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mercredi, juillet 3, 2024

Etienne Henri: Le débat confisqué du changement climatique

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Le changement climatique ne suscite aucun débat. D’énormes dépenses sont engagées sans mesure de leur efficacité.

En décembre dernier, la Conférence de Katowice sur les changements climatiques (COP24 pour les intimes) était l’occasion de ressasser les habituelles prises de positions autour de la protection de la planète.

Cette rencontre internationale avait pour double ambition de préciser les modalités d’application des Accords de Paris ratifiés en 2015 et de fixer de nouveaux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Bien sûr, participants, journalistes, et citoyens ont pu, à cette occasion, se plonger dans le rapport du GIEC publié quelques semaines auparavant. Celui-ci, comme les précédents, implorait les gouvernements de réagir vite et fort pour sauver la planète et éviter une catastrophe climatique « dans le cadre du développement durable et de l’éradication de la pauvreté » (sic).

Eco-responsables et climato-sceptiques campent sur leurs positions

Le traitement politico-médiatique de cette conférence confirme la bipolarisation des débats.

D’un côté, le camp des éco-responsables relaie les inquiétudes du GIEC et s’inquiète de la montée du niveau des mers, des phénomènes climatiques extrêmes, et des hausses de température. Pour eux, ces changements doivent être évités à tout prix.

De l’autre, les climato-sceptiques réfutent les effets de l’activité humaine sur le climat, s’appuyant sur les variations de température des millénaires précédents qui représentaient des amplitudes bien plus importantes que la hausse de 3°C que craint le GIEC. Pour eux, limiter l’activité humaine au nom du climat est un non-sens économique et social.

Evolution des températures sur Terre depuis la nuit des temps

Source: Wikicommons

Depuis le temps que le sujet revient dans les journaux, les débats parlementaires et les dîners de famille, chacun s’est forgé son avis sur la question et a choisi son camp.

En soi, ce mécanisme est tout à fait naturel. L’instinct clanique est profondément ancré dans notre ADN. OM contre PSG, gauche contre droite, Rolling Stones contre Beatles, forces de l’ordre contre gilets jaunes… dès que deux thèses opposées existent, nous sommes programmés pour choisir une position en fonction de nos habitudes de vie, notre environnement socio-professionnel, et la soutenir mordicus.

Eux contre nous : le mécanisme est vieux comme le monde, et les discussions autour du réchauffement climatique ne font pas exception à la règle.

Si les prises de position plus conditionnées que réfléchies sont normales, pourquoi les déplorer dans le cas de la lutte contre le changement climatique ? Tout simplement parce que le sujet a pris une importance telle qu’il mériterait de donner lieu à un débat public digne de ce nom.

La question qui valait 30 Mds€

Les gouvernements des pays occidentaux ont fait de la protection de la planète un sujet majeur. Il est désormais politiquement inconcevable de ne serait-ce que mentionner le mot croissance sans l’affubler des qualificatifs durable ou responsable. L’énergie, moteur de notre économie, est vile sauf si elle est, bien évidemment, renouvelable.

N’y voyez pas là de simple tics de langage qui servent à regrouper les populations autour d’une cause commune : la priorité donnée à la lutte contre le changement climatique n’est pas qu’une affaire sémantique, elle mobilise chaque année des milliards d’euros à l’échelle de notre pays.

Cette année, la France consacrera 7,3 Mds€ au seul financement du développement des énergies solaires et éoliennes. Peu importe que ces sources d’énergie ne soient pas les plus utiles pour lutter contre les émissions de CO2 dans un pays qui tire déjà la majorité de son électricité de centrales nucléaires : ce montant est dans la continuité de nos dépenses passées.

Tous secteurs confondus, nous dépensons bon an mal an 30 Mds€ par an selon le ministère de l’Action et des comptes Publics. Si la valse des milliards vous donne le tournis et que ces montants ne vous disent plus rien, sachez que ce budget représente les coûts cumulés de la Justice et de la Sécurité intérieure (police, gendarmerie, pompiers et sécurité routière).

