12.6 C
Paris
dimanche 20 avril 2025 - 12:49

Bill Bonner: Le Mur du trou

A LA UNE

Ce que nos dirigeants vous cachent : découvrez-le en Cliquant ci-dessous ! 🔥

LES DERNIÈRES VIDÉOS

Le mur de la frontière mexicaine sera financé en creusant un trou budgétaire titanesque. Cette architecture absurde deviendra une attraction touristique à défaut d’être utile.

Notre travail est de relier les points. Pour de nombreux lecteurs, cela signifie séparer le Paradis de l’Enfer… le bien du mal…“eux” de “nous”.

Cela dépasse de loin nos compétences. Nous essayons seulement de rire un peu, de temps en temps… aux dépens de ce qui en vaut la peine. Dans la mesure où l’argent est la source d’une bonne part de notre hilarité, nous allons continuer.

En ce moment, nous nous intéressons à un trou profond — un trou de 21 000 Mds$ de dette.

Lorsqu’on s’est mis dans un trou, la première chose à faire est d’arrêter de creuser. Depuis 50 ans, aucun président américain n’en a été capable.

Ils creusent pour des guerres à l’étranger et des gabegies à domicile. Sur ce demi-siècle, ils ont probablement dépensé 50 000 Mds$. Nous aurions pourtant du mal à nommer une seule chose… une véritable réussite… qui n’ait pas été une arnaque ou un échec.

Et le trou se fait de plus en plus profond. Trump, Obama, Bush — tous continuent de pelleter. Avec autant de terre qui vole, nous avions à peine remarqué “Le Mur”. Mais quel projet serait plus important qu’assurer la protection du flanc sud des Etats-Unis ?

Nous n’en savons rien, mais cette année, le Congrès en a trouvé pour 4 400 Mds$ : c’est ce que les autorités dépenseront même sans le mur. Evidemment, le gouvernement américain n’a pas 4 400 Mds$. Il prévoit des revenus de 3 400 Mds$ seulement. Il faudra donc emprunter près de 1 000 Mds$.

Est-ce ainsi qu’on gère un gouvernement ? Au lieu d’élaborer un budget raisonnable — avec ou sans mur — les autorités se disputent pour dépenser 5 700 Mds$ supplémentaires.

Aujourd’hui, donc… nous accordons une pensée à la sécurité aux frontières.

Le dessein d’un mur

On construit des murs pour qu’”ils” restent dehors… ou dedans. Les murs de Jericho, les murailles d’Athènes, le Mur de Berlin — tous avaient une utilité.

Hadrien a construit un mur en Grande-Bretagne pour sécuriser la frontière le long de la rivière Tyne. Vingt ans plus tard, les Romains repoussèrent la frontière au nord, sur le Firth of Forth, et bâtirent le mur d’Antonin. La Grande muraille de Chine fut érigée pour repousser les barbares des steppes.

Aujourd’hui, ce sont tous des attractions touristiques.

Pourquoi pas un de plus ?

L’argent, comme nous le disons, est plus que simplement “de l’argent”. C’est un moyen de compter les points et de rester honnête. Lorsqu’on dépense de l’argent, on fait des choix. On accepte un échange, mobilisant du temps et des ressources qui auraient pu être utilisés ailleurs. Et nous devons nous demander : est-ce que cela en vaut la peine ?

Selon les preuves dont nous disposons, les arguments en faveur d’un mur à la frontière sont mitigés, peu concluants et imbibés d’une bonne dose de foutaises.

Les premiers immigrants vers l’Amérique étaient confrontés à un voyage éprouvant, aux menaces d’indigènes hostiles, à la faim et à la soif. La plupart d’entre eux sont arrivés sans papiers. En bien ou en mal, ils sont venus et ont fait de leur mieux.

Le parallèle le plus proche, de nos jours, est l’immigration. Au moins ces immigrants ont-ils du cran. Ils affrontent de telles difficultés et dangers que M. Trump parle de “crise humanitaire”.

Pourquoi font-ils cela ?

Principalement pour avoir la possibilité de faire les travaux minables auxquels peut aspirer un travailleur sans papiers — dans les usines, les champs et les hauts-fourneaux –, en gagnant une telle misère que les Américains bon teint refusent de s’y coller.

Sont-ils un danger pour le reste d’entre nous ? Ces étrangers viennent-ils grignoter nos plans retraite et santé… ou les secourir ? Augmentent-ils le taux de criminalité ou bien le réduisent-ils ?

Des hordes infernales !

Dans notre expérience limitée, les immigrants illégaux sont polis, travailleurs et débrouillards. Ils ne contreviennent pas aux lois ; ils ne font de procès à personne ; ils ne cherchent pas à toucher des allocations ni à déclencher des émeutes — parce qu’ils ont peur de se faire déporter !

