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mercredi 23 avril 2025 - 04:06

30.000 hectares en exploitation dans un pays de 100 % d’inflation

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Dans mon activité d’investisseur, j’ai participé à une visite dans une opération agricole dans la région de Salta, en Argentine.

Pour le contexte, le peso argentin est l’une des pires monnaies des 20 dernières années. 1 peso valait 1 dollar en 2000. Puis, après une période de remous, et une fermeture des banques, il valait 0,25 dollars. Le déclin n’a pas cessé. Il vaut aujourd’hui environ 0,25 centimes de dollar. Une perte de 100 fois sa valeur en 20 ans.

Nous avons rencontré les gérants de la société – qui a plusieurs centaines d’employés. Ils sont les membres d’une famille qui a commencé à exploiter des terres dans la région au cours des années 70.

Le succès de l’exploitation, qui regroupe aujourd’hui environ 30.000 hectares de terres cultivables, montre comment un actif tangible – des terres – peut permettre de prospérer, malgré les déboires de la monnaie ou l’instabilité des régimes politiques.

Prospérité rurale

L’activité économique de l’Argentine provient à 7% de l’agriculture, contre 1,6 % en France.

En réalité, elle représente sans doute encore plus de la création de richesse que cela.

L’agriculture de subsistance permet aussi de nourrir beaucoup de gens. Dans les montagnes, ils ont des petits troupeaux de chèvres ou de moutons.

Assez peu de la production obtient une autorisation, et les gens vendent les produits contre du liquide (de préférence des dollars). Elle ne compte pas dans les statistiques, par conséquent.

Dollarisation de l’Argentine

Seul 10 % des transactions en Argentine passent par le système bancaire, nous dit un contact.

En comparaison, 35 % des transactions par les particuliers français en magasins se font par carte.

Et à part le commerce de détail, presque tout fonctionne au travers du système bancaire. En France, 65 % des entreprises déposent plus de revenus en espèce à la banque qu’elles ne retirent.

En Argentine, personne ne dépose à la banque s’il peut l’éviter. Ils tentent tant bien que mal de vivre avec les contrôles de changes, qui vous retirent la moitié de votre pouvoir d’achat si vous déposez vos dollars à la banque.

Un tracteur vous coûtera 80.000 $ si vous payez avec des dollars via un compte bancaire.

La même machine vous coûterait seulement 40.000 $ si vous pouviez arriver dans le pays avec une valise remplie de billets.

Une différence énorme, surtout si vous avez une exploitation marginale…

Pour les petits montants de quelques milliers de dollars, vous n’aurez pas de soucis.

L’échange d’argent au taux libre a lieu dans des cuevas (“caves” où travaillent des changeurs), ou via des arbolitos (“arbustes” ou courtiers qui vous échangent de l’argent à domicile).

Tout cela est illégal,” nous dit un avocat. Cependant, tout le monde, y compris la police, utilise leurs services sans rien cacher. Ils comptent même sur les forces de l’ordre pour la protection.

Par contre, vous aurez des problèmes avec des dépenses plus sérieuses. Jusqu’à récemment, les étrangers pouvaient contourner les contrôles de changes via l’achat d’obligations publiques argentines (en dollars), qu’ils pouvaient ensuite revendre en pesos au taux libre (où le dollar vaut environ deux fois plus qu’au cours contrôlé).

Les règles changent tout le temps, et cette méthode ne marche plus, nous dit un contact.

Le Bitcoin, paraît-il, sert à présent de moyen de paiement pour de nombreuses personnes.

Les gens évitent aussi d’échanger de l’argent quand c’est possible. Par exemple, l’un a une maison de campagne. L’autre une maison en ville. Soit ils échangent, ou se les prêtent mutuellement.

Notre contact nous explique aussi les différences de tarifs sur les dollars. Parce que les gens ont peur des faux, ils préfèrent certaines coupures, de certaines dates d’émission. Un billet de cent dollars “à la petite tête” vaut un peu plus qu’un billet “à la grande tête.” Les deux ont un cours légal identique aux États-Unis.

Cependant, ici, personne ne compte mettre les billets dans une banque, ce qui leur permettrait d’obtenir de nouvelles coupures garanties d’être légales.

De la même manière, un billet avec une déchirure – d’une même valeur si vous l’utilisez aux États-Unis – vaut un peu moins cher dans la rue de Buenos Aires. Un billet trop usé sera refusé.

Le cours du dollar par rapport au peso varie de jusqu’à 5 % selon les régions. Les billets viennent le plus souvent de Buenos Aires, où les touristes et expatriés en dépensent dans les commerces.

Par contre, ils trouvent une forte demande dans les lieux où de grandes sommes changent de mains en liquide, aux frontières de Bolivie ou de Paraguay, par exemple.

Ainsi, des courtiers font des allées-venues. Ils achètent des dollars à la capitale. Ils les revendent aux frontières. La marge permet de payer les frais et risques du voyage.

Notre contact résume pour un compagnon de voyage : “Si tu veux venir t’installer ici, et te mettre aux affaires, il faut savoir réfléchir comme un Argentin.”

Les Argentins réfléchissent un peu comme les Français. Ils ont beaucoup de règles et de normes. Et aussi beaucoup de trous dans l’application de la loi. Les Argentins brisent ouvertement la loi de façon plus courante, souvent afin de contrer les déboires de la monnaie.

Avec l’explosion des coûts de l’énergie, la perte en valeur des euros, et la baisse des salaires ajustés pour l’inflation, peut-être que plus de gens vont “penser comme des Argentins.”

Si vous voulez suivre plus de commentaires sur les placements, la Bourse, et comment vous protéger de l’inflation, cliquez ici.

1 COMMENTAIRE

  1. il est très très difficile de s installer en argentine pour un européen et impossible d y importer quoi que ce soit,
    sauf un payer des frais de douanes incroyables, plus de 150%….,
    a par ca c est un bon pays a connaitre.

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