La directrice du Fonds monétaire international ( FMI ), Kristalina Georgieva, a mis en garde contre le ralentissement de la Réserve fédérale avec ses hausses de taux d’intérêt alors qu’elle tente de maîtriser la flambée de l’inflation.
S’exprimant dans une interview avec l’Associated Press mardi, la directrice générale du FMI a été invitée à faire part de ses réflexions sur la suspension de l’intérêt au milieu des craintes qu’un renforcement du dollar américain affaiblisse d’autres devises dans le monde, en particulier celles des pays les plus pauvres, et contribue à un coût de crise de la vie dans ces pays.
Georgieva a déclaré que la Banque centrale « n’a pas d’autre choix que de maintenir le cap » jusqu’à ce que le coût de la vie baisse de manière significative.
« Ils le doivent à l’économie américaine, ils le doivent à l’économie mondiale, car ce qui se passe aux États-Unis si l’inflation n’est pas maîtrisée peut également avoir des répercussions sur le reste du monde », a déclaré Georgieva.
Le dollar est en hausse de 18% cette année et a atteint un nouveau sommet en deux décennies en septembre après que la Réserve fédérale a relevé les taux d’intérêt de 75 points de base supplémentaires.
Au bord de la crise
En octobre, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a averti que les économies en développement étaient au bord d’une crise importante en raison des politiques financières et monétaires des pays développés comme les États-Unis.
« Les pays riches ont les ressources nécessaires pour mettre fin à la crise de la dette, qui s’est rapidement détériorée en partie à cause de leurs propres politiques nationales », a déclaré le PNUD.
« Ces politiques ont fait monter en flèche les taux d’intérêt dans les économies en développement et fuir les investisseurs », a déclaré le PNUD.
« Les conditions du marché évoluent rapidement alors qu’une contraction budgétaire et monétaire synchronisée et une faible croissance alimentent la volatilité dans le monde entier : 19 économies en développement paient désormais plus de 10 points de pourcentage par rapport aux bons du Trésor américain pour emprunter de l’argent sur les marchés des capitaux, les excluant ainsi le marché. Les détenteurs de nombreuses obligations des économies en développement les voient se négocier avec des rabais importants de 40 à 60 cents par dollar », a déclaré le PNUD.
« La communauté internationale ne devrait pas attendre que les taux d’intérêt baissent ou qu’une récession mondiale éclate pour agir : le moment est venu d’éviter une crise prolongée du développement.
Toujours en octobre, les Nations unies, dans leur rapport sur le commerce et le développement (CNUCED), ont mis en garde contre une récession mondiale imminente entraînée par les politiques monétaires et fiscales des économies avancées, y compris celle de la Réserve fédérale.
La CNUCED a averti que les pays en développement se rapprocheraient du défaut de paiement à moins que les banques centrales des économies avancées ne reviennent sur leur ligne de conduite.
Malgré les inquiétudes concernant l’impact de la politique monétaire intérieure sur les pays en développement, la banque centrale américaine a écarté la possibilité d’assouplir sa politique monétaire restrictive, l’inflation ayant atteint 7,7% en octobre, bien avant l’objectif de 2% de la Fed.
Jim Bullard, président de la Federal Reserve Bank of St. Louis, dans une interview avec MarketWatch le 28 novembre, a déclaré qu’il pensait que le FOMC [Federal Open Market Committee] devra probablement être plus agressif avec ses hausses de taux à l’avenir, les portant à au moins 5% dans le but de calmer l’inflation brûlante.
Le comité doit se réunir à nouveau les 13 et 14 décembre pour sa dernière réunion de 2022.
Georgieva a noté mardi que l’inflation reste élevée aux États-Unis et en Europe, ajoutant que « les données à ce stade indiquent de graves problèmes mais qu’il était encore trop tôt pour prendre suffisamment de recul ».
Source: zerohedge
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