La dette des consommateurs a atteint un nouveau record absolu en avril alors que les Américains continuent de faire face à une hausse rapide des prix .
L’encours total de la dette des consommateurs a augmenté de 38 milliards de dollars en avril, atteignant un nouveau sommet historique à 4 570 milliards de dollars, selon les dernières données de la Réserve fédérale . La dette totale des consommateurs a augmenté de 10,1 % en avril. C’est le troisième mois consécutif que la dette des consommateurs a augmenté de 30 milliards de dollars voire plus.
Les chiffres de la dette à la consommation de la Réserve fédérale incluent la dette sur les cartes de crédit, les prêts étudiants et les prêts automobiles, mais ne tiennent pas compte de la dette hypothécaire. Lorsque vous incluez les prêts hypothécaires, les consommateurs américains croulent sous plus de 15 800 milliards de dollars de dettes.
Les plans de relance ayant disparu depuis longtemps, les Américains se sont clairement tournés vers les cartes de crédit pour faire face à la montée en flèche de l’inflation. Le crédit renouvelable, reflétant principalement la dette sur les cartes de crédit, a augmenté de 17,8 milliards de dollars. C’est une hausse de 19,6 %. Cela fait suite à une hausse record de 29 % en mars. La dette sur les crédits renouvelables s’élève désormais à 1 103 milliards de dollars, juste légèrement au-dessus du record d’avant la pandémie.
Non seulement les soldes des cartes de crédit augmentent; mais les consommateurs essaient de trouver des moyens d’emprunter encore plus. Selon les données de la Fed, les Américains ont ouvert 229 millions de nouveaux comptes pour les cartes de crédit au premier trimestre de cette année. C’est le niveau le plus élevé jamais enregistré depuis les niveaux prépandémiques.
Avec la hausse des taux d’intérêt, les Américains paieront bientôt plus d’intérêts chaque mois, et beaucoup verront leurs paiements minimums augmenter. Les taux annuels moyens en pourcentage (TAEG) s’élèvent actuellement à un peu plus de 16 %. Les analystes disent qu’ils pourraient bien dépasser 18 % d’ici la fin de l’année, battant le record de 17,87 % qui avait été établi en avril 2019. Avec chaque augmentation des taux d’intérêt de la Réserve fédérale, le coût d’emprunt augmentera, ce qui exercera une pression supplémentaire sur consommateurs.
Les impayés sur les cartes de crédit se multiplient . Au premier trimestre, les impayés se sont établis à 1,73 %, contre 1,63 % au quatrième trimestre 2021 et 1,48 % au plus bas post-pandémique. C’est encore bien en deçà des niveaux de défaillance que nous avions vus pendant la Grande Récession, mais nous ne sommes encore qu’au début de ce ralentissement économique.
Le crédit non renouvelable, incluant les prêts automobiles et les prêts étudiants, a augmenté de 20,3 milliards de dollars, soit une hausse de 7,1 %. Les Américains doivent désormais 3 464 milliards de dollars de dettes non renouvelables.
Les Américains, dans l’ensemble, ont gardé leurs cartes de crédit dans leur portefeuille et ont remboursé leurs soldes au plus fort de la pandémie en 2020. Il s’agit d’un comportement typique des consommateurs en période de ralentissement économique et la tendance était encore plus prononcée avec les contrôles de relance pandémique. Les soldes des cartes de crédit dépassaient les 1 000 milliards de dollars lorsque la pandémie a commencé. Ils sont tombés en dessous de ce niveau en 2020. Nous avons constaté de légères augmentations des soldes des cartes de crédit en février et mars de l’année dernière au début de la reprise, avec une forte baisse en avril alors qu’une autre série de contrôles de relance se déroulait. Mais les Américains ont recommencé à emprunter sérieusement en mai. Depuis lors, nous avons assisté à une augmentation constante de la dette des consommateurs américains.
Parallèlement, les Américains brûlent leurs économies.
Le taux d’épargne est tombé à 4,4% en avril, soit le plus faible niveau depuis 2008. Ce taux est à comparer aux 6% d’il y a quelques mois à peine et aux 33% en avril 2020 lorsque les Américains étaient confinés chez eux.
CNN nous informe que ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. « Cela reflète en partie la hausse des dépenses de consommation, ce qui est bien sûr bon pour l’économie, ainsi que des facteurs tels que la croissance démographique et l’utilisation accrue des cartes (plutôt que des espèces) », selon le seul analyste cité dans l’article.
Il est vrai que les consommateurs dépensent plus. Mais il semble exagéré de prétendre que payer plus pour l’essence, l’épicerie et tout le reste soit « bon pour l’économie ». Et le fait que beaucoup de gens utilisent des cartes au lieu d’espèces ne devrait pas entraîner une augmentation des soldes de cartes de crédit si les gens remboursent leurs achats chaque mois. En réalité, les Américains se tournent vers les cartes de crédit simplement pour tenter de joindre les deux bouts dans cet environnement inflationniste. Les chèques de relance ont disparu depuis longtemps. Les économies s’épuisent. Ainsi, la personne moyenne n’a d’autre choix que de retirer de l’argent avec sa carte de crédit en plastique.
Bien sûr, ce n’est pas une trajectoire durable. Une carte de crédit a cette chose gênante appelée une limite.
Pendant ce temps, les responsables de la Réserve fédérale insistent sur le fait qu’ils seront en mesure de relever les taux d’intérêt et de resserrer la politique monétaire car l’économie est forte (malgré une forte contraction du PIB au premier trimestre). Mais les niveaux croissants d’endettement semblent indiquer que la force économique apparente est un écran de fumée. L’utilisation de cartes de crédit n’est pas un modèle économique durable. Les Américains peuvent tenter de joindre les deux bouts en empruntant de l’argent sur leurs cartes de crédit en plastique pendant un certain temps, mais lorsqu’elles atteignent leurs limites, ils font quoi ?
La hausse des taux d’intérêt poussera les soldes vers ces limites encore plus rapidement.
En un mot, la Réserve fédérale et le gouvernement américain ont bâti une « reprise économique » post-pandémique sur la relance et la dette. Il repose sur le fait que les consommateurs dépensent de l’argent d’une relance emprunté et distribué par le gouvernement fédéral ou utilisent leurs propres cartes de crédit. Ca s’appelle foutre une économie en l’air. Reste à savoir quand tout va finir par tomber !
Source: schiffgold.com
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