Même si les banques centrales du monde entier ont augmenté les taux d’intérêt ces derniers mois, les prix des denrées alimentaires continuent d’augmenter. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles cela se produit. Tout d’abord, la demande alimentaire est très inélastique. En d’autres termes, peu importe la hauteur ou la baisse des prix, les gens auront toujours besoin de manger. Ainsi, même si la Réserve fédérale envoyait des taux d’intérêt dans la stratosphère, les gens auraient toujours besoin d’aller au supermarché pour se nourrir et nourrir leur famille. Deuxièmement, nous sommes confrontés à de graves problèmes d’approvisionnement à long terme.
Comme je l’ai détaillé dans les articles précédents, la production alimentaire est considérablement entravée de différentes manières, et cela ne va pas changer de sitôt. Il n’y a tout simplement pas assez de nourriture pour nourrir tout le monde sur la planète, et les approvisionnements ne feront que se resserrer dans les mois et les années à venir. Quoi que fassent les banques centrales, cela va faire grimper les prix alimentaires de manière constante.
Mais même si les taux d’intérêt plus élevés n’ont pas eu beaucoup d’impact sur les prix alimentaires, nous savions tous qu’ils affecteraient considérablement les économies occidentales à bien d’autres égards. L’activité économique commence à se tarir dans tout le monde occidental et, comme je l’ai dit l’autre jour, l’Europe est déjà plongée dans une récession.
De plus, la hausse des taux d’intérêt a fait éclater la bulle immobilière mondiale, et ici, aux États-Unis, nous sommes entrés dans ce qui deviendra finalement la plus grande crise de l’immobilier commercial de toute notre histoire.
En plus de tout le reste, des centaines de petites et moyennes banques luttent maintenant pour survivre parce que des taux plus élevés ont creusé des trous noirs géants dans leurs bilans.
Après avoir constaté tous les dégâts qu’ils ont causés, les responsables de la Réserve fédérale ont finalement décidé de « suspendre » mercredi leur campagne de hausse des taux d’intérêt…
Les décideurs de la Réserve fédérale ont laissé le taux d’intérêt de référence de la banque centrale inchangé malgré une inflation qui dépasse son objectif depuis plus de deux ans, affirmant que la pause lui permettrait d’évaluer les effets des hausses antérieures sur l’économie.
La Fed a déclaré mercredi qu’elle maintiendrait son taux de référence dans une fourchette de 5 % à 5,25 %, la fourchette qu’elle a fixée lors de sa réunion de mai et la plus élevée depuis la baisse des taux de la Fed à l’été 2007. Dans le même temps, le La Fed a signalé qu’elle s’attend à une hausse au moins deux fois de plus cette année.
S’ils avaient le moindre bon sens, ils commenceraient à réduire les taux.
Mais cela n’arrivera probablement pas avant un certain temps.
La bonne nouvelle est que la hausse des taux a suffisamment écrasé l’activité économique pour que le taux global d’inflation ait commencé à baisser…
Dans l’ensemble, les prix à la consommation ont augmenté de 4 % par rapport à l’année précédente, contre 4,9 % en avril et un sommet de 40 ans de 9,1 % en juin dernier, selon l’indice des prix à la consommation du ministère du Travail.
Bien sûr, vous devez prendre ces chiffres avec prudence.
Si le taux d’inflation était encore calculé comme il l’était en 1980, il serait encore à deux chiffres en ce moment.
Et quand vous regardez l’IPC de base, il a « à peine bougé » au cours de la dernière année…
Et lorsque vous creusez dans l’IPC de base, les nouvelles ne sont pas aussi bonnes. En fait, c’est carrément mauvais.
L’IPC sous-jacent, hors prix de l’alimentation et de l’énergie, a augmenté de 0,4 % d’un mois sur l’autre. Sur une base annuelle, l’IPC de base a augmenté de 5,3 %.
Pour mettre ce chiffre en perspective, l’augmentation de l’IPC de base en mai 2022 était de 6 %. Cela signifie que l’augmentation de l’IPC de base a à peine bougé.
C’est très troublant.
Et ce qui est encore plus troublant, c’est le fait que les prix des denrées alimentaires aux États-Unis continuent d’augmenter…
Mais ce que les données ont également révélé, c’est que les prix des denrées alimentaires continuent d’augmenter. Selon les nouvelles données du gouvernement, les prix des aliments à domicile ont augmenté de 5,8 % pour l’année se terminant en mai. Pour la restauration hors domicile, les prix ont bondi de 8,3 %.
Encore une fois, il est important de se rappeler que la façon dont l’inflation est calculée a radicalement changé au fil des décennies.
Si l’inflation alimentaire était encore calculée comme elle l’était en 1980, ces chiffres seraient à deux chiffres.
