Lors de la crise de l’énergie en 2022, les décisions des dirigeants imposent à EDF des achats de courant au prix de marché, puis des ventes à perte aux particuliers.
Les pertes d’EDF sur l’année arrivent à 18 milliards d’euros.
Ensuite, le gouvernement annonce alors une nationalisation de la société… Le titre baisse en 2022, jusqu’à l’annonce d’un rachat en juillet 2022, puis remonte à 12 euros – le prix de rachat.
Rebond de passage du bénéfice
Grâce à une hausse de la production de courant, et sans la nécessité d’achats au prix de marché – pendant une période de pénurie dans l’électricité – EDF économise sur les coûts de procuration de l’électricité.
En somme, sans les achats de courant en compensation de la fermeture des centrales… les coûts baissent de 40 milliards d’euros en 2023, par rapport à 2022.
Ainsi, EDF génère 10 milliards de bénéfice pour l’année !
La manne change peu de choses sur la durée.
L’avenir d’EDF requiert plus de production à base de nucléaire, et des ventes au prix de marché.
Or, les ambitions du gouvernement mettent en avant le développement des renouvelables.
Le graphique ci-dessous du ministère de l’Écologie montre le développement de la part de renouvelables dans l’économie – et l’objectif des dirigeants, de 33 % de renouvelables à 2030.
Les espoirs des dirigeants dans les renouvelables requièrent bien plus de dépenses sur les éoliennes et le solaire.
EDF sert non pas au développement du nucléaire, mais au transfert de subventions vers l’industrie de renouvelables…
Dans une note en juin dernier, la Cour des comptes estime à 1.000 milliards d’euros par an le coût des objectifs de 2030, au niveau de l’UE.
Normalisation des prix de l’électricité : perte de la source de profits d’EDF
Selon l’indice Epex, les prix de l’électricité moyens en Europe passent de 135 à 61 euros le Mwh en un an, à date du 21 février 2024.
En effet, la consommation d’électricité baisse un peu d’année en année.
Rapporte Ember-climate :
“La demande d’électricité [en Europe] a baissé de 3,4 % en 2023. Ainsi la demande a baissé de 6,4 % en 2023 par rapport au début de la crise des énergies, en 2021.”
Avec un retour de la production du nucléaire, le prix de MWh part en général vers la baisse.
En 2023, avec des prix de l’électricité autour de 100 euros le MWh en moyenne, EDF bénéficie d’une “faille” – selon le journal La Tribune – dans le système de régulation des prix.
En effet, EDF fournit, de loi, environ le tiers de son courant aux distributeurs, à un prix de 42 MWh.
Ainsi, en période de hausse du prix du courant, les distributeurs achètent un maximum de courant à EDF – en-dessous du prix de marché.
Par contre, la loi oblige EDF à la vente d’environ 100 TWh de courant au prix de 42 euros le MWh. Après l’atteinte de l’objectif, la société vend le restant du courant au prix du marché !
La part des ventes d’EDF au prix de marché – au lieu du prix établi par la loi – atteint 33 % en 2023 !
Par contre, il baisse à 23 % en 2024.
Or, la vente d’une grande part du courant au prix de marché explique le rebond des bénéfices en 2023.
Ainsi, la société attend une baisse des bénéfices, de milliards d’euros, en 2024…
Avec, de plus, les objectifs pour le financement des renouvelables – aux dépens de l’investissement dans le nucléaire -, EDF a peu d’espoirs pour beaucoup de rentabilité sur la durée.
