Les conflits économiques ont tendance à devenir des guerres meurtrières, et nous devrions donc tous être profondément alarmés par ce à quoi nous assistons. Chaque jour qui passe, les autorités américaines et russes imposent encore plus de mesures destinées à punir économiquement l’autre partie. Heureusement, nos militaires ne se tirent pas encore dessus, mais une guerre économique a déjà commencé et elle vient de passer à la vitesse supérieure. Mardi, Joe Biden a annoncé que son administration avait décidé d’interdire toute importation de pétrole et de gaz naturel russes…
« Aujourd’hui, j’annonce que les États-Unis ciblent l’artère principale de l’économie russe. Nous interdisons toutes les importations de pétrole, de gaz et d’énergie russes », a déclaré Biden à la Maison Blanche. « Cela signifie que le pétrole russe ne sera plus accepté dans les ports américains et que le peuple américain portera un autre coup puissant à la machine de guerre de Poutine. »
À peu près au même moment, le gouvernement britannique a également annoncé qu’il interdirait le pétrole russe…
Le gouvernement britannique interdira toutes les importations de pétrole russe, ce qui correspond à sa dernière mesure de sanctions contre l’administration de Vladimir Poutine concernant l’invasion de l’Ukraine.
La mesure – prise de concert avec les États-Unis – sera mise en œuvre progressivement sur le reste de l’année 2022, a déclaré le secrétaire aux affaires Kwasi Kwarteng. L’interdiction s’applique pour les produits raffinés tels que le diesel – dont le Royaume-Uni dépend de la Russie pour environ un tiers de ses importations. Elle ne s’appliquera pas au gaz naturel.
Ces mouvements nuiront-ils aux Russes ?
Dans une certaine mesure.
Le reste de l’Europe n’a pas encore rejoint les États-Unis et le Royaume-Uni dans ce boycott, et la Russie sera toujours en mesure de vendre des quantités très importante de pétrole et de gaz naturel à la Chine.
En réponse à cette dernière initiative, Vladimir Poutine a signé une ordonnance qui interdira l’exportation de certaines matières premières…
Quelques heures après que Joe Biden a annoncé une interdiction de grande envergure sur toutes les importations américaines de pétrole russe – tout en avertissant les Américains que les prix du gaz sont sur le point de « monter encore davantage » – Vladimir Poutine aurait signé son propre décret de contre-mesures.
L’agence de presse russe « RIA » rapporte que le nouveau décret bloque toutes les exportations et matières premières de Russie « de certains matériaux » – les médias d’État soulignent que la liste spécifique sera rendue publique dans deux jours.
Nous devrons attendre et voir ce qui figurera spécifiquement sur cette liste, mais j’ai le sentiment qu’elle inclura certainement le nickel.
Mardi, le négoce du nickel a été suspendu après que son prix a soudainement plus que doublé…
Le « London Metal Exchange » a suspendu mardi le négoce du nickel après que les prix ont plus que doublé pour dépasser les 100 000 dollars la tonne métrique.
Le LME a déclaré dans un communiqué que les échanges seraient suspendus au moins pour le reste de la journée.
Une pénurie mondiale de nickel va gravement nuire aux industries de toute la planète.
Et bien sûr, la Russie pourrait également décider de couper toutes les exportations de pétrole et de gaz naturel vers le monde occidental. Si cela se produit, les prix du gaz naturel en Europe grimperaient à des niveaux catastrophiques, et les Russes préviennent que nous pourrions éventuellement voir le prix du pétrole atteindre 300 dollars le baril…
La Russie a menacé de fermer un important gazoduc vers l’Allemagne et a mis en garde contre un prix du pétrole de 300 dollars si l’Occident allait de l’avant avec une interdiction de ses exportations d’énergie.
« Il est absolument clair qu’un rejet du pétrole russe entraînerait des conséquences catastrophiques pour le marché mondial », a déclaré lundi le vice-Premier ministre russe Alexander Novak dans une allocution à la télévision d’Etat.
« La flambée des prix serait imprévisible. Ce serait 300 dollars le baril sinon plus.
Malheureusement, nous ne parlons pas d’une crise à court terme.
Les puissances occidentales ne pardonneront jamais à la Russie, et la Russie ne pardonnera jamais aux puissances occidentales. Ainsi, bon nombre des mesures actuellement mises en œuvre seront probablement permanentes.
Et c’est vraiment un scénario cauchemardesque.
En ce moment, de nombreux Américains se plaignent de la hausse du prix de l’essence. Mardi, il a atteint un nouveau record…
Après avoir augmenté de façon spectaculaire à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le prix du gaz a atteint un nouveau record, dépassant un niveau record qui a duré près de 14 ans.
