Georges Martin, diplomate suisse expérimenté, livre une analyse incisive sur les tensions géopolitiques actuelles, dénonçant les choix stratégiques qui, selon lui, ont conduit à des confrontations évitables. Sur le conflit russo-ukrainien, il critique fermement l’OTAN, qu’il compare à un « boa » ayant encerclé la Russie, alimentant un sentiment de menace. Selon lui, la décision de pousser l’Ukraine et la Géorgie à rejoindre l’alliance en 2008 a marqué un tournant dangereux, établissant une dynamique de confrontation au détriment d’une possible architecture de sécurité collective entre l’Est et l’Ouest.
Martin pointe également du doigt le rôle des médias et du complexe militaro-industriel, qu’il accuse d’avoir exacerbé les tensions en imposant une propagande guerrière. Il déplore une uniformisation des discours en faveur des conflits, rappelant les mécanismes de propagande similaires à ceux ayant précédé la Première Guerre mondiale. Il met en garde contre une domestication du langage guerrier, qui rend la guerre de plus en plus acceptable et souhaitable.
Sur le conflit israélo-palestinien, il critique la politique de Benyamin Netanyahou, qu’il décrit comme intransigeante et responsable de la radicalisation en Israël. Il estime que l’absence d’un État palestinien alimente les tensions et offre un terrain fertile aux organisations terroristes. Martin va jusqu’à qualifier les actions israéliennes à Gaza de nettoyage ethnique, dénonçant leur caractère disproportionné et leur impact durable sur la haine entre les peuples.
Enfin, Georges Martin appelle à un changement de paradigme, insistant sur l’importance de préparer la paix plutôt que la guerre. Il exhorte les nations, et en particulier la Suisse, à reprendre leur rôle d’architectes de la paix, rappelant que la sécurité ne peut être garantie par la confrontation, mais par une volonté sincère de coexistence et de dialogue.