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mardi 22 avril 2025 - 22:12

Damien Theillier: Le bitcoin est bien plus menaçant qu’une bulle spéculative

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Les cryptomonnaies sont qualifiées d’arnaque, de bulle, de spéculation. En réalité, elles sont bien plus dangereuses… pour ceux qui tiennent au monopole de la monnaie.

Cela fait plusieurs années que des banquiers et des PDG de grandes entreprises qualifient bitcoin d’arnaque ou de bulle spéculative. S’agit-il d’une réponse logique pour des corporations inquiètes, qui tentent activement de protéger leur marché contre les menaces extérieures ? Ou bien s’agit-il d’un avertissement de bon sens ?

Jamie Dimon est l’un des banquiers les plus influents de Wall Street, c’est le PDG de la banque JP Morgan Chase. Lors d’une conférence à New York le 12 septembre 2017, il a lancé une attaque virulente contre bitcoin en qualifiant la cryptomonnaie de « fraud », en français : d’arnaque.

Qui est l’escroc ?

« Cette monnaie ne va pas marcher », a-t-il affirmé. « On ne peut pas avoir un système où des gens créent une monnaie avec du vent et penser que les gens qui l’achètent sont vraiment malins ». Il a ajouté qu’il « licencierait dans la seconde » un trader qui échangerait la cryptomonnaie. Selon lui le bitcoin « va exploser en vol » comme une nouvelle « crise de la tulipe », le premier grand krach financier de l’histoire en 1637. En novembre 2015, le même Jamie Dimon avait déjà déclaré que le bitcoin ne « survivrait pas » alors que le prix fluctuait autour de 400 $.

Commençons par rappeler un fait. Il y a quelques années, les autorités américaines ont réclamé à la banque JP Morgan Chase six milliards de dollars pour escroquerie lors de la vente de crédits immobiliers à risque (dits subprime) entraînant le krach de 2007-2008 et conduisant au renflouement massif des banques par l’Etat américain.

A l’époque, JP Morgan avait vendu entre 2005 et 2007 pour 33 milliards de dollars de crédits immobiliers pourris aux agences publiques Fannie Mae et Freddie Mac en dissimulant que ces produits financiers reposaient, in fine, sur des emprunteurs insolvables.

La crise financière de 2007 n’a-t-elle pas montré la grande fragilité d’un système bancaire mondial entièrement fondé sur l’hégémonie du dollar ? Nous y reviendrons.

John McAfee répond à Jamie Dimon

John McAfee, créateur de l’anti-virus célèbre et aujourd’hui PDG de MGT Capital à New York a riposté dès le lendemain à l’attaque de Jamie Dimon.

Dans une interview télévisée, il a expliqué que les mineurs investissent des sommes « massives » en puissance de calcul intensif et en électricité dans la création des bitcoins. Cela s’appelle « la preuve du travail ». C’est pourquoi il y a une vraie valeur dans la création d’un bitcoin.

En comparaison le dollar ne coûte que du papier à imprimer ou des zéros à ajouter dans un ordinateur de la banque centrale.

Rickards: “Le Bitcoin est une chaîne de Ponzi, il n’y a pas de Madoff mais c’est le même principe” Nouriel Roubini: “Le Bitcoin est la plus grosse bulle de toute l’histoire de l’humanité et sa valeur fondamentale est ZÉRO !”

« Je suis un mineur bitcoin » a expliqué McAfee. « Nous créons des bitcoins et il en coûte plus de 1 000 $ pour créer un bitcoin. Quel est le coût pour créer un dollar américain ? Laquelle de ces deux créations monétaires est une arnaque ? » Nous pourrions ajouter qu’il en va exactement de même avec l’euro.

Il ne suffit pas de créer des monnaies, il faut aussi les faire accepter. Or le dollar comme l’euro sont des monnaies légales à cours forcé. Les gens sont obligés de les utiliser pour payer les taxes et les impôts.

Bitcoin est une monnaie libre, qui fonctionne selon la loi de l’offre et de la demande. Vu sa rareté et la difficulté d’en extraire, son cours augmentera avec l’augmentation de la demande. C’est la réalisation d’une loi économique immuable. Et contre cela, Jamie Dimon ne peut rien.

L’enjeu des cryptomonnaies : « Be Your Own Bank »

En réalité, les cryptomonnaies représentent un enjeu bien plus important que les simples spéculations sur le cours du bitcoin. Elles sont un écosystème en pleine expansion.

