Premièrement, le président brésilien Jair Bolsonaro a refusé de condamner l’invasion russe de l’Ukraine. Ensuite, l’Inde a emboîté le pas – alors que le gouvernement Modi tentait d’équilibrer ses liens historiques avec Moscou et son partenariat stratégique avec Washington.
Maintenant, les dirigeants saoudiens et émiriens refusent de répondre aux appels de Biden alors que le président américain tente de contenir la flambée des prix du pétrole, selon le « Wall Street Journal », qui ajoute que les monarchies du golfe Persique ont signalé « qu’elles n’aideront pas à atténuer la flambée des prix du pétrole à moins que Washington les soutiennent au Yémen. »
« On s’attendait à un appel téléphonique, mais cela ne s’est pas produit », a déclaré un responsable américain à propos d’une discussion prévue entre Biden et le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman. « Cela faisait partie de l’ouverture du projet d’une contrat intéressant avec [du pétrole saoudien]. »
Le cheikh Mohammed Ben Zayed al Nahyan des Émirats arabes unis a également fait le fantôme face aux démarches de Biden ces dernières semaines selon des responsables du Moyen-Orient et des États-Unis.
Pourtant, le prince Mohammed et le cheikh Mohammed ont pris des appels téléphoniques du président russe Vladimir Poutine après avoir refusé de parler avec Biden, selon le WSJ. Ils se sont également entretenus avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Biden a pu joindre le père du prince Mohammed, âgé de 86 ans, le 9 février, mais le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a déclaré que l’appel entre M. Biden et Sheikh Mohammed devrait être reporté, selon le rapport.
Quel est leur intérêt d’essayer autant ?
Comme le note le Journal, « les Saoudiens ont signalé que leurs relations avec Washington se sont détériorées sous l’administration Biden, et ils veulent plus de soutien pour leur intervention dans la guerre civile au Yémen, une aide pour leur propre programme nucléaire civil alors que l’Iran avance, et des mesures juridiques ». L’immunité du prince Mohammed aux États-Unis, ont déclaré des responsables saoudiens. Le prince héritier fait face à de multiples poursuites aux États-Unis, notamment pour le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi en 2018. »
Vous avez votre réponse.
Pendant ce temps, les Émiratis partagent les inquiétudes saoudiennes concernant le niveau d’engagement moins qu’adéquat des États-Unis concernant les récentes frappes de missiles par des militants houthis soutenus par l’Iran au Yémen contre les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Les deux royaumes sont également préoccupés par la relance de l’accord sur le nucléaire iranien – qui en est à ses « étapes finales de négociations », mais ne fait rien pour répondre à leurs préoccupations en matière de sécurité.
Donc, pour ceux qui suivent, alors que l’Occident continue d’insister sur le fait que la Russie est isolée – et ne vous y trompez pas, ces sanctions seront immédiatement paralysantes – si l’on considère la population et les ressources qui proviennent de la Chine, de l’Inde, du Brésil et des royaumes du Moyen-Orient – fondamentalement, la moitié de la population mondiale et ceux qui contrôlent la plupart des produits de base dans le monde ne sont pas d’accord pour punir Poutine ou apaiser la situation au profit de l’Occident.
Et comme le souligne le Journal, » l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont les deux seuls grands producteurs de pétrole capables de pomper des millions de barils supplémentaires de pétrole – une capacité qui, si elle est bien utilisée, pourrait aider à calmer le marché du brut à un moment où les prix de l’essence Américain sont à des niveaux élevés. »
Trop peu, et surtout trop tard?
À la fin du mois dernier, Brett McGurk, le coordinateur du Conseil de sécurité nationale pour le Moyen-Orient, et Amos Hochstein, l’envoyé à l’énergie du département d’État, se sont envolés pour Riydah pour essayer d’apaiser les relations – tandis que McGurk a également rencontré le cheikh Mohammed à Abu Dhabi pour entendre leurs frustrations avec La réponse américaine aux attaques des Houthis.
De toute évidence, la diplomatie n’a pas bien fonctionné.
À ce jour, les Saoudiens et les Émiratis ont refusé d’augmenter la production de pétrole – et s’en tiennent plutôt à la feuille de route de production de l’OPEP précédemment convenue. De plus, leur alliance énergétique avec la Russie, un autre grand producteur de pétrole, a renforcé la portée mondiale de l’OPEP tout en rapprochant les Royaumes de Moscou.
L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont noué des liens étroits avec l’ancien président Donald Trump, qui s’est rangé à leurs côtés dans un différend régional avec le Qatar, a retiré les États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien auquel ils s’étaient opposés, a effectué son premier voyage à l’étranger à Riyad en 2017 et s’est entretenu avec le prince Mohammed après le meurtre de M. Khashoggi. Mais la décision de M. Trump de ne pas répondre à une attaque de drones et de missiles iraniens sur les principaux sites pétroliers saoudiens en 2019 a secoué les partenaires du Golfe qui comptent depuis des décennies sur la promesse de la protection de la sécurité américaine. L’Iran a nié toute implication dans les attaques contre les installations pétrolières.
Le fossé entre M. Biden et le prince héritier d’Arabie saoudite remonte à l’élection présidentielle de 2020, lorsque le candidat démocrate a juré de traiter le royaume comme un État « paria » après qu’une équipe saoudienne a tué M. Khashoggi en 2018 à Istanbul.
Biden a également publié un rapport de renseignement peu de temps après son entrée en fonction qui concluait que le meurtre à Istanbul en 2018 du journaliste de WaPo Jamal Khashoggi avait été approuvé par le prince Mohammed – qui a nié avoir eu connaissance du complot malgré que des proches associés aient été condamnés par un tribunal saoudien pour la mort du journaliste.
Le président américain a également critiqué l’Arabie saoudite pour sa longue guerre au Yémen et coupé les armes que les Saoudiens utilisaient pour cibler les Houthis. Biden a également retiré les Houthis d’une liste de groupes terroristes mondiaux, après que l’ancien président Trump les a rajoutés.
Et lundi (après la disparition de Biden), le porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a confirmé que Biden maintenait son point de vue selon lequel les Saoudiens devraient être traités comme des « parias » et que leur leadership a « peu de valeur sociale rédemptrice ».
Dans une interview au magazine « Atlantic » publiée la semaine dernière, le prince Mohammed a déclaré lorsqu’on lui a demandé si Biden l’avait mal compris : « Simplement, je m’en fiche », ajoutant que le président américain n’aurait pas dû s’écarter les dirigeants saoudiens. « C’est à lui de penser aux intérêts de l’Amérique », a-t-il dit, ajoutant « Allez-y ».
Alors petit conseil de bon sens, évitez peut-être de traiter le pays qui pourrait vous sortir d’une crise du pétrole de « paria » si vous avez besoin de son aide.
Source: zerohedge
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Très bon article.
Derrière la crise ukrainienne et ce que subit la population ukrainienne, il y a un vrai enjeu :
Que vaut le $ face aux matières premières et qui veut encore du $ ?
Le reste comme l’attitude de l’OTAN qui a provoqué intentionnellement la Russie ne sont que des conséquences!