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samedi 19 avril 2025 - 14:48

Nicolas Perrin: Le drôle de cahier de vacances de nos politiciens (2/4)

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Nous avons vu que notre classe politique a de lourdes carences en vocabulaire. Cela inclut LREM. Vous ne pouvez pas avoir oublié cette manie à faire dans le non-figuratif, à dire tout et son contraire, caractéristique du candidat Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle.

Lors de son discours du 9 juillet 2018 devant les parlementaires réunis en Congrès à Versailles, le président a poursuivi dans la même veine en déclarant qu’ « il ne saurait y avoir de baisse de la fiscalité ou de développement de l’investissement public sans un ralentissement de la hausse continue de nos dépenses et il ne saurait y avoir une meilleure maîtrise de celles-ci sans des choix forts et courageux. »

Comme le déplore Nicolas Doze sur BFM Business :

Les observateurs moins attentifs se seront cependant complètement perdus dans cette formule à rallonge, ce qui est exactement l’objectif recherché.

Pour l’exécutif, la discipline budgétaire relève de la religion

Parfois, le message que veut faire passer Emmanuel Macron est plus clair. Enfin presque.

En effet, lorsqu’Emmanuel Macron qualifie de « fétichisme » les excédents budgétaires alignés métronomiquement par l’Allemagne depuis 2014, on se demande si le président prête à Angela Merkel une hérésie à caractère religieux ou une perversion sexuelle.

Heureusement, notre bon ministre de l’Economie et des Finances est toujours là pour nous apporter une clé de lecture.

Nous aurions donc affaire à un schisme. Sur la rive gauche du Rhin, l’Etat français qui croit dur comme fer que chaque euro qu’il distribue est plus efficace que s’il était dépensé par le secteur privé et, sur la rive droite, l’Etat allemand qui semble croire le contraire.

Jean-Michel Blanquer pourrait-il prêter un manuel d’Histoire de lycée à messieurs Macron et Le Maire, en prenant soin de l’ouvrir au chapitre qui traite de la fin des années 1980 ? Nos dirigeants pourraient ainsi constater qu’il s’agit non pas de religion, mais bel et bien de principes de base en matière d’économie politique.

L’instituteur est clément… surtout lorsque ses élèves poursuivent son œuvre !

Le 23 mai, l’ancien ministre de l’Economie et des Finances (2012-14) et actuel Commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, à la Fiscalité et à l’Union douanière (depuis 2014) Pierre Moscovici a eu le plaisir d’annoncer – sans manquer de s’autocongratuler – que la France étant repassée sous la barre des 3% de déficit (pour la première fois depuis… 2007 !), elle avait vocation à sortir de la procédure de déficit excessif.

Malheureusement pour nos politiciens, il n’aura fallu que quelques jours à la Cour des comptes pour mettre la situation en perspective.

L’institution financière doit bien être la seule entité publique du pays à ne pas pencher en faveur de la nationalisation de l’économie…

Natixis se fendait le jour même d’un Flash Economie sur le thème suivant : « La situation économique de la France pourrait-elle être difficile dans quelques années ? » Je vous en livre la conclusion :

Vous pouvez donc dès à présent escompter un prochain tweet de Pierre Moscovici déplorant que la France réintègre la procédure de déficit excessif, « conséquence regrettable des politiques menées depuis qu’il n’est plus au pouvoir en France ».

Ceux qui sont excellents en Histoire… ou plutôt en uchronie, cette réécriture en dehors du temps

 A la décharge de Pierre Moscovici, ce dernier n’est pas le seul politicien professionnel à vouloir se faire passer pour omnipotent.

François Hollande, depuis qu’il n’est plus président, montre qu’il est le maître incontestable en la matière.

D’ailleurs, l’ancien locataire de l’Elysée a mis bien longtemps à se faire à l’idée qu’il avait déménagé.

Que cela doit être difficile de se voir perpétuellement rappelé à la réalité lorsqu’on fait la tournée des plateaux de télé pour faire oublier son bilan…

Ceux qui adorent la géographie… enfin surtout les contrées voisines !

Jean-Luc Mélenchon voue la plus grande admiration au régime vénézuélien. Il a aussi une passion pour la Russie, en particulier celle de la grande époque où le drapeau de l’URSS arborait le marteau et la faucille.

