des idées. Pas de l’information homogénéisée telle que les médias grand public relayent sur nos écrans et journaux, mais une source d’idées diverses avec des opinions et des avis originaux, alternatifs et surtout utiles. Bill a à cœur d’aider les lecteurs à mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent, et à agir dans en conséquence. Que ce soit en matière de géopolitique, de macro-économie ou tout simplement le domaine de l’épargne, Bill incite ses lecteurs à cultiver un esprit vif et anticonformiste.
Bill a également co-écrit des livres qui ont tous figuré dans la liste des best-sellers du New York Times et du Wall Street Journal : L’inéluctable faillite de l’économie américaine (2004), L’Empire des dettes. À l’aube d’une crise économique épique (2006) et Le Nouvel Empire des dettes. Grandeur et décadence d’une bulle financière épique (2010).

4 Commentaires

  1. Bill n’a aucune idée de la manière dont sont établis les prix dans l’industrie et le commerce. Si le producteur ou l’entrepreneur n’y trouve pas son compte, il arrête de produire et ferme la boutique. Simple as that. On ne peut pas appeler ça de l’économie dirigée.

  2. Délicieux article.

    Au même titre, il faut considérer la régulation des prix du pétrole par, notamment, l’OPEP, qui en l’espèce, serait une bonne régulation (!). Car c’est bien connu : il y a des bonnes et des mauvaises régulations des prix (la maladie du curseur).

    En fait, tout ceci relève de la scolastique, les économistes se sont forgés un langage qui trahi leur vacuité tout en se prétendant modernes, alors qu’ils s’évertuent à perpétuer de façon pavlovienne ce qui existe depuis toujours, et dont l’objet est de servir les intérêts particuliers de quelques uns au détriment de tous les autres.

    Le seul économiste digne de respect se nomme Picketty, non par la valeur et le contenu de ses analyses avec lesquelles il est tout à fait possible d’être opposé, mais par le seul fait qu’en entame de son dernier ouvrage (Le capital au XXIème siècle), il ait clairement annoncé que les économistes occupaient une place anormale dans la société. Dont acte.

    Ce que ne dit pas l’auteur, c’est que le privé n’est pas plus vertueux que l’état, qu’abonder vers l’un ou l’autre (privé/état) ne garanti rien sinon la continuation du système.

    Tout ceci ce résume par un mot : béhaviorisme. Un langage économique qui se renforce de ses propres certitudes qui ne reposent sur… rien.

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