France : Macron est réélu…Il a su éviter le populisme pour la deuxième fois ! Mais toutes les crises sociales, sanitaires, économiques et politiques vont déclencher la montée des extrêmes…Vous verrez aux législatives !

« Quelque chose d’atroce est en train d’arriver chez nous… »

La victoire de Macron a été saluée comme un plus pour le marché, une victoire pour l’Europe et un objectif commun, mais il ne s’agit probablement que d’une crise évitée, peut-être, pendant encore quelques années. Partout dans le monde, le populisme sera probablement attisé par l’inflation, l’insécurité alimentaire et énergétique et deviendra une force de plus en plus déstabilisatrice sur les marchés.

C’était un lundi comme les autres, et ce fut un autre lever de soleil glorieux ici à Happy Hamble. J’ai passé mon samedi à effectuer une longue promenade sur la rivière Itchen avec le jeune chien, tandis que le dimanche a débuté par une nage matinale à contre-courant, suivie d’un travail éreintant dans le jardinage à la guerre des mauvaises herbes et au rafraîchissement de nos oliviers, avant un long dîner avec des amis. La floraison printanière cette année est incroyablement belle ! Tout était merveilleux hier soir…

C’est peut-être une métaphore de ce qui est à venir – mais ce matin, je me sens vieux, meurtri, endolori, poussiéreux et pas un peu brisé.

Je soupçonne que quelque chose de similaire est en perspective pour l’économie mondiale. La montée des tensions politiques et du stress dans le monde entier pourrait amplifier les menaces actuelles de conflit, de récession et de stagnation, les rendant encore pires…

Alors que nous nous inquiétons de plus en plus des coûts des engrais, des prix des denrées alimentaires et des ruptures de la chaîne d’approvisionnement pour faire sortir le blé d’Ukraine, il serait peut-être sage de rappeler le vieil adage selon lequel l’écart entre la civilisation et le chaos est de 7 repas. Le chaos est contagieux. La perception du chaos fait des choses étranges aux comportements et à la folie particulière des foules.

Peu de choses peuvent dérailler du jour au lendemain. La plupart des crises de marché se préparent depuis des années – par exemple ; les déconnexions inaperçues entre les prix, les risques et les attentes n’ont pas été repérées jusqu’à ce qu’elles déclenchent la crise de liquidité de 2007. Ou en politique – où les erreurs d’une génération influencent la suivante. La politique dans le monde entier semble vouloir exprimer une certaine hargne… et en ces temps où les hargneux font fureur, les politiciens font des bêtises.

Il n’est pas surprenant qu’il y ait beaucoup de choses hystériques et positives ce matin sur la façon dont la France, l’Europe, l’économie mondiale (faites votre choix) viennent d’esquiver une montée de l’extrême droite de droite Marine Le Pen. C’est apparemment une excellente nouvelle pour l’unité européenne et pour les marchés français. Phew…

Alternativement, c’est un signal de danger clignotant : 42 % des Français ont fait un appel conscient pour soutenir l’extrême droite, et ont été mis en minorité par une majorité prête à voter pour n’importe qui sauf pour Marine Le Pen. Macron a un mandat, mais un mandat mince dont le vernis pourrait rapidement être dépouillé. La France, comme le reste de l’Europe, sera confrontée à des pressions croissantes dues à l’inflation, à la sécurité alimentaire et énergétique, et à une fracture potentielle avec l’Allemagne en raison de sa soumission continue à l’énergie russe. Les vestes emblématiques des gilets jaunes sont toujours accrochées à la porte.

Les prochaines élections françaises pourraient être encore plus éprouvantes : Macron a réussi à conserver le pouvoir pour un second mandat (le premier président à le faire en 20 ans) en étant la seule alternative acceptable à Marine Le Pen. Il l’a fait en détruisant les partis traditionnels de la gauche et de la droite douces en France. Ils ont pratiquement disparu lors des élections de cette année – ce qui pose la question : quels partis crédibles se présenteront pour remplacer Macron ? Et comment évolueront-ils dans une période de tension sociale croissante – que la savante Le Pen tirera à son avantage ?

La tension sociale est un excellent terrain fertile pour le populisme – renforçant les messages d’inégalité, d’injustice… et de ressentiment. Tous les politiciens essayant de rétablir la politique française traditionnelle seront confrontés à un test alors que leurs rivaux essaient de se positionner en harmonie avec les foules. N’oublions pas que la démocratie est la pire forme de gouvernement (à l’exception de toute autre alternative). La machine à voter d’un plébiscite de masse peut nous réserver de terribles surprises populistes – comme Boris, Trump et le Brexit.

En Allemagne, il y a des signes clairs d’hésitation et de conflit au sein de la nouvelle coalition. Avec une inflation à son plus haut après la guerre, les peurs ancestrales de l’instabilité de Weimar se sont réveillées. (Pour être juste, nous sommes loin de l’hyperinflation galopante – mais …) Otmar Issing, le grand prêtre vieillissant de l’aile militante des faucons de l’inflation, a accusé Madame Inflation (la directrice de la BCE Christine Legarde comme noms par Bild) de vivre dans un fantasme.