En effet, lors de son voyage russe du mois de mai lors duquel il a participé « au défilé des immortels » (les soldats de l’Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale), le leader de LFI nous a fait part de l’admiration qu’il a pour ce pays au « passé idéologique qui nous parle » et qui a su s’étendre sur un territoire immense des « 10 heures de décalage [horaire] entre Moscou et Vladivostock »…

Un twittos non amnésique s’interroge au sujet de ce voyage :

Ceux qui ont oublié de lire les consignes de l’exercice

 Avant d’être président du Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez a occupé moult positions dans l’organigramme de l’UMP et des Républicains, et a même été deux fois ministre. On pouvait donc escompter de lui qu’il sache gérer l’organisation d’un vote.

Cependant, le 22 mai, la Justice a retoqué le premier budget du président.

En cause, le fait que « l’information délivrée aux membres du Conseil régional pour le vote du budget […] n’a pas été suffisante pour leur permettre d’exercer leurs attributions », comme l’a estimé le Tribunal. Dans le détail, France3-Régions explique que :

« Ce manque d’information concerne notamment une enveloppe de 4,7 M€, votée pour le projet de Center Parcs à Roybon. Le président et son vice-président n’ont pas apporté de précisions sur la répartition prévue et la nature des dépenses envisagées, éléments que le tribunal estime indispensables au vote. »

Naturellement, ses contempteurs s’en sont donné à coeur joie…

Balancer des âneries du fond de la classe, ça, tout le monde sait faire. Respecter des règles écrites, c’est plus compliqué.

La semaine prochaine, nous verrons que c’est sur les chiffres que d’autres ont tendance à buter…

Pour plus d’informations, c’est ici et c’est gratuit


Nicolas-PerrinL’article est de la plume de Nicolas Perrin, l’auteur de l’ouvrage de référence « Investir sur le marché de l’or: Comprendre pour agir » (Editions Franel 2013) et spécialiste de la gestion de patrimoine. Nicolas PERRIN est conseiller en gestion de patrimoine indépendant. Diplômé de l’IEP de Strasbourg, du Collège d’Europe et de l’Université d’Aix-Marseille, il intervient pour les Publications Agora en tant qu’éditorialiste.

2 Commentaires

  1. Le pacte germano-soviétique était un pacte de non agression, pas une alliance. Pendant ce temps l’URSS se réarmait, puis 26 millions de soviétiques ont perdu la vie pour vaincre le 3ème Reich. Sans le front russe il n’y aurait pas eu de débarquement.

  2. Perrin, Perrin, Perrin, mon petit Perrin, ne faut-il être sot pour croire en une présupposée économie-politique?
    Allons, mon petit, j’ai cessé de vous lire dès que cette vulgate sortit de votre clavier.
    Vous vous croyez savant, mon pauvre, retournez sur les bancs de l’école, ce sera mieux pour vous.
    Je vais toutefois vous dire un secret, mais chut, ne le divulguez pas: l’économie, c’est la politique qui la fait, enfin, la bonne économie c’est une bonne politique qui la forge et, ce, au sein de frontières clairement établie et semi-poreuses.
    Vous savez, ce truc qui avait permis les trente glorieuses et que vos aïeux n’ont eu que de cesse de détruire grâce à la ruineuse « construction européenne » sous l’égide rigide de l’empire U.S., vos maîtres adorés.
    En fait, l’expression même d’économie-politique me fait songer à une sorte de fascisme ploutocratique.
    Ce qui m’amuse c’est que vous ne me semblez pas valoir bien plus que tous ceux que vous fustigez ici.
    Du-moins nous montrez-vous une chose: l’oligarchie nationale se fracture, ce qui, pour nous gens de peu, ne peut qu’être qu’une excellente nouvelle.
    En fin de compte, continuez ainsi de déverser vos sornette, vous vous affaiblirez vous-même par la même occasion.
    Parce que, pour nous, le peuple, la populace, que vous vous détruisiez nous permettra de rebâtir, refonder une économie solide et pérenne.
    Notre seul souci sera que nous ne saurons pas où vous mettre, dans un asile pour vieillard, peut-être, pour accompagner votre idéologie plus que bi-centenaire?

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