Il existe partout dans le monde un besoin réel pour des monnaies concurrentielles et décentralisées. Or bitcoin peut fonctionner comme une « banque suisse dans sa poche ». C’est pourquoi il a tant de succès. Il a été conçu en 2008 par son créateur pour être à l’abri de la prochaine crise de la dette souveraine.

C’est une monnaie numérique qui évolue hors système bancaire et donc hors gouvernement. Comme l’or, disponible en quantité limitée, sa valeur augmente lorsque le dollar chute. Dans des économies hyper inflationnistes comme le Venezuela et le Zimbabwe, il est un moyen d’échange irremplaçable. Enfin, bitcoin ne souffrira probablement pas lors de la prochaine crise de la dette souveraine.

C’est l’une des raisons pour lesquelles les comparaisons avec la crise de la tulipe sont fondamentalement absurdes. Les critiques qui se focalisent sur la hausse dramatique du prix du bitcoin, ou sur sa chute fatale, ratent ce qui se passe dans les coulisses : bitcoin n’est pas une bulle. C’est une révolution technologique mais aussi économique et politique : vous contrôlez désormais votre argent, sans la permission du gouvernement ! Mieux : vous devenez votre propre banquier.

Douleurs de croissance

Bien sûr, l’intégration de Bitcoin n’est pas sans inconvénients. De nombreux investisseurs particuliers ont, malheureusement, investi ou investiront un pourcentage important de leur trésorerie dans bitcoin sans une bonne compréhension de la technologie et des marchés et sans une stratégie d’investissement claire.

Beaucoup d’investisseurs actuels de cryptomonnaies – peut-être la majorité à ce stade – n’ont jamais connu un véritable cycle baissier et à l’heure actuelle ils souffrent. Ce sont des investisseurs qui achètent à des niveaux record, et qui vendent en panique au premier signe de baisse, effaçant ainsi d’un coup la valeur de leurs investissements. D’où la grande volatilité que nous observons.

Ce comportement n’est pas propre aux cryptomonnaies et ne doit pas non plus être attribué à l’actif lui-même. Le même phénomène s’est produit à chaque grande crise boursière. Les investisseurs qui ont vendu au plus haut ont presque tout perdu, tandis que ceux qui ont laissé la crise suivre son cours ont vu le marché rebondir à son niveau d’avant le krach dans un laps de temps relativement court.

Les critiques qui voient Bitcoin comme une bulle ignorent que le réseau lui-même gagne en valeur et en utilité car de plus en plus d’utilisateurs intègrent l’écosystème. A ce jour, moins de 2% de la population mondiale utilise bitcoin, mais ce nombre a augmenté en 2017 en raison de l’effet réseau et des services offrant une meilleure expérience utilisateur.

Mais souvenez-vous, en 1994, avec la naissance de l’Internet. Dans les journaux télévisés on craignait le pire : « Internet : le réseau de tous les dangers », disait-on. « Il est possible d’y apprendre à confectionner des bombes », ou bien « n’importe qui peut publier n’importe quoi ».

Au même moment, Jeff Bezos lançait Amazon. Puis le nombre de sites Web a explosé et l’adoption massive de l’Internet a commencé, malgré la bulle spéculative des premiers temps.

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Damien Theillier est philosophe, enseignant en terminale et en classes préparatoires, fondateur de l’Institut Coppet et de l’Ecole de la Liberté.

4 Commentaires

  1. Une Monnaie Libre est définie dans la Théorie Relative de la Monnaie (TRM) selon son rédacteur Stéphane Laborde. (voir http://trm.creationmonetaire.info/)

    la question est : le bitcoin répond-il à ces critères pour être qualifié de monnaie libre?

    A vous de juger…..

    Principe de relativité

    Le principe de relativité tel que défini par Albert Einstein postule que « les Lois physiques s’expriment de manière identique (ont la même forme) dans tous les référentiels » (référentiels inertiels ou non). On l’appelle aussi principe de symétrie, ou encore covariance. Le principe ne signifie pas que les observateurs mesurent la même chose, mais que les Lois physiques que l’on établit doivent, suite à leur transformation en passant d’un référentiel à l’autre, avoir la même forme générale. Aussi les mesures sont bien différentes d’un observateur à l’autre, la seule mesure invariante étant celle de la vitesse de la lumière.

    Pour l’économie j’ai étendu ce principe à la notion de monnaie « la monnaie, en tant que code universel qui régit les échanges économiques, doit fonctionner de manière identique dans tous les référentiels » et de valeur « tout individu est libre d’estimer ce qui est valeur et ce qui ne l’est pas ».

