Les difficultés s’intensifient – Sommes-nous au bord du précipice ?

Au cours des derniers mois, nous avons assisté à un rallye boursier des plus irrationnels de toute l’histoire des Etats-Unis. Même CNN admet que nous sommes dans la pire crise économique de tous les temps, mais parallèlement le cours des actions n’ont jamais cessé de grimper jusqu’à cette semaine. Il y a plusieurs mois, la réserve fédérale a décidé de faire tout son possible pour sauver les marchés financiers, et je pense vraiment qu’en agissant de la sorte, les banquiers centraux ont eu un comportement extrêmement irresponsable, car cela a alimenté un boom spéculatif qui ne ressemble à rien de ce que nous avons vu auparavant. Mais maintenant, il semble que ce soit la fin de ce fameux boom. Le Dow Jones Industrial Average était en baisse de 807 points jeudi, et vendredi risque d’être une autre journée très compliquée pour Wall Street. Grâce à des données compilées depuis des décennies, nous savons tous que la plupart des grands krachs boursiers dans l’histoire se sont produits à l’automne, et de nombreux investisseurs pourraient essayer de sortir avant que cette dernière bulle n’éclate de façon spectaculaire.

Les actions technologiques ont ouvert la voie à ce dernier rallye, mais elles pourraient maintenant potentiellement ramener le marché dans la direction opposée. Jeudi, les plus grands noms du monde de la haute technologie ont été particulièrement impactés…

L’action d’Apple a chuté de 8% et cela représente la plus forte baisse en une journée depuis le 16 mars. Amazon et Netflix ont tous les deux baissé de plus de 4% et Facebook a glissé de 3,8%. Microsoft a baissé de 6,2%. Alphabet a reculé de 5,1%.

Et Tesla a été absolument martelé ces temps-ci. C’est inimaginable, mais son cours est désormais 18% inférieur à ce qu’il était lundi…

Les actions de Tesla ont chuté de 9% jeudi, en s’appuyant sur les récentes pertes de l’action après que le plus grand actionnaire extérieur de la société ait réduit sa position, et après que le constructeur ait annoncé qu’il lèverait jusqu’à 5 milliards de dollars dans une nouvelle offre d’actions.

Avec la baisse de jeudi, le titre est plus de 18% en dessous de la clôture de lundi, le jour où la valeur a bondi après son split.

Mais honnêtement, je ne pleurerais pas trop pour ceux qui détiennent encore des actions Tesla. C’est un titre qui est toujours en hausse jusqu’à présent en 2020, et il est toujours autant incroyablement surévalué.

Les marchés sont dans une exubérance irrationnelle tandis que tout s’écroule autour d’eux ! Egon Von Greyerz: ” Les marchés peuvent rester irrationnels très longtemps “

En fait, même si le cours de l’action de Tesla chutait de 90%, je penserais toujours qu’elle demeure encore surévaluée.

Inutile de dire que l’ensemble du marché est extrêmement surévalué à ce stade. Il est absolument absurde que le Dow Jones se situe au-dessus de 28 000 pour le moment. Les investisseurs ont décidé de se détacher de la réalité économique il y a très longtemps déjà, et même avec les pertes que nous avons constatées cette semaine, les actions restent toujours extrêmement surévalées.

Mais cela pourrait-il changer bientôt ?

Selon un expert qui vient d’être interviewé par CNBC, le marché pourrait se diriger vers un incroyable effondrement…

Les prix des actifs pourraient être au bord d’un effondrement brutal connu sous le nom de « moment Minsky », et pourraient tester à nouveau les creux observés pour la dernière fois en mars, selon Ron William, stratège du marché et fondateur de RW Advisory.

Alors qu’est-ce qu’un moment Minsky ?

Voici comment CNBC le définit…

Un « moment Minsky », du nom de l’économiste Hyman Minsky, fait référence à un effondrement soudain du marché à la suite d’une envolée démentielle, qui dans ce cas pourrait être alimenté par l’environnement de crédit facile créé à la suite de mesures de relance budgétaire et monétaire sans précédent.

