« La paix sociale en Europe demande un retour à la discipline fiscale », écrit Wolfgang Schäuble, ex-ministre des finances et président du Bundestag, dans le Financial Times. Il lance un avertissement à Mario Draghi, ex-président de la BCE et désormais chef du gouvernement en Italie.
L’inflation progresse : 4,2% aux États-Unis, 2% dans l’Eurozone. Mais l’Union monétaire est une mosaïque disparate. En Allemagne, l’inflation s’établit à 2,5% et les Allemands détestent l’inflation. Depuis l’épisode de la République de Weimar, ils estiment que cela n’est pas un mode convenable de gestion de la dette publique. Mais les niveaux d’endettement de l’Italie et de la France interdisent toute hausse des taux de la part de la Banque centrale européenne pour contrer la hausse des prix et maintenir le pouvoir d’achat de l’euro. Une situation lourde de menaces. Voici les arguments de Schäuble.
La valeur des devises est sous pression dans beaucoup de régions du monde, y compris l’Union européenne. Ici plus qu’ailleurs, les politiques financées par la dette publique sont escortées par des mesures monétaires. La masse monétaire de l’Eurozone a été massivement augmentée sans que cela s’accompagne d’un accroissement de volume des biens et services. Ceci alimente les attentes inflationnistes des entreprises et des ménages. Ainsi, l’Eurozone risque une dévaluation monétaire qui pourrait avoir une dynamique incontrôlable. Déjà, l’indice des prix à la consommation dépasse le mandat de la Banque centrale européenne « en dessous mais proche de 2% ».
Evolution de l’inflation en Allemagne depuis 25 ans
Évolution de l’inflation dans l’Eurozone depuis 25 ans
Les facteurs actuels d’inflation sont connus : hausses des matières premières et des produits transformés (cuivre, céréales, pétrole) depuis quelques mois et rattrapage de la demande après le confinement.
La mondialisation consistait à délocaliser la production et à importer de la déflation (baisse des prix sous l’effet de coûts de main d’œuvre moindres). Il est logique de penser que la relocalisation importera de l’inflation sous l’effet de coûts de main d’œuvre supérieurs.
Les plans de relance post-Covid, achetés à crédit, devraient jeter de l’huile sur le feu qui couve… Pour le moment, la Banque centrale européenne estime – tout comme la Réserve fédérale américaine – que l’inflation n’est que passagère, transitoire. Pas de hausse de taux à l’horizon assure-t-elle. Cependant, il est notoire que si les hausses de taux sont en retard sur l’inflation cette dernière s’emballe.
L’Italie, le maillon faible selon Schäuble
Dans la suite de sa tribune, Schäuble s’adresse directement à Draghi.
L’expérience montre que des pays ayant un endettement élevé ne peuvent presque jamais retrouver un équilibre budgétaire sans pression externe. Livrés à eux-mêmes, les membres d’une confédération d’États succombent très souvent à la tentation de recourir à la dette aux dépens de la communauté. J’ai débattu de ce risque moral avec Mario Draghi à de nombreuses occasions. Nous sommes toujours tombés d’accord que , compte tenu de la structure de l’Union monétaire européenne, la compétitivité et des politiques fiancières soutenables étaient de la responsabilité des États membres. Je suis certain qu’il entend appliquer ces principes en tant que Premier ministre de l’Italie. C’est important pour l’Italie et l’Union européenne dans son ensemble. Sinon, nous aurons besoin d’une institution européenne dotée des pouvoirs d’imposer le respect des règles admises conjointement. Ceci demanderait d’amender les traités. Toutefois, même sans de tels amendements, la Commission européenne prend plus d’importance dans ce domaine.
On ne peut que souscrire à l’analyse de Schäuble qui contredit la thèse de la montée des inégalités prétendument due à un libéralisme sauvage. Les riches deviennent plus riches parce qu’on ne prête qu’aux riches de l’argent factice. Mais ce système a une limite quand on prête sans contrepartie et comme je l’explique dans mon dernier livre, on n’a jamais vu dans l’histoire une génération payer pour les dettes publiques contractée par la précédente.
L’indice du prix des actifs a augmenté l’année dernière de 6,3%. […] Une part significative de l’excédent de liquidités créé par la BCE s’est évidemment investie dans les marchés de capitaux ou l’immobilier alimentant des bulles spéculatives. Les rythmes trimestriels. Ce n’est pas un simple problème économique. Cela crée aussi des risques pour le tissu social. Beaucoup de prêteurs aux États sont des particuliers aisés ou de riches entités. L’emprunt public accroit leurs patrimoines, creusant l’écart entre riches et pauvres. Keynes avait averti autrefois que les profiteurs susciteraient la haine. Désormais l’écart entre les nantis et les autres menace gravement la cohésion sociale .
On aimerait bien que Bruno Lemaire aille faire un stage estival chez Schäuble. Le déficit, les ratios de dette sur PIB, les croissances de la France et de l’Italie sont comparables. Avec deux sinistres différences :
- Le PIB de la France est encore 35% plus gros celui de l’Italie, donc le risque financier sur la dette publique est encore supérieur
- La pression fiscale française est déjà l’une des plus fortes au monde donc le déficit ne peut diminuer en se contentant de plumer des contribuables qui n’ont déjà plus que l’impôt sur les os.
En termes clairs, Schäuble la fourmi montre les dents et préconise l’austérité, une chose que les cigales haïssent, à laquelle personne ne les a jamais préparées. Il est vrai qu’en démocratie, on a les élus qu’on mérite.
L’avertissement de Schäuble restera très probablement lettre morte. Les banques centrales semblent décidé à « laisser faire » l’inflation. Or augmenter les taux d’intérêt en retard sur l’inflation va saper la confiance dans les devises et précipiter une crise monétaire généralisée.
Source: lecourrierdesstrateges
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