Mais attendez… certains de nos lecteurs sont sûrs et certains que l’immigration illégale ruine le pays ; que la frontière avec le Mexique grouille de hordes terroristes… de meurtriers… de violeurs… et de démons infernaux — attendant de traverser le Rio Grande pour tout saccager.

Est-ce vrai ? Les Etats-Unis seraient-ils plus sûrs, plus riches, meilleurs avec un mur pour empêcher cela ? Que nous disent les preuves ?

Comme toujours, les deux partis trouvent les preuves qu’ils recherchent. Ceux qui s’inquiètent de protéger la sécurité sociale affirment que les immigrants, légaux ou non, sont indiscutablement un avantage. Ils sont jeunes. Ils ont des enfants. Ils paient leurs cotisations. Ils ne rejoindront pas les zombies avant des années.

Etats-Unis: des Etats au bord de la faillite Egon Von Greyerz: les six présidents responsables de la faillite des États-Unis

Mais cela en vaut-il la peine ? Qu’en est-il de la criminalité ? La première chose que nous remarquons, c’est que le nombre de meurtres au Mexique est quatre fois supérieur à celui des Etats-Unis. Il y a pas mal de bad hombres au pays de Pancho Villa.

Attendez une minute… nous serions plus en sécurité au Mexique qu’à Baltimore : le nombre de meurtres est deux fois plus élevé ici que là-bas.

Selon la presse, la majeure partie du problème du Mexique, concernant la criminalité, est liée au commerce de la drogue — exactement comme aux Etats-Unis.

Et voici une petite chose intéressante : si des tueurs traversaient effectivement la frontière, on pourrait s’attendre à ce que le nombre de meurtres augmente dans les comtés américains bordant le Rio Grande.

Or c’est tout le contraire : le nombre de meurtres y est bien plus bas. McAllen, où Le Donald s’est rendu la semaine dernière, enregistre le taux de criminalité le plus bas du Texas. Allez comprendre.

Des saints en situation illégale

Une autre petite chose : Donald Trump nous dit que l’Agence des douanes et de l’immigration (ICE) a arrêté des centaines de milliers d’immigrants illégaux ayant un casier judiciaire… mais les garde-frontières affirment que les immigrants illégaux qu’ils ont appréhendés ont en fait un taux de criminalité inférieur à celui de la population américaine dans son ensemble. Moins de 2% d’entre eux ont un casier.

Aux Etats-Unis, 30% des adultes ont été accusés (mais pas nécessairement condamnés) de crime ou délit. Si on les compare aux autochtones, les immigrants illégaux sont des saints.

Qu’en est-il des meutes d’immigrants prêts à franchir les frontières américaines, tels les Huns balayant l’Europe ?

Les garnisons de la frontière nous disent que l’immigration non-autorisée baisse depuis 18 ans, et est désormais inférieure de près de 80% à son sommet de 2000.

Le terrorisme ? Là aussi, les immigrants illégaux sont des modèles de probité.

Les autorités classent les ressortissants de pays “à haut risque” comme la Syrie et l’Irak dans une catégorie à part. Devinez combien ils ont été à entrer aux Etats-Unis illégalement par la frontière mexicaine, pour ensuite tuer ou blesser des Américains ces 42 dernières années ? Zéro.

Le seul incident où le terroriste présumé a traversé illégalement la frontière impliquait un gars qui venait du Canada ! Tous les autres avaient un passeport et un visa… sauf un, qui est venu clandestinement en bateau.

Alors où est l’urgence, exactement ? Nous n’en savons rien. Mais si c’était si important, on pourrait se dire que les représentants du peuple seraient capables de supprimer assez de gabegies pour financer un tel projet.

Sinon, ils laisseront la prochaine génération avec non seulement une cicatrice de 3 200 km de long, visible de l’espace… mais aussi avec la facture qui l’accompagne.

_____

Pour plus d’informations de ce genre, c’est ici et c’est gratuit


bonnerBill Bonner est le fondateur d’AGORA, le plus large réseau d’entreprises indépendantes de presse spécialisée au monde.
En 1978, depuis sa ville natale, Baltimore (Maryland, Etats-Unis), Bill Bonner a voulu développer un « marché » (« Agora » en grec) des idées. Pas de l’information homogénéisée telle que les médias grand public relayent sur nos écrans et journaux, mais une source d’idées diverses avec des opinions et des avis originaux, alternatifs et surtout utiles. Bill a à cœur d’aider les lecteurs à mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent, et à agir dans en conséquence. Que ce soit en matière de géopolitique, de macro-économie ou tout simplement le domaine de l’épargne, Bill incite ses lecteurs à cultiver un esprit vif et anticonformiste.
Bill a également co-écrit des livres qui ont tous figuré dans la liste des best-sellers du New York Times et du Wall Street Journal : L’inéluctable faillite de l’économie américaine (2004), L’Empire des dettes. À l’aube d’une crise économique épique (2006) et Le Nouvel Empire des dettes. Grandeur et décadence d’une bulle financière épique (2010).

