Gerald Celente: « Le taux d’inflation sur le mois de mai aux USA par rapport à la même période de l’année précédente a légèrement augmenté à 8,6 % contre 8,5% en avril, contredisant les prévisions de certains analystes qui avaient affirmé que l’inflation avait atteint un sommet.
Le rythme de la hausse des prix a été relevé comme étant le plus élevé depuis décembre 1981.
Les prix des produits alimentaires ont grimpé de 11,9 % le mois dernier par rapport à la même période de l’année précédente, ce qui correspond à la plus forte hausse annuelle depuis 1979, a rapporté le Wall Street Journal. Les factures d’épicerie ont augmenté d’au moins 10 % chaque mois cette année.
Les prix des véhicules d’occasion ont augmenté de 1,8% en mai par rapport au mois précédent, inversant trois mois consécutifs de baisse.
Le coût du logement a augmenté de 5,5% par rapport à la même période de l’année précédente. Les tarifs des compagnies aériennes ont enregistré leur troisième mois consécutif de hausse à deux chiffres, avec avec une augmentation de 12,6% sur le seul mois de mai.
Les prix de l’énergie ont grimpé à un taux annuel de 34,6 % en mai, contribuant à propager l’inflation dans l’ensemble de l’économie…
L’invasion de l’Ukraine par la Russie et les sanctions occidentales qui en ont résulté ont continué à faire grimper les coûts des combustibles fossiles, un gallon d’essence sans plomb coûtant en moyenne 5,01 dollars le 13 juin, selon l’American Automobile Association.
« Nous pensons que cette dynamique inflationniste pourrait pousser l’indice des prix à la consommation à près de 9% dès le mois prochain », a déclaré Sara House, économiste principale de Wells Fargo Securities, au WSJ , ajoutant que l’inflation restera probablement aussi élevée à l’automne.
La hausse persistante des coûts de l’énergie et la hausse des prix des services, tels que les billets d’avion, maintiendront le taux d’inflation dans son voisinage actuel tout au long de l’été, a déclaré le Financial Times .
Le 10 juin, le président Joe Biden a rejeté la responsabilité des prix élevés du pétrole et de l’essence sur la guerre de la Russie en Ukraine.
« Les prix à la pompe ont une part importante dans le phénomène inflationniste, et la guerre en Ukraine en est une cause majeure », a-t-il déclaré lors d’une apparition publique.
Il n’a pas reconnu que les sanctions occidentales contre la Russie contribuent également à l’inflation.
L’enquête mensuelle de l’Université du Michigan sur le sentiment des consommateurs a plongé de 58,4 en mai à 50,2 ce mois-ci, soit son point le plus bas jamais enregistré. La moitié des personnes interrogées ont déclaré que l’inflation était leur principale cause de morosité; la perspective d’inflation à long terme a atteint son niveau le plus élevé depuis 2008.
Les taux d’intérêt artificiellement bas de la Réserve fédérale américaine et la campagne mensuelle d’achat d’obligations de 120 milliards de dollars pendant la guerre contre le COVID, associés aux dépenses de relance du gouvernement, ont injecté de l’argent dans l’économie, ce qui a alimenté une frénésie de dépenses de consommation lorsque les restrictions liées au COVID ont été levées.
La désorganisation sur les chaînes d’approvisionnement et un retard dans l’exploitation minière et la fabrication ont rendu un grand nombre de biens rares, allumant la mèche concernant l’inflation.
La Fed et d’autres décideurs politiques ont été pris au dépourvu et n’ont pas réussi à relever les taux d’intérêt assez haut et assez rapidement pour lutter contre l’inflation.
Le taux d’inflation du mois de mai fait pression sur le comité de fixation des taux de la Fed pour qu’il relève son taux d’intérêt de base au-dessus des 0,50 % annoncés par la banque centrale.
Cependant, une hausse plus agressive pourrait faire ralentir l’économie déjà fragile et déclencher une récession, ont déclaré les analystes.