Je pense que cela peut être une description parfaite de ce à quoi nous sommes confrontés. Depuis la seconde quinzaine de mars, le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq sont tous en hausse de plus de 50%, même si l’économie américaine dans son ensemble s’est effondrée et nous le constatons partout autour de nous.

Si jamais nous devions un jour vivre l’équivalent de ce moment Minsky, eh bien, en fait, c’est maintenant.

Et il est intéressant de noter que la bourse a également culminé au début du mois de septembre 1929. La citation suivante de Sven Henrich vient d’être publiée par Zero Hedge…

« Le 3 septembre avait marqué un sommet en 1929 après un rallye phénoménal alimenté par un optimisme délirant, un comportement spéculatif excessif des marchés qui s’étaient littéralement déconnectés des fondamentaux de l’économie. »

On dit que l’histoire ne se répète pas toujours, mais elle rime souvent avec du déjà vu.

Pendant ce temps, nous venons d’apprendre qu’un grand nombre d’américains ont fait de nouvelles demandes d’allocation chômage la semaine dernière.

Comme je l’ai dit il y a une semaine, le ministère du Travail a décidé de changer la façon dont il calcule les ajustements saisonniers pour les nouvelles demandes d’allocation chômage, et cette semaine allait être la première semaine où ce changement allait apparaître. Ce n’était donc pas une surprise que le nombre officiel soit inférieur à la semaine dernière, mais quand vous regardez les chiffres non ajustés, l’histoire est complètement différente.

En fait, ces chiffres nous indiquent que le nombre d’américains qui déposent de nouvelles demandes d’allocation chômage était supérieur en nombre de 7000 par rapport à la semaine précédente.

C’est très troublant, car si nous devions avoir une sorte de reprise économique avant la prochaine vague de souffrance économique, cela devrait se produire maintenant.

Et selon Wolf Richter, le nombre de demandes d’allocation chômage habituelles dans le cadre de tous les programmes étatiques et fédéraux était en hausse par rapport à la semaine précédente…

Alimenté par une forte augmentation des demandes de chômage continu dans le cadre du programme fédéral d’assistance au chômage en cas de pandémie (PUA) pour les salariés contractuels, établi en vertu de la loi CARES, le total des demandes de remboursement continues, au titre de tous les programmes étatiques et fédéraux a bondi de 2,2 millions, non désaisonnalisé, à 29,2 millions de personnes au chômage, soit le niveau le plus élevé depuis le 1er août, selon le ministère de Travail ce matin.

De toute notre histoire, nous n’avons jamais vu un pic de demandes d’allocation chômage comme nous l’avons vécu en 2020.

Mais jusqu’à présent, les investisseurs de Wall Street ont pu ignorer ce qui se passait dans le reste du pays.

A certains égards, il est facile d’être impressionné par leur focalisation sur la cupidité spéculative, et les médias mainstream ont fièrement vanté à quel point certains des plus riches investisseurs étaient devenus encore plus riches.

Bien sûr, la vérité est que vous ne gagnez de l’argent en bourse que si vous sortez à temps. Rien ne monte pour toujours, et cette bulle ridiculement absurde se terminera de la même manière que tant d’autres l’ont fait avant.

Pendant ce temps, l’économie réelle continuera de se détériorer alors que nous plongeons encore plus profondément dans le chaos auquel nos sommes confrontés actuellement.

En plus de tout le reste, une élection présidentielle très disputée se profile, et le fait que nous n’ayons probablement pas de gagnant avant un certain temps, et ce même après le 3 novembre, ne fera qu’aggraver les choses.

Nous vivons vraiment à une époque historique, et j’ai le sentiment que nos dirigeants sont sur le point de devenir très intéressants, plus la situation économique et sociale va se dégrader.

Source: theeconomiccollapseblog – Voir les précédentes interventions de Michael Snyder

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