A l’attention des lecteurs du site BusinessBourse

Nous sommes à la veille d’un tournant majeur dans l’économie mondiale. Pour les très rares personnes qui ont des actifs à protéger, le moment est venu de sortir des bulles d’actifs, comme je le recommande depuis longtemps. Il est également temps de détenir de l’or et de l’argent physique comme assurance pour son patrimoine. Les métaux précieux atteindront des niveaux sans précédents, voire non envisageables aujourd’hui avec l’hyperinflation.

Pour ceux qui pensent avoir peu de moyens, rappelez-vous que vous pourriez acheter 1 gramme d’or par mois, ou plus, ce qui coûte aujourd’hui 43 $. Au fil du temps, cela vous permettra d’accumuler un important pécule.

Goldbroker propose une solution simple et sûre pour acheter de l’or physique et parer à la criseUne offre unique et sûre pour investir dans l'or et l'argentGoldBroker: Stockage sécurisé en nom propre hors du système bancaire de vos métaux précieux.

18 Commentaires

  1. Alors on disait. Un mur avec personne pour le garder mais qui va quand même empêcher les parapentes de passer et encore moins les pigeons voyageurs chargé de cocaïne.

    Et rien sur le rio grande. Et le mur qui coûterait 23 à 30 milliard en réalité.
    Donc un truc qui ne sert à rien par rapport à la clôture actuel!

    Ce qu il faut c est pas un mur mais un système pour envoyer les autorités là où il y en a besoin https://www.tvanouvelles.ca/2019/01/09/un-mur-virtuel-a-la-frontiere-etats-unis-mexique ce qui coûterait moins de 2 milliard et qui la solution la plus adapté pour des étendues principalement désertique.

      • Par l armée. Mais Israël a moins de 150km de frontières palestinienne là où les États Unis en ont des milliers. Ils n ont pas de frontière delimité par des barrières naturel donc rien qui n empêche la construction d un mur.
        Les gens qui veulent passer le mur en Israël sont aussi des personnes qui veulent prendre des armes lourdes pour véritablement conquérir le territoire d où la nécessité de riposter avec des fusils d assaut.

        J ajouterai que les fondamentlistes musulmans ne sont pas des vrais consommateurs d alcool et de drogues. Donc il n y a rien a surveillé dans les airs (et de fait le mur est inefficace contre les cerfs volants enflammés ni les tunnels).
        Alors qu à la Frontière Mexicaine il faut aussi intercepter les relais qui viennent dans le désert.

        Israël construit ses murs dans des zones rurbaines là où la majorité de la Frontière Mexicaine est rurale et loin de tout. Les murs Israëliens sont sur des terrains plats là où la frontière Mexicaine passe dans des recoins encaissés facilement franchissable en parapentes

        Ce qui faut contre les migrants à la Frontière du Mexique ce ne sont pas des balles réelles mais des flash Ball et des tasers qu ils faute (ou alors si ils faut des armes lourdes un système électronique de radars et de caméra thermique).

        Bref la solution Israëlienne correspond à la situation Israëlienne là où la situation des États Unis correspond davantage à celle de l Arabie Saoudite. https://www.haaretz.com/saudis-looks-to-fence-to-secure-iraq-border-1.5263510 (mur achevé en 2015)

        Pour toutes ces raison la méthode Israëlienne ne marcherait pas dans le cas des États Unis et ça tombe bien parce que pour les Étendues Désertique il y a plus efficace et moins cher.

        La construction du mur n est pas une fin en soit car le but premier c est d empêcher les gens de passer et on n est plus au moyen âge (si les murs de Paris on été rasé c est qu il ne servait plus rien).
        Et donc depuis on a trouvé mieux.