Mardi matin, le prix national moyen d’un gallon d’essence ordinaire atteignait 4,17 $, selon « AAA », le prix le plus élevé jamais enregistré, sans tenir compte de l’inflation. C’était en hausse par rapport à 4,07 $ lundi et 3,61 $ une semaine plus tôt.
Mais ce n’est que le début.
Dans peu de temps, 4,17 $ pour un gallon d’essence ressemblera à une bonne affaire.
Inutile de dire que la hausse des prix de l’essence va être faire très mal pour les familles américaines moyennes qui essaient simplement de survivre d’un mois à l’autre. Selon Yardeni Research, le ménage moyen « dépensera 2 000 $ supplémentaires par an en essence en plus de 1 000 $ supplémentaires en dépenses alimentaires » en 2022…
La dernière note de recherche de Yardeni Research estime que le ménage moyen dépensera 2 000 $ supplémentaires par an en essence en plus de 1 000 $ supplémentaires en dépenses alimentaires. En additionnant tout cela, le ménage type dépensera 3 000 $ de moins cette année pour d’autres choses.
Aie, c’est un enfer !
En parlant de nourriture, la guerre en Ukraine a complètement paralysé la navigation dans la mer Noire, et elle a essentiellement entraîné « la fermeture de la deuxième région exportatrice de céréales au monde »…
La guerre en Ukraine a gravement entravé la navigation dans la mer Noire, avec de vastes conséquences pour le transport international et les chaînes d’approvisionnement mondiales. Des dizaines de cargos sont bloqués dans le port ukrainien de Mykolaïv, ont indiqué des pisteurs maritimes. Selon les historiens maritimes, plus de 3 500 marins sont bloqués sur quelque 200 navires dans les ports ukrainiens, selon le tracker maritime basé à Londres Windward Ltd.
Le résultat est la fermeture de la deuxième région exportatrice de céréales au monde. L’Ukraine représente 16 % des exportations mondiales de maïs et, avec la Russie, 30 % des exportations de blé.
Comme je l’ai expliqué à mes lecteurs à plusieurs reprises, nous luttons pour essayer de nourrir la planète tout entière même lors des meilleures années, et ce ne sera certainement pas l’une des meilleures années.
La famine dans le monde se propageait rapidement avant même d’arriver en 2022, et « Time Magazine » rapporte que le prix du blé a augmenté de 70 % au cours des derniers mois…
La guerre a déjà fait grimper les prix du blé de 70 % à Chicago cette année et menace de bouleverser le commerce alimentaire mondial. La Russie et l’Ukraine sont des fournisseurs vitaux de céréales, d’huile végétale et d’engrais, ce qui signifie que les ruptures d’approvisionnement se feront sentir partout dans le monde. Les prix du blé ont dépassé les niveaux observés pour la dernière fois lors de la crise alimentaire mondiale de 2008 – qui a contribué à déclencher des protestations généralisées – et un indice des prix alimentaires des Nations Unies a atteint un record en février.
Ce à quoi nous assistons va avoir un impact dévastateur sur toute la planète.
Par exemple, l’Égypte importe plus de blé que n’importe qui d’autre dans le monde, et ils obtiennent normalement la quasi-totalité de la Russie et de l’Ukraine…
L’Égypte – le plus grand importateur de blé au monde – achète environ 60% de son blé de Russie et 25% d’Ukraine, ont écrit les analystes de » JPMorgan » dans un écrit la semaine dernière.
Alors que va faire l’Egypte maintenant ?
Pendant ce temps, le prix des engrais continue de grimper à des sommets sans précédent, et les experts nous assurent qu’une « crise alimentaire mondiale » est à nos portes…
« La moitié de la population mondiale reçoit de la nourriture grâce aux engrais… et si cela est retiré du champ pour certaines cultures, [le rendement] chutera de 50 % », a déclaré à la BBC Svein Tore Holsether, directeur de la société agroalimentaire Yara International.
Connues comme « le grenier de l’Europe », la Russie et l’Ukraine exportent environ un quart du blé mondial et la moitié de ses produits à base de tournesol, comme les graines et l’huile.
« Pour moi, il ne s’agit pas de savoir si nous entrons dans une crise alimentaire mondiale – c’est l’ampleur de la crise », a déclaré Holsether, notant que l’augmentation des prix du gaz provoquait une forte augmentation du coût des engrais.
J’aimerais pouvoir faire comprendre à tout le monde à quel point c’est grave.
La crise alimentaire mondiale dont vous entendez parler depuis des années est maintenant arrivée, et les régions les plus pauvres de la planète vont être les plus durement impactées.
Cette guerre en Ukraine aurait pu être évitée si facilement, mais il est désormais impossible de revenir en arrière.
Une chaîne d’événements a commencé que personne ne pourra arrêter, et des choses qui étaient autrefois considérées comme impensables deviendront bientôt monnaie courante.
Source: theeconomiccollapseblog
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