Qui finance ces dépenses orientées vers les actions prioritaires soigneusement choisies par nos élus ? Les contribuables, bien sûr.

Ces chiffres, déjà significatifs à l’échelle de l’Hexagone, se retrouvent dans les mêmes ordres de grandeur dans tous les pays occidentaux. La Banque mondiale a annoncé lors de la COP24 débloquer une enveloppe de 200 Mds$ pour lutter contre le changement climatique.

Avec de telles sommes en jeu, vous êtes en droit d’attendre que l’efficacité des politiques menées soit soigneusement évaluée, et que des plans précis et détaillés soient élaborés en vue d’atteindre des objectifs crédibles et chiffrés… Il n’en est rien.

Le mythe du développement durable à l’épreuve des faits

Simone Wapler rapportait il y a peu ces chiffres glaçants : en admettant la thèse du GIEC, dépenser 1 500 Md$ permettrait, dans le meilleur des cas, de gagner -0,17°C à horizon 2100. En d’autres termes, les dépenses seront vaines pour lutter contre le réchauffement climatique.

Pourquoi ce chiffre ne fait-il pas la Une des journaux, aux côtés des photos de malheureux ours blancs perchés sur leurs glaçons en été ?

Tout simplement parce qu’il représente, pour reprendre une expression chère au médiatique éco-responsable Al Gore, une vérité qui dérange. Si les contribuables étaient mis face à cette inadéquation entre moyens mis en œuvre et objectifs revendiqués, ils rechigneraient sans doute à participer à une telle aventure.

Il faut le répéter : la lutte contre le changement climatique n’est pas un plan international bien ficelé, mais un acte de foi. Rappelons quelques faits indiscutables. La chimie est formelle : toute combustion d’énergie fossile dégage du CO2. La physique l’est tout autant : le CO2 est un gaz à effet de serre. Enfin, les 150 années passées montrent que le progrès industriel va de pair avec la consommation d’énergies fossiles. Ce dernier point, bien qu’empirique, n’a jamais été mis en défaut, et mérite donc d’être considéré comme une base de réflexion solide.

Ces trois faits mis bout à bout font voler en éclat le concept même de développement durable. Jamais l’humanité n’a connu de croissance économique sans augmentation de la consommation d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre.

Le maintien même de notre niveau de vie (sans même parler de croissance) ne peut se faire qu’au prix d’une consommation constante d’hydrocarbures, c’est-à-dire une augmentation continue de la quantité de COdans l’atmosphère.

Le GIEC lui-même l’admet : pour cesser d’émettre du CO2, et que la température moyenne de la planète se stabilise, il ne faut pas stabiliser notre consommation d’énergie fossile — il faudrait cesser de rejeter la moindre molécule de CO2 dans l’atmosphère.

A défaut, tous les efforts de réduction de la consommation d’énergie ne feraient que décaler dans le temps le passage des différents seuils de réchauffement climatique.

Seul problème : bouger quelques curseurs (taxes, subventions) ou changer quelques comportements à l’impact marginal (déplacement en bus plutôt qu’en voiture, en véhicule électrique plutôt qu’en diesel) ne changera ni les lois de la physique, ni celles de la chimie, ni celles de l’économie. Souhaiter que l’économie mondiale soit totalement dé-carbonée en 2050 est un bel objectif, mais les moyens pour y parvenir sont encore au stade d’idées.

Si nous ne parvenons pas à cesser totalement nos émissions de CO2, nous ne ferons que reporter les problèmes pressentis par le GIEC, rendant les politiques d’inflexion de courbes aussi inutiles qu’elles sont chères.

Dès lors, le débat mériterait de quitter la sphère idéologique pour un peu de pragmatisme. Une question primordiale et totalement absente du débat public devrait être posée aux citoyens-contribuables. J’y reviendrai.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit


Etienne Henri est titulaire d’un diplôme d’Ingénieur des Mines. Il débute sa carrière dans la recherche et développement pour l’industrie pétrolière, puis l’électronique grand public. Aujourd’hui dirigeant d’entreprise dans le secteur high-tech, il analyse de l’intérieur les opportunités d’investissement offertes par les entreprises innovantes et les grandes tendances du marché des nouvelles technologies.


