L’Italie est en proie à un gouvernement de charlatans qui pourrait ruiner l’Europe, selon Le Point. Mais les charlatans ne sont pas qu’italiens, loin de là.
Titre du Point de la semaine dernière : « Pourquoi la crise historique en Italie peut faire couler l’Europe… Les charlatans vont-ils nous ruiner ? »
La réponse à la deuxième question est évidemment oui.
Les Italiens ont voté pour moins d’impôts et plus d’Etat-providence. C’est la magie du charlatanisme, des boniments, le triomphe de l’émotion sur la raison.
Mais les charlatans ne sont pas exclusivement italiens ; ils sont partout et ils ruinent tous ceux qui succombent à leurs boniments.
Le mot charlatan nous vient de l’Italien du seizième siècle (*) mais comme la fourchette et le macaron, le charlatan s’est très bien exporté.
Ils sont surtout dans les banques centrales, les instances politiques de la plupart des pays, ils sont « stratégistes » dans les banques, économistes dans les universités.
Ces gens sont bien des charlatans, des « imposteurs qui exploitent la crédulité publique » selon le dictionnaire Robert. Des parasitocrates qui n’auront jamais à souffrir des conséquences de leurs erreurs et se nourrissent grassement d’argent public.
Ils nous expliquent qu’on peut obtenir honnêtement quelque chose en l’échange de rien, qu’on peut être plus riche en travaillant moins, qu’il suffit de consommer pour devenir prospère, que le revenu universel nous dispensera de tout effort.
Ils ont raffiné les tricheries monétaires, ils ont créé la Théorie monétaire moderne.
Voici ce qu’en dit mon collègue Jim Rickards :
« La Théorie monétaire moderne prétend aborder de façon nouvelle, au XXIe siècle, les problèmes de finances et de croissance économique des Etats. En fait, cela revient à ‘mettre du vin nouveau dans de vieilles outres’ (Matthieu 9:14). La Théorie monétaire moderne existe depuis plus de 120 ans sous un autre nom : le ‘chartalisme’. En fait, certains de ses adeptes l’appellent même le ‘néochartalisme’.
Quelle que soit sa dénomination, cette théorie est simple. Elle a pour point de départ la proposition suivante : le gouvernement détient le monopole de la monnaie et des armes.
Le monopole de la monnaie est fondé sur l’idée qu’une banque centrale peut émettre de l’argent et en faire la seule forme de monnaie ayant cours légal. L’Etat exploite ensuite ce monopole via le système fiscal, en demandant que la monnaie approuvée par l’Etat lui soit remise en règlement des impôts.
Comme les citoyens ont besoin d’une monnaie fiduciaire approuvée par l’Etat pour régler leurs impôts, ils doivent l’obtenir en travaillant et en investissant, ce qui crée une demande artificielle et non élastique en faveur de cette monnaie fiduciaire.
Les citoyens qui refusent de payer leurs impôts s’exposent à l’intervention des forces de l’ordre. Ces forces militaires et policières incarcèrent le particulier qui n’a pas payé et saisissent ses biens qu’ils vendent aux enchères pour couvrir le montant des impôts.
– Précisons au passage que les partisans de la Théorie monétaire moderne s’opposent traditionnellement aux cryptomonnaies et au Deuxième amendement concernant la détention et le port d’armes. Les cryptomonnaies menacent le monopole de l’Etat sur la monnaie fiduciaire. Et le fait que tous les citoyens aient le droit de détenir une arme donne à réfléchir à ceux qui envisagent la saisie des biens par l’Etat. Les cryptomonnaies et le droit aux armes font donc partiellement obstacle aux conditions requises pour imposer une version dure de la Théorie monétaire moderne.
Les partisans les plus célèbres de la Théorie monétaire moderne, notamment Stephanie Kelton, Warren Mosler et Paul McCulley, ne mettent pas en avant ces aspects coercitifs de la théorie. Ils préfèrent se concentrer sur le fait que la Réserve fédérale dispose de la capacité illimitée d’acheter des obligations l’Etat avec de l’argent fraichement imprimé. »
Greyerz: ce monstre terrifiant crée par les banques centrales est devenu totalement incontrôlable Egon Von Greyerz: d’ici peu, les banques centrales vont paniquer et commencer à imprimer plus de monnaie que jamais
Les charlatans modernes exploitent à fond le chartalisme. Ils ne vendent pas de la drogue mais de la fausse monnaie sous forme de crédit. Cette fausse monnaie n’est pas diffusée à tout le monde mais d’abord aux banques et – sous forme de prestations sociales, subventions, aides… – à ceux que les élus en place ont choisis.
Cette fausse monnaie noie l’argent honnêtement gagné et l’épargne.
Grâce aux charlatans modernes, l’effort n’est plus récompensé, l’épargne n’est plus rémunérée et le risque de tout perdre dans l’effondrement d’une pyramide de dettes (car l’envers du crédit reste de la dette malgré les boniments) n’a jamais été aussi grand.
