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mercredi 16 avril 2025 - 04:57

Des cercueils en carton: au Venezuela, même mourir coûte trop cher

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cerceuil-cartonQuand son frère est décédé il y a un mois, Miriam Navarro a eu besoin que ses voisins se cotisent pour l’aider à payer le cercueil, un bien désormais inaccessible pour beaucoup au Venezuela, plongé dans une grave crise économique.

« J’étais effondrée. Je n’avais pas l’importante somme d’argent que demandaient les pompes funèbres », raconte cette femme au foyer de 66 ans, dans sa maison encore en construction de Maracay, à 105 kilomètres de Caracas.

« Sans l’aide du voisinage, j’aurais eu à l’enterrer dans la cour de la maison », affirme-t-elle.

Grâce à l’argent collecté, elle a pu acheter un cercueil fabriqué par un menuisier de son quartier, Ronald Martinez, mais elle a dû choisir l’option la moins chère, en MDF, matériel comprimé fait de sciure et de résine.

Comme elle, de nombreux Vénézuéliens peinent à affronter les coûts élevés d’un enterrement: certains optent pour la crémation pour éviter de payer un emplacement dans le cimetière, d’autres se contentent d’un cercueil en carton-pâte ou réduisent la période de veillée mortuaire de 24 à huit, quatre voire même deux heures.

Conscient de ces difficultés, Elio Angulo, entrepreneur de Barquisimeto (nord-ouest), prévoit de commercialiser bientôt le « biocoffre », un cercueil en carton, composé à 70% de matériel recyclé.

« Il est à la fois écologique et économique. Il est prévu pour la crémation mais peut aussi servir à l’inhumation. Notre proposition apporte une solution dans un pays en crise », vante-t-il auprès de l’AFP, assurant avoir déjà reçu des demandes de plusieurs villes au Venezuela, mais aussi de Colombie et d’Equateur.

Le pays sud-américain, autrefois riche producteur pétrolier, a vu son économie s’effondrer avec la chute des cours du brut. Il souffre désormais de graves pénuries d’aliments et de médicaments et affiche la pire inflation au monde (180% en 2015).

Alors que le salaire mensuel minimum est de 33.000 bolivars (50 dollars au taux officiel le plus élevé), les habitants, qui passent déjà leur vie à faire la queue aux supermarchés, doivent aussi affronter une mort qui coûte de plus en plus cher.

Mourir appauvrit beaucoup

Ronald Martinez, qui a monté son entreprise de pompes funèbres il y a cinq ans, a dû commencer il y a deux ans à concevoir lui-même les cercueils car « on n’en trouvait plus » à cause du manque de métal pour en fabriquer en laiton, les plus utilisés dans le pays en raison du coût élevé du bois.

La trentaine de fabricants de cercueils du pays ont besoin de 450 tonnes de laiton par mois, mais l’entreprise d’Etat qui les fournit n’arrive plus à suivre.

« Un mois, elle a fourni seulement 60 tonnes. Nous avons dû avoir recours à des marchés secondaires et cela renchérit les coûts », explique Juan Carlos Fernandez, un responsable de la Chambre nationale des entreprises funéraires.

Appuyé sur un cercueil qui doit encore être peint, Ronald Martinez, 40 ans, se rappelle qu’il y a cinq ans, l’objet valait 720 bolivars. Aujourd’hui, sous l’effet de l’affolante inflation, c’est le prix d’une baguette.

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« Un service funéraire coûtait 4.500 bolivars, et maintenant le moins cher est à 280.000 et cela peut atteindre 400.000 à 600.000 », dit-il, avant de trancher de manière solennelle: « Cela coûte plus cher de mourir que d’être en vie ».

Un cercueil en laiton coûte 85.000 à 120.000 bolivars, tandis que la version en carton ou MDF est facturée 55.000 à 80.000. « C’est plus économique et personne ne se rend compte » de la différence, assure Ronald, qui propose même l’option de la location pour 25.000 bolivars.