27 Commentaires

  1. Les probabilités de mourir pour cause de problèmes écologiques
    sont bien plus faible, que par une guerre atomique ou biologique…
    car  »Comme on connaît les Saints, on les honore !!! »

    Et les Hommes étant par essence fondamentalement égoïstes et stupides,
    on va droit dans le MUR et à très très grande Vitesse…

    Ce que le Gouvernement Chinois n’a pas compris,
    c’est que certains sont prêt à tout faire sauter,
    dont eux-mêmes, que de perdre leurs privilèges !!!

    En ce sens, la partir est déjà finie…
    il y n’y aura malheureusement aucuns vainqueurs,
    mais que des vaincus et des perdants !

    Et Oui, plus on est de Fous et plus on pleure,
    ainsi va la vie et la Mort qui est inéluctable pour Tous…

    Et personnellement, la Mort ne me dérange pas,
    car je crois et j’ai expérimenté Dieu…

  2. Le réchauffement climatique, c’est la future excuse des politiques et des banques centrales pour se décharger de leurs responsabilités quand ils auront fini leur travail de destruction des monnaies dont ils ont la charge; ce qui provoquera un chaos social jamais vu dans les sociétés développées, surtout celles cosmopolites.

    En attendant ce moment, ils continuent les préliminaires, en utilisant les enfants comme arme de manipulation psychologique de l’opinion (et si, à tout hasard, ils trouvaient une gamine dans le lot qui s’avèrerait être autiste, la force du message ne s’en retrouverait que décuplée).

  3. Le CO2 est un gaz à effet de serre, mais 10 fois plus faible que H2O (vapeur d’eau). Sa proportion dans l’atmosphère reste négligeable (0,04%) et la part d’origine anthropique l’est aussi (6%). On a là une arnaque de niveau planétaire. Si on veut « sauver la planète », il faut renoncer au mondialisme et arrêter de consommer comme des malades, mais alors ça serait la fin des profits illimités pour le petit groupe d’individus qui tirent les ficelles.

  4. Le CO² est un gaz à effet de serre, mais un effet tellement négligeable qu’on peut tout aussi bien dire que ce n’est pas un gaz à effet de serre. S’il y a bien un léger réchauffement, son origine est à trouver ailleurs que dans le CO², donc ailleurs que dans l’activité humaine. En outre, le réchauffement observé est une bénédiction de la nature car elle favorise l’épanouissement de l’humanité.

    Loin d’être une pollution, le CO² est le gaz de la vie, la nourriture des plantes et par conséquent de la vie animale qui se nourrit des plantes. Sa légère augmentation (de 0,02% à 0,04%) dans la composition atmosphérique conduit au verdissement de la planète, conduit à l’explosion de la vie végétale et animale. L’activité humaine contribue à l’abondance de la vie, dans une rétroaction vertueuse, même si la contribution humaine au CO² dans l’atmosphère reste très marginale par rapport aux sources naturelles dans le total des échanges estimés du cycle du carbone.

    Taxer les émissions de CO², c’est punir la vie. C’est absurde.

  5. Ne soyons pas naïf. Si les gouvernants nous assomment avec cette histoire de climat, c’est uniquement 1 parce qu’ils sont dans les choux au niveau politique, 2 pour prélever taxes et impôts, 3 augmenter le chiffre d’affaire des industries faiseuses de miracles renouvelables 4 priver les populations des sources d’énergies. Le graphique montre bien la stabilité de la température au cours des derniers millénaires et, contrairement à ce qui est dit, il ne s’agit pas d’être pour ou contre mais de vérifier des faits mesurables. Faute d’adorer un dieu, on se rabat sur l’adoration de « la planète ».

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