    Dans l’économie, tout couple observateur / référentiel est un individu au sein de sa zone monétaire et les principes doivent être valables et de même forme, quelle que soit la position spatio-temporelle envisagée. Il s’agit donc aussi d’appliquer le 1er article des Droits de l’Homme quant à l’égalité devant le droit entre les individus, pour l’appliquer non seulement au code qui va régir la monnaie commune, mais aussi à la mesure relative de toute valeur, qui est aussi la compréhension de la liberté de choix de l’individu vis-à-vis de la valeur, au niveau de sa production, autant que de son échange.

    Autrement dit « aucun individu ne doit être privilégié quant au jugement et la mesure de toute valeur ».

    Liberté, valeur, monnaie, repère

    On ne peut pas non plus établir un ensemble théorique cohérent sans préciser les libertés fondamentales auxquels il se réfère. Ces libertés sont absentes des théories classiques pour la mauvaise raison qu’elles les ignorent.
    a) Liberté

    La liberté se définit comme étant un principe symétrique : non-nuisance vis-à-vis de soi-même et d’autrui.
    b) Valeur

    On entend par valeur tout bien économique matériel, énergétique, immatériel, spatial ou temporel. Par exemple on pourra attribuer une valeur à un fruit, de l’électricité, un logiciel, un terrain ou un enseignement. Le principe de relativité nie toute mesure absolue de valeur. Toute valeur est fluctuante relativement à l’individu qui l’utilise, la produit ou l’échange, elle est donc fluctuante dans tout l’espace-temps considéré.
    c) Monnaie

    La monnaie est un outil de compte et d’échange commun à tous les citoyens de la même zone économique (par extension on pourra dire « universel », en ayant conscience qu’il s’agit d’un « universel » au sein de la zone monétaire considérée).
    d) Zone monétaire

    Une zone monétaire (ou zone économique) se définit par un espace souverain, et ses citoyens présents et futurs. Il s’agit donc d’un espace-temps local.
    Axiomatique

    Le principe de liberté doit s’accorder avec tout individu présent et futur et nous permet de définir les trois libertés économiques fondamentales sous la forme des axiomes fondamentaux suivants :
    a) Liberté d’accès aux ressources

    Tout citoyen est libre d’accéder aux ressources.
    b) Liberté de production

    Tout citoyen est libre de produire de la valeur.
    c) Liberté d’échange « dans la monnaie »

    Tout citoyen est libre d’échanger avec autrui « dans la monnaie »

    La liberté étant définie comme non-nuisance, il ne faut pas tomber dans l’erreur logique basique qui consisterait à interpréter les libertés économiques comme un droit de violer la propriété d’autrui, de produire ou échanger ce qui ne serait pas permis par la Loi.

    Comment donc interpréter la « liberté d’accès aux ressources » ? On doit l’interpréter sous l’angle de la non-nuisance comme le stipule la « clause Lockéenne » :

    « Lorsque quelqu’un s’approprie un objet, il doit en rester suffisamment et en qualité aussi bonne en commun pour les autres ».

    Par exemple quelqu’un n’a pas le droit de s’approprier l’unique source d’eau d’un désert, sans que soit assuré un accès minimal à l’eau pour quiconque.
    Code libre et système monétaire libre

    Un code libre tel que défini dans le monde logiciel (« free software ») consiste en un code de programme informatique ouvert, et modifiable par ses utilisateurs. Ce principe de « liberté du code » est fondamentalement compatible avec le principe de Relativité, parce que si les Lois sont indépendantes du référentiel, c’est bien qu’elles ne sont ni cachées, ni inaccessibles via l’expérimentation où que l’on se trouve.

    Or la monnaie est actuellement un code propriétaire caché, dans le sens où la monnaie est contrôlée par des règles non modifiables démocratiquement (essentiellement les règles de Bâle I, II et bientôt III, qui ne sont en aucune manière établies suivant un processus démocratique), et que les opérations effectuées par le système Bancaire concernant l’émission de crédits asymétriques ne sont pas transparentes. La crise historique des « subprimes » qui a vu son sommet en 2008 en est la dernière illustration en date.

    Selon les conséquences de la « perspective numérique » révélée par Olivier Auber, le choix d’un système implique le choix du code qui le régit, et n’est pas neutre. On doit donc se poser la question de la transparence et de la légitimité du code.

    Ceci implique que la liberté du code qui régit un système (ici la monnaie, code de tous les échanges économiques), est une notion préalable au choix, sinon il n’y a tout simplement pas de choix, et donc pas de liberté. Selon ce critère défendu par l’inventeur du logiciel libre Richard Stallman, si vous acceptez d’utiliser un système dont le code n’est pas libre, vous vous privez de libertés fondamentales.