  2. rappel des milliards disparus auparavant:

    10 septembre 2001 au Pentagone, veille du drame, intervention de Donald Rumsfeld, secrétaire d’État à la Défense devant un parterre de cadres du ministère, civils et militaires confondus. Entre autres : « L’adversaire est ici. C’est la bureaucratie du Pentagone. Pas les personnes, mais les procédures. Pas les fonctionnaires, mais le système. […] Certains doivent se demander pourquoi diable le secrétaire à la Défense attaque-t-il le Pentagone devant ses employés ? Je leur réponds : je ne souhaite pas attaquer le Pentagone, je veux le libérer. Nous devons le sauver de lui-même. Les hommes et les femmes de ce département, civils et militaires, sont nos alliés, pas nos ennemis. » Pour être sûr que ses interlocuteurs comprennent bien où se trouvait la responsabilité, il ajoutait : « Selon certaines estimations, nous ne pouvons pas tracer 2 300 milliards de dollars de nos transactions. » Difficile de ne pas faire la corrélation entre ces deux faits situés à moins de 24 heures d’écart, surtout quand ce sont les bureaux des personnels travaillant à apurer ces comptes, si difficiles à atteindre, qui seront frappés en premier. Mauvais esprit, énième hasard ?

    Source le Saker Francophone – http://lesakerfrancophone.fr/pentagone-ou-la-theorie-dun-complot-811

  3. Propos ridicules, ce n’est pas un mur estimé à 5 milliards de dollars qui va creuser un trou budgétaire titanesque. Les 5 milliards seraient dépensés une fois, mais chaque années 700 milliards sont engloutis par les dépenses militaires dans des guerres sans fin et sans résultat à part le chaos.

  4. « Le mur de la frontière mexicaine sera financé en creusant un trou budgétaire titanesque. »

    Quand on voit le montant des ratios de dettes américains, ça représente en % vraiment pas grand chose! Apprenons à lire un bilan et un compte d’exploitation avant d’affirmer des bêtises ! dernier point : avant de dire tout le temps que tout coûte trop cher, voyons et étudions froidement ce que ça pourrait rapporter et ce que ça coûte : si le delta est positif (pas pour une minorité d’individus mais pour 80% de la population) alors ça vaut le coup sinon c’est pas la peine de le faire mais avant il est nécessaire de faire cette analyse!

    • Un mur pas gardé ne sert à rien.

      Avec plus de 1000km d étendues désertique et une rivière en guise de frontière (difficile d y mettre un mur), ce qu il faut ce n est pas un mur type Gaza mais un mur électronique virtuel comme celui déployé par l Arabie Saoudite avec la Frontière Irakienne ce qui serai plus éfficace et beaucoup moins cher que 7 milliard (et encore certain disent qu il en faudrait 23 pour le mur que veux Trump).

      Le mur virtuel devient bien réel pour celui qui essaie de le traverser. Et au passage on empêche le passage de ceux qui voudrait utiliser la nage en mer par la côte Est ou Ouest.

        • Fonctionne comme celui mis en place avec l Arabie Saoudite et l Irak (qui a d ailleurs été conçu par Airbus en France) https://www.haaretz.com/saudis-looks-to-fence-to-secure-iraq-border-1.5263510 (le mur à été achevé en 2016)

          Radar et détecteurs de mouvements et caméra infrarouges. Le tout complété de barbelés et fossés classique à certain endroits (à comparer avec un mur massif de bêton de 20m de haut de Trump). C est à dire un système plutôt classique par rapport à ce qui existe déjà.

          Permet d envoyer les autorités là où il faut plutôt que d en disperser tout le long pour garder un mur.

            • C est la raison pour laquelle je voterai contre le mur de Donald Trump si j étais un élu du congrès.

              Les démocrates ont raison de dire que c est un gaspi d argent. Mais pas de la manière dont ils le pensent.

          • J’ai été (physiquement) sur ce mur en tant que gestionnaire qualité de la formation des garde-frontière saoudiens pendant les deux ans de sa construction (en gros entre 2008 et 2012); ce mur, que vous décrivez mais que vous n’avez peut-être jamais vu, ne comporte en effet aucun mur en béton mais que du barbelé et des fossés dans le sable! il comporte aussi des radars et autres dispositifs infrarouge ou optiques mais j’aimerais voir son état aujourd’hui, moins de 10 ans après sa construction à prix d’or et moults traffics financiers pour nos politiques nationaux français et autres intermédiaires véreux!

      • Oui mais seuelement des petites clôtures et des fossés. Le tout surveillé automatiquement.

        On est loin du mur de Gaza gardé par des militaire tirant à bal réelle (la solution israelliene est meilleur dans son cas car ils ont affaire à des zones majoritairement rurbaine et moins de 200Km de frontières à garder avec des gens pouvant utiliser des armes lourdes là où les États‑Unis doivent agir sur des milliers de Kilomètre et des étendu désertique).

        Toutefois la technologie n’est pas encore efficace contre le traffic de cocaïne par Pigeon voyageurs.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


LES PLUS POPULAIRES 🔥