Oh très cher. Tout allait plutôt bien hier soir. L’Europe avait magnifiquement réagi à la crise ukrainienne – se rassemblant dans un but commun… pendant un certain temps.

Aujourd’hui, l’Allemagne hésite devant des choix difficiles. Ferment-ils la puissance économique de l’Europe en acceptant l’interdiction de l’énergie russe ? Ou font-ils des compromis pour continuer à importer de l’énergie et risquent ainsi une rupture avec le reste de l’Europe. Ce serait un test énorme pour tout politicien de haut niveau. Olaf Scholz ? Allez comprendre…

Au Royaume-Uni – n’y allez pas….

Il y a des rumeurs selon lesquelles Boris Johnson pourrait être parti dès ce mercredi. L’« establishment » conservateur a réussi à retarder la publication de la critique de Sue Gray dans « Party-Gate » – une série de fêtes en plein confinement de Downing Street apparemment présidées par notre fanfaron d’un premier ministre – en obligeant la police à monter une enquête en demi-teinte, lente et obscurcie sur la question. « Oh, nous ne pouvons pas publier le rapport tant que Plod n’a pas terminé son enquête » – le plan étant que ladite enquête prenne quelques décennies.

Le rapport, qui fuit maintenant autour de la passoire qu’est Westminster, est « affligeant » selon les responsables. C’est apparemment si accablant que Johnson sera contraint de démissionner… son nom figure sur la liste des invités VIP d’au moins 12 événements illégaux distincts…Boris Johnson, plutôt fauché, pourra probablement payer quelques amendes sévères en comptant sur l’aide financier de quelques oligarques douteux…

Il peut encore gesticuler. Nous avons déjà entendu les pires discours maladroits d’autres Premiers ministres. Boris s’excusera et fera comme si de rien n’était. Comme la fois où il a volé les joyaux de la couronne et a été pris en flagrant délit en train d’essayer de les clôturer à travers un prêteur sur gages… ne s’enfuyant qu’après avoir convaincu un vieux juge qu’il cherchait simplement des conseils sur la façon de nettoyer les diamants comme une surprise pour la reine… Boris est un escroc comme tant d’autres.

Qui le remplacera ? Étant donné le manque de talent, d’honnêteté ou d’éligibilité sur les bancs avant, c’est un peu une question concernant cinq belges – impossible de résoudre l’énigme (à moins d’utiliser des personnages fictifs). Il y a peu de conservateurs qui ont l’intelligence et l’honneur de mériter cette nomination. La majeure partie du parti pour lequel j’ai voté en 2019 est maintenant tellement entachée par le bluff, les fanfaronnades et le droit à faire autant de profits grâce à Boris que nous devrions nous faire discrets et ce, rapidement.

Et comme le Parti travailliste – un marxiste en convalescence comme moi a du mal à être positif.

Nous découvrirons à quel point les dirigeants sont mal vus par le peuple au moment des élections locales dans 10 jours.… (Le seul conservateur en qui je pourrais avoir confiance serait Sajid Javid – un chancelier de courte durée qui a eu la décence de démissionner lorsque Boris et Dominic Cummings ont essayé de le saper en le privant de ses conseillers – mais il a passé sa carrière politique à travailler dur plutôt qu’à s’attaquer à sa popularité.)

Et si vous pensez que j’exagère par rapport à mes peurs politiques – eh bien, regardez de l’autre côté de l’étang. L’élection non remportée par Trump remonte à 2 ans et maintenant nous sommes dominés par qui va gagner en novembre. Les États-Unis sont devenus essentiellement ingérables – impossible de s’entendre sur les politiques et les dépenses critiques.
Mais une pensée m’a frappé au cours du week-end – peut-être existe-t-il un moyen de relancer l’économie tout en atteignant des objectifs géopolitiques ? J’avais discuté avec un officier supérieur de l’armée britannique à la retraite. Il n’a pas tari d’éloges sur la résilience des troupes ukrainiennes, affirmant qu’elles avaient clairement été entraînées par des Britanniques. J’ai demandé ce qu’il voulait dire… « Le pouvoir spécial de l’armée britannique est de se débrouiller avec le minimum de choses. Des décennies de réductions d’effectifs et d’équipements pourris, et nous avons toujours la meilleure armée du monde parce que nous sommes des experts pour nous débrouiller. Les Ukrainiens ont bien appris cette leçon.

En revanche, le seul budget sacro-saint aux États-Unis est celui de l’armée – et quelle que soit l’âpreté des querelles politiques, il est toujours divisé à 30% entre l’armée, la marine et l’armée de l’air, avec 10% pour les marines. L’armée américaine est devenue un outil de politique économique, alimentant le « complexe militaro-industriel » dont Eisenhower a mis en garde, avec des commandes tout en créant des effets multiplicateurs massifs dans l’ensemble de l’économie. Et ça marche.

Cela soulève la question – quelle est la frontière d’efficacité d’une telle approche, et quand cela entraîne-t-il des erreurs politiques. L’Occident a gagné la dernière guerre froide en dépensant plus que l’ennemi. Pouvons-nous recommencer… ou les risques ont-ils changé ?

Je laisserai aux lecteurs cette pensée controversée…

Source: zerohedge

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