    La conséquence d’un système monétaire à code caché, est l’émergence d’une économie dont le champ de valeur est une structure topologique pyramidale auto-reproductive et instable. Par contre la conséquence de l’utilisation d’un système monétaire libre est l’émergence d’une économie dont le champ de valeur est une structure sphérique en expansion dans l’espace-temps, compatible avec le renouvellement des générations.

    On fera toutefois la différence entre les libertés logicielles définies par la Free Software Foundation (FSF), qui sont au nombre de quatre, et celles liées aux libertés d’un protocole de communication ou d’échange comme la monnaie, qui lui ne peut pas être modifié individuellement sans se couper de la communauté qui l’utilise. Ainsi pour le logiciel libre, les libertés définies par la FSF sont :

    Liberté d’utilisation
    Liberté d’accès au code source
    Liberté de modification du code source
    Liberté de copie

    Qui sont différentes des quatres libertés qui doivent être associées à un système monétaire libre :

    Liberté de modification démocratique
    Liberté d’accès aux ressources
    Liberté de production de valeurs
    Liberté d’échange « dans la monnaie »

    Exemples : En 2011, l’euro ne peut-être considéré comme une monnaie d’un système monétaire libre puisque son code (les accords sur le code monétaire) ne sont pas modifiés via un processus démocratique.

    Nous pouvons parler de l’euro comme d’une monnaie privatrice de liberté, ou encore un système monétaire privateur, au moins au sens de la première liberté et plus encore selon la quatrième liberté comme nous le verrons par la suite.

    Autre exemple : l’or. Nous pouvons parler de l’or comme d’un candidat monétaire ne respectant pas au moins la troisième liberté économique d’échange « dans la monnaie », pour la raison simple – que nous développerons par la suite – qu’il n’est pas universellement accessible au sein d’une zone économique. Une telle « monnaie » qui force le retour au troc là où elle n’est pas présente, ne peut avoir la caractéristique de liberté « d’échange dans la monnaie ».

    Et c’est pourquoi la TRM fait la différence entre une valeur spécifique et la monnaie « mesure et moyen d’échange universel » au sein de la zone monétaire.

    C’est un peu le même rôle que joue la vitesse de la lumière au sein de la physique Relativiste. La lumière n’est pas un objet physique comme les autres. Sa vitesse, donnée d’espace/temps (une distance divisée par un temps) est la même dans tous les référentiels. Et c’est parce que les observateurs s’accordent sur ce point, qu’ils en déduisent la relativité des autres mesures pour établir une théorie relativiste compatible entre eux, donnant des mesures différentes selon les référentiels, mais « de même forme ».
    Résumé

    Nous voici donc munis des fondements suivants :

    Principe de Relativité
    Liberté de modification démocratique
    Liberté d’accès aux ressources
    Liberté de productions
    Liberté d’échange « dans la monnaie »

  2. Et vous avez remarqué que pour « illustrer » les bitcoins, on nous les montre toujours sous la forme d’images/photoshopées de belles pièces dorées façon « once d’or » voire une pièce de 20 $ or avec une double barre comme pour évoquer inconsciemment le US $… alors que normalement on devrait plutôt nous les montrer par une image façon l’affiche de « Matrix »… mais là ça serait beaucoup « moins vendeur »… mais tellement plus réel!
    On nous raconte que certains commerçants « ayant pignon sur rue » accepteraient le bitcoin.. Quand on constate la volatité intra day de ce « machin » ça laisse sceptique… sur les pertes potentielles qu’ils accepteraient ainsi d’assumer…
    Quand l’o perd 1 à 2% on trouve des articles pour dire: vous voyez, c’est mort! ça va vers zéro… et quand le bitcoin et cie se mangent -15% voire plus…silence.. juste une manchette du style « c’est une consolidation, ça va rebondir et traverser le plafond… c’est à cause de ceci ou de cela, c’est normal au début blablabla… ben voyons…

  3. Il y a eu les phases :

    – Viendez, on se libère du système, fuck les banque, fuck le FBI
    – on va se faire un max de thune, tout le monde en veut
    – courage, un pas en avant un pas en arrière
    – bon putain de merde dès que ça monte des connards récupèrent leur thune

    On est effectivement à cette dernière phase, mais bien entendu, tout ceux qui en ont un paquet ou qui mine du bitcoin n’arrêteront pas de nous dire que le bitcoin n’est pas de la spéculation, c’est une monnaie libre.

    Quel culot tout de même 😎

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