L’hiver s’est souvent révélé un allié indispensable de la Russie.
L’hiver imminent de 1812-13 força Napoléon à se retirer de Moscou, une retraite dont sa Grande Armée ne se remit jamais.
L’hiver 1941-42 scelle le destin ultime des armées d’invasion du Troisième Reich d’Adolf Hitler.
La nouvelle stratégie de Vladimir Poutine dans la guerre qu’il a lancée contre l’Ukraine en février consiste à enrôler l’hiver 2022-23 à venir en tant qu’allier de son armée défaillante.
Depuis des semaines, des rapports font état de frappes aériennes, de missiles et de drones russes sur des centrales électriques dans toutes les grandes villes ukrainiennes.
Le faux rapport selon lequel une roquette tirée par la Russie avait atterri en Pologne, tuant deux civils, est arrivé un jour où 100 bombes, roquettes, missiles et drones russes ont touché des cibles « d’infrastructure » à travers l’Ukraine.
C’était le barrage russe le plus lourd à ce jour dans la guerre qui dure depuis neuf mois déjà.
L’objectif de Poutine : Alors que l’armée ukrainienne combat l’armée russe dans le Donbass et à Kherson, le réseau électrique dont dépendent la nation et le peuple ukrainiens doit être systématiquement attaqué, bloqué et détruit.
Sans électricité, il n’y aura ni lumière ni chauffage dans les maisons, les hôpitaux, les bureaux ou les écoles ukrainiens. Sans électricité, la nourriture ne peut pas être conservée, les poêles ne fonctionnent pas, l’eau ne peut pas être pompée.
Sans électricité, lumière et chaleur, Poutine s’attend à ce que le peuple ukrainien, qui a soutenu patriotiquement son armée, risque, par dizaines de milliers cet hiver, de mourir de froid dans l’obscurité.
L’hiver, de la mi-décembre à la mi-mars, est la plus froide et la plus sombre des saisons, et il commence dans quatre semaines.
Vendredi, « CNN » a rapporté qu’après la dernière vague de frappes russes, 10 millions d’Ukrainiens, soit un quart de la nation, étaient sans électricité.
« La Russie transforme l’hiver en arme, alors même que ses soldats s’agitent sur le champ de bataille », a écrit dimanche le « New York Times ».
« Dans un barrage incessant et intensifié de missiles tirés depuis des navires en mer, des batteries terrestres et des avions dans le ciel, Moscou détruit les infrastructures critiques de l’Ukraine, privant des millions de personnes de chaleur, de lumière et d’eau potable. »
La compagnie énergétique publique ukrainienne ajoute :
« En raison d’une baisse spectaculaire de la température, la consommation d’électricité augmente chaque jour dans les régions d’Ukraine où l’alimentation électrique a déjà été rétablie après les frappes massives de missiles le 15 novembre sur les infrastructures énergétiques ».
La position américaine dans cette guerre est que les combats s’arrêtent et les pourparlers de paix ne commencent que lorsque Kyiv dit que les combats s’arrêtent et que les négociations commencent.
Mais les Américains, dont le soutien à l’Ukraine a été indispensable dans cette guerre, doivent également avoir un mot à dire pour essayer de mettre fin à cette guerre.
Pour nous, le plus grand enjeu de cette guerre russo-ukrainienne n’est pas de savoir qui finira par contrôler Louhansk, Donetsk ou Kherson, mais que nous ne soyons pas entraînés dans un conflit militaire qui nous entraînerait vers une guerre avec la Russie, une guerre mondiale et peut-être une guerre nucléaire.
Rien en Europe orientale ou centrale ne vaut une guerre américaine majeure avec la Russie qui pourrait devenir nucléaire et coûter des millions de vies américaines.
Le Donbass et la Crimée peuvent être d’une grande importance pour Kyiv et Moscou, mais rien sur ces terres ne justifierait une guerre des États-Unis avec une Russie dotée d’armes nucléaires, le genre de guerre que nous avons réussi à éviter pendant la guerre froide de 1949 à 1989.
Le récent incident du missile sol-air S-300 raté par les forces ukrainiennes, qui a atterri à plusieurs kilomètres à l’intérieur de la Pologne, tuant deux citoyens polonais, en est un très bon exemple.
Les cris bellicistes pour des représailles de l’OTAN contre la Russie, en vertu de l’article 5 du traité de l’OTAN, ont révélé que le parti de la guerre américain est toujours très présent et impatient de la prochaine confrontation avec la Russie de Poutine.
Dans les derniers jours de ce congrès inefficace, avant que le contrôle de la Chambre ne passe aux républicains en janvier, les démocrates devraient approuver la demande de Joe Biden de 38 milliards de dollars supplémentaires pour le régime de Kyiv, son armée et sa guerre. L’adoption de cette législation garantirait pratiquement que les États-Unis continueront de financer cette guerre et prolongeront les combats jusqu’au printemps.
Pourquoi ferions-nous cela ?
Les États-Unis ne devraient pas dicter à Kyiv quand il devrait passer à la voie des négociations pour mettre fin à cette guerre. Mais nous, Américains, avons, compte tenu de nos contributions indispensables à l’effort de guerre ukrainien, le droit de dire à Kyiv quand nous pensons que les risques de nouveaux combats dépassent tout gain potentiel pour nous ; et, si Kyiv est déterminé à continuer à se battre, à faire savoir que l’Ukraine le fera sans toutes les munitions américaines.
Les grandes puissances ne doivent jamais céder à des puissances inférieures, sans lien avec leurs intérêts vitaux, la capacité de les entraîner dans des guerres non désirées.
L’incident du missile polonais et la clameur bruyante qui s’est élevée en représailles contre la Russie pour avoir frappé un pays de l’OTAN ont mis en évidence les risques inhérents à nos nombreux engagements conventionnels, où nous sommes obligés d’entrer en guerre pour des dizaines de nations, dont la plupart ne sont pas éloignées ou encore liées à la sécurité ou aux intérêts vitaux des États-Unis.
Source: zerohedge
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« La nouvelle stratégie de Vladimir Poutine dans la guerre qu’il a lancée contre l’Ukraine en février consiste à enrôler l’hiver 2022-23 à venir en tant qu’allier de son armée défaillante. »
armée défaillante ? mais l’armée russe n’a pas vraiment commencé. Sur le terrain combattent les milices du Dombass, les combattants tchétchènes, le groupe Wagner et un petit contingent de l’armée russe. L’ensemble compte 150 000 soldats, soit une infériorité numérique d’un pour trois ou quatre par rapport à l’armée ukrainienne. La plupart des nouveaux armements ne sont pas engagés. Malgré cette économie de moyens, 20% de l’ancien territoire ukrainien est sous le contrôle de la Russie.
Mais effectivement, l’hiver arrive, et dès que le sol sera gelé, il faut s’attendre à des mouvements importants de l’armée russe qui termine la formation de ses 300 000 réservistes. Et même à ce moment, elle n’aura engagé que 1% des mobilisables.
« Sans électricité, ….. les poêles ne fonctionnent pas »
sont vraiment hors-sol ces ricains de zerohedge, pour ne pas savoir que justement le poêle à bois est LE SEUL moyen de secours dans ces cas où l’électricité disparait.
Les poêles à granulés ont besoin d’électricité pour fonctionner.
Donc privilégier en effet le poêle à bois si on aspire à une certaine autonomie.