Voici ce que nous anticipons:
Comme nous l’avons dit à maintes reprises, la Fed n’augmentera pas les taux d’intérêt assez haut et assez rapidement pour lutter contre l’inflation, car cela reviendrait à envoyer l’économie tout droit dans une grave récession.
L’inflation se poursuivra jusqu’à ce que les consommateurs épuisent leur capacité à dépenser de l’argent ou jusqu’à ce qu’une récession s’installe.
Et, il y a une autre réalité. Alors que les marchés s’effondrent déjà et que des secteurs tels que l’immobilier ralentissent, en cas de forte baisse du PIB au prochain trimestre, la Fed pourrait assouplir ses hausses de taux.
Face à une pénurie mondiale croissante de céréales et à une flambée des prix, l’administration Biden envisage de lever les sanctions contre l’industrie biélorusse de la potasse pendant six mois et exhorte les alliés européens à ouvrir un corridor ferroviaire pour les exportations de potasse du pays.
La potasse, qui est un ingrédient clé dans les engrais, a vu son prix plus que doubler depuis que les alliés occidentaux ont étendu leurs sanctions contre la Russie en incluant la Biélorussie, qui est un proche allié du président russe Vladimir Poutine.
Les partisans de l’administration Biden affirment que l’offre pourrait persuader le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko d’ouvrir un corridor qui permettrait à l’Ukraine d’exporter des céréales et d’autres cultures.
Cependant, nous ne savons pas si les alliés des Etats-Unis qui mènent la guerre contre la Russie soutiendraient un assouplissement des sanctions.
Il est peu probable que l’idée fonctionne également en raison des liens étroits de Loukachenko avec Poutine, selon certains politiques au sein de la Maison Blanche.
Parallèlement, le Conseil de sécurité nationale considère cette décision comme l’un des seuls moyens pour tenter d’atténuer la crise alimentaire mondiale, selon le Wall Street Journal .
De plus, l’Ukraine doit se débarrasser des stocks de céréales qui débordent pour faire de la place à tout ce qui peut être récolté cette année…
Ensemble, la Russie et l’Ukraine fournissent près d’un tiers des exportations mondiales de blé, un quart des exportations mondiales d’orge et 80 % de l’huile de tournesol. Les expéditions de l’Ukraine ont été réduites d’au moins la moitié à cause de l’attaque de la Russie et la plupart des exportations russes ont été ont été stoppées par les sanctions occidentales.
L’Ukraine a accusé la Russie d’avoir volé ses céréales dans les zones occupées et de les vendre sur les marchés mondiaux en les faisant passer pour des exportations ukrainiennes.
Le département d’État américain a validé ces allégations et exhorte les gouvernements du monde à ne pas autoriser l’importation de telles exportations.
Le 6 juin, la Russie et la Turquie auraient échangé autour de l’ouverture d’un canal au sein de la mer Noire qui permettrait les exportations de céréales ukrainiennes, mais le gouvernement ukrainien n’était pas au courant de la discussion, a déclaré le WSJ.
Aucun accord de ce type n’existe, a déclaré le Kremlin, qui a de nouveau exigé que l’Ukraine retire les mines du port d’Odessa.
Mes Anticipations:
Bien que les sanctions occidentales aggravent la crise alimentaire mondiale, l’administration Biden ne l’admettra pas publiquement, bien qu’elle travaille discrètement pour tenter de trouver des échappatoires dans les sanctions afin que certains produits essentiels puissent passer à travers le blocus.
Alors que la crise alimentaire s’aggrave, les pays confrontés à la faim et aux dommages économiques dus à la hausse des prix des denrées alimentaires feront pression sur les alliés pour qu’ils assouplissent les sanctions ou les lèvent entièrement, même brièvement.
Plus longtemps les sanctions resteront en place, plus grande sera la probabilité que certains alliés occidentaux se retirent et offrent un canal pour que les marchandises interdites circulent, surtout si les troubles sociaux et politiques se renforcent dans les pays touchés.
Source: kingworldnews
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