Grâce aux charlatans modernes, les prix sont soufflés, ceux de l’immobilier, ceux des obligations, ceux des actions…
Voici un graphique tout frais du Wall Street Journal à méditer. Il répond à une question importante : « combien de temps mettez-vous à récupérer votre argent lorsque vous investissez en sommet de cycle ».
Au sommet de cycle, après 10 ans de création monétaire, nos charlatans nationaux souhaitent que l’épargne retraite des Français soit dirigée vers la bourse plutôt que vers l’immobilier pour favoriser la croissance. Ils nous promettent monts et merveille pour notre future retraite grâce à la vigueur économique ressuscitée par leurs idées de génie.
En réalité, la croissance n’a pas besoin de ces charlatans, au contraire…
La croissance a besoin d’une monnaie non trafiquée.
La croissance a besoin qu’on laisse les gens nouer des contrats sans contrainte, honnêtes et profitables. Des contrats dans lesquels ni l’acheteur ni le vendeur ne sont influencés par les taxes, les subventions, les prébendes, les manipulations monétaires promues par lesdits charlatans.
Pour plus d’informations et de conseils, c’est ici et c’est gratuit
(*) Le carliatino est un croisement entre le cerretano, bonimenteur et marchand de drogue du village de Cerreto près de Spolète et de carliare (bavarder).
Source: la-chronique-agora
Simone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l’éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd’hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers.
Elle a publié « Pourquoi la France va faire faillite » (2012), « Comment l’État va faire main basse sur votre argent » (2013), « Pouvez-vous faire confiance à votre banque ? » (2014) et « La fabrique de pauvres » (2015) aux Éditions Ixelles.
Suggestion de lecture : « L’histoire secrète de ma confrontation avec le président de Google – Google contre Wikileaks » de Julian Assange, éditions Ring.
Ce qui devrait dessiller un peu Mme Simone Wapler, libérale en peau de lapin, avec ses belles thèses et graphiques, sur la réalité de ce monde.
Sacré Simone !
Arrivé ici, on s’arrêt de lire : « Les Italiens ont voté pour moins d’impôts et plus d’Etat-providence ». ce qui est totalement faux.
Le vote italien est avant tout un rejet de l’immigration, mais ça, Simone, elle ne veut pas l’entendre.
Par la suite, vous parlez de ruine, un peu comme si l’UE avec sa monnaie unique n’avait pas laminé la quasi totalité des états membres.
Il faut se rappeler les discours lénifiants de l’époque, l’UE et l’Euro, c’était la fin de toutes les guerres, la fin du chômage, une expansion infinie, les lendemains qui chantent pour tous, on a vu.
Sans tomber dans le c’était mieux avant, il n’est pas interdit de comparer ante et post Euro, et là les yeux piquent un peu ! À l’époque le chômage était insignifiant, l’endettement de l’état était marginal, les immigrés d’alors s’intégraient dans nos sociétés, les états étaient souverains et pouvaient décider de leur politique, ce qui obligeaient le personnel politique à rendre un minimum de comptes. Mais ça c’était avant…
De nos jours : chômage de masse, immigration idem, insécurité, paupérisation des classes laborieuses, atomisation des classes moyennes dont certains découvrent avec stupeur qu’ils en font partie, monnaie unique aberrante qui n’est et n’a jamais été que le deutschemark 2.0.
Les Italiens, mais pas qu’eux, ne sont pas opposés à l’Europe, ils le sont à l’UE qui est à bout de souffle et qui n’aura engendré que guerres, misère, chômage. Ce que vous ne comprenez pas chère Simone, c’est que les gens sont à bout, que pour une part croissante sinon majoritaire (vous savez, ceux qui ne votent même plus…) ils n’ont plus rien à perdre et que dès lors, ont ne voit pas bien comment ils pourraient êtres d’avantage ruinés qu’ils ne le sont.
Tout le reste de l’article est un cimetière de vacuité, globish de termes valises et thèses éculées… sacré Simone !
Oui Simone, Joseph a raison. Il faut sortir de sa tour d’ivoire, pour mieux voir à quoi ressemble le peuple. Le peuple ce ne sont pas que des graphiques sur un ordinateur. Il y en a qui ont un cerveau, je dis ça à tout hasard.
Ciao Esprit de contradiction. Alexandre Astier, l’auteur génialissime de la série Kaamelott et du non moins génial spectacle « L’Exoconférence » , disait sur scène qu’il partait toujours du principe que le public qui venait le voir était suffisamment intelligent pour comprendre ses spectacles.
Pour ma part, lorsque je tombe sur une Simone, je lui dis qu’elle suppose, qu’à minima, je sois aussi intelligent qu’elle puisse l’être.
Son discours est totalement éculé, c’est le pendant féminin d’Alain Duhamel, des décennies à se planter sur l’analyse et le remède, mais toujours sur le pont. C’est du reste à ça qu’on les reconnait !
Un gouvernement de RESISTANTS ,c’est marre de la loi de la finance !
Le peuple s’en tape des marchés et moi le premier !
On va sortir de cette europe néo libérale de VRAIS charlatans , Simone il te restera tes yeux cupides pour pleurer !