Et même avec toutes les modifications et altérations qu’ils font aux chiffres ces jours-ci, il y a certaines catégories d’aliments où les chiffres officiels qui nous ont été donnés montrent en fait une inflation à deux chiffres sur une base annuelle…
Légumes surgelés (18,7%)
Boissons glacées (15,8%)
Pain (12,5%)
Graisses et huiles (11,8%)
Bonbons (11.6%)
Gâteaux, biscuits et cupcakes (11%)
Aliments et préparations pour bébés (10.1)
Le coût de la vie a augmenté beaucoup plus rapidement que nos chèques de paie, ce qui exerce une pression financière énorme sur les familles américaines.
Grâce à l’augmentation rapide du coût de la vie, plus d’adultes américains que jamais sont obligés de trouver une « deuxième activité salariale« …
Aux États-Unis, jusqu’à deux adultes sur cinq ont une activité professionnelle parallèle, selon une récente enquête « Bankrate » auprès de plus de 2 500 adultes, confirmant les données de « LendingTree » du début de cette année qui ont révélé que les concerts parallèles ont augmenté de 13% au cours des deux dernières années et des données récentes de « Deloitte » qui ont révélé que de plus en plus de milléniaux et de la génération Z ajoutent des emplois à temps partiel. Les jeunes employés sont plus susceptibles d’avoir besoin d’un emploi supplémentaire : 53 % des membres de la génération Z et la moitié des milléniaux en ont un, selon « Bankrate », contre seulement 40 % des membres de la génération X et 24 % des baby-boomers.
C’est le reflet de l’état de l’économie, qui a donné à de nombreux Américains, même ceux qui gagnent six chiffres, l’impression de vivre d’un chèque de paie à l’autre.
En fin de compte, les activités parallèles sont devenues une nécessité pour beaucoup de ceux qui luttent pour rivaliser avec le rythme de l’inflation et tentent d’économiser au milieu des craintes de récession.
Et l’inflation alimentaire est également l’une des raisons pour lesquelles la demande dans les banques alimentaires du pays a explosé ces derniers mois.
Par exemple, regardez simplement ce qui se passe dans une région de l’Oklahoma…
Les banques alimentaires de « Green Country » constatent une augmentation du nombre de personnes qui utilisent leurs services.
Deux problèmes sont en jeu : il est plus coûteux de joindre les deux bouts en raison de l’inflation et les prestations d’urgence SNAP se terminent.
Rien que depuis mars, la banque alimentaire a déclaré qu’il y avait eu une augmentation de 50% du nombre de personnes ayant besoin d’aide.
Malheureusement, cela ne se produit pas qu’aux États-Unis.
En fait, l’inflation alimentaire est un problème beaucoup plus important en Europe en ce moment…
Que ce soit en Espagne, en Hongrie ou en Italie, les prix alimentaires continuent d’augmenter en Europe alors même que l’inflation ralentit. L’inflation alimentaire a atteint un pic historique en mars, en hausse de 19,2 % par rapport à l’année précédente, et est tombée à 12,5 % en mai. Les gouvernements de tout le continent tentent de trouver des solutions : l’Espagne a renoncé à sa taxe de 5 % sur les produits alimentaires, la France a conclu un accord de prix de trois mois avec les supermarchés et la Croatie a imposé un contrôle des prix.
Mais les interventions ne semblent pas suffisantes, et même des denrées de base ou des produits typiques sont impactés. En Italie, le prix des pâtes a bondi de 14 % au cours de la dernière année, soit deux fois plus que l’inflation globale, et les tables nationales paient un prix élevé pour les coûts énergétiques plus élevés par suite de l’invasion russe de l’Ukraine, ainsi que les pénuries de blé qui en résultent.
Partout dans le monde, les prix alimentaires augmentent plus vite que les salaires.
Et les perspectives de la production alimentaire mondiale en 2023 ne sont pas prometteuses.
Malheureusement, ce n’est que le tout début de cette crise. Dans mon dernier livre, je consacre plusieurs chapitres à détailler un certain nombre de tendances cauchemardesques à long terme qui vont absolument écraser la production alimentaire mondiale au cours des années à venir.
Peu importe ce que nos dirigeants font maintenant, la famine mondiale est inévitable.
Nous ne sommes pas en mesure de nourrir tout le monde dans le monde en ce moment, et les approvisionnements alimentaires mondiaux ne feront que se resserrer.
Mais la plupart des gens ne comprennent pas les tendances à long terme auxquelles nous sommes confrontés.
La plupart des gens supposent simplement que les « obstacles sur la route » auxquels nous sommes actuellement confrontés ne sont que temporaires et que tout ira « bien » à long terme.
Ne soyez pas une de ces personnes.
Source: theeconomiccollpaseblog
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