Louer son cercueil? Elio Angulo se dit contre, pour des raisons d’hygiène, vantant les qualités de son « biocoffre », qui « coûtera 50.000 bolivars et supporte un poids de 125 kilos ».

Mais il se rend bien compte de la situation dramatique de certaines familles qui n’ont pas les moyens et dont les dépouilles des proches « sont emmenées dans des sacs » jusqu’au crématorium.

« Aujourd’hui, mourir appauvrit beaucoup », reconnaît-il.

Source: boursorama

14 Commentaires

  1. Le problème pour ce pays, c’est qu’il ne possède plus d’énergies.

    Le bois des cercueils est bien plus utile pour cuisiner et chauffer que pour disparaître et être enterré.

    La chasse au gaspi, fait feu de tout bois !

  2. La bourgeoisie vénézuéliene et les services américains ont finis pas se payer le peuple vénézuélien.
    Et maintenant ils vont les faire régresser à l’âge de pierre pour que plus jamais ils ne relèvent la tete.
    Mais aussi pour donne l’exemple aux peuples voisins.

  3. Il est absurde, pour un pays, de ne vivre que d’exportations et d’importations, la preuve en est.
    Ce n’est que lorsque celui-ci se retrouve dans la possibilité de vivre en relative autarcie, que sa population puisse survenir à la majorité de ses besoins, que la question d’exportation et d’importation doit se poser, mais pas avant.
    Nécessairement il faut importer des matières premières et de l’énergie, exporter pour pouvoir se les fournir, mais pour le reste, nourriture, habillement, immobilier et mobilier, avoir des capacités d’autosuffisances est primordiale.
    Quitte, pour protéger son marché intérieur, de rendre les frontières semi-poreuses avec des droits de douane importants pour tout ce qui concerne le marché intérieur, soit l’essentiel.
    Ainsi, le tourisme ou l’exportation de matières premières ne doivent représenter qu’un apport et non pas le centre de l’économie de ce pays, même si cet apport représente une part substantielle d’argent pour celui-ci, cela permettra à la population de profiter de services publiques de qualité, par exemple.
    Si n’est pas pris en compte le potentiel de volatilité de l’économie mondiale et que le-dit pays reste mono-producteur, de tourisme, d’énergie, de matière-première, à la moindre défaillance internationale, le même scénario s’y déroulera comme au Vénézuéla, ainsi pouvons-nous craindre qu’il puisse arriver la même chose en Arabie-Séoudite.
    En Occident, la situation y ressemble mais pour une cause différente, nous produisons du crédit et des dettes au lieu et place d’une mono-production, mais le résultat est le même puisqu’en France, tout comme aux U.S.A., il ne s’y produit plus grand chose.
    Notre seule solution serait de fermer nos frontières pour pouvoir rebâtir un tissu industriel de quelque envergure, donc de nous débarrasser de l’Union-Européenne.
    Vu la situation de notre société, très peu de temps après, cela ne changera pas grand chose entre l’avant et l’après France-quitte, puis nous pourrons rapidement voir apparaître des améliorations notables, c’est pourquoi les eurolâtres feront tout pour pourrir la vie des anglais, ceci pour nous empêcher de faire la même chose qu’eux.
    Mais cela conduira inéluctablement à l’affaiblissement de la City et, dès lors, à la ruine de l’économie-monde, donc à celle de l’U.E..

    • 1)Le problème dans ses pays c est que la question du partage de la terre est très épineuse, un petit nombre de famille possède la majorité des terres..cela semble etre un héritage récurrent de l’après colonisation espagnole..

      2)Les gouvernements Venezueliens n ont pas attendu vos conseils..lire wikipedia

      @ »En 2008, le Venezuela était autosuffisant dans ses deux céréales les plus importantes, le maïs et le riz, avec des augmentations de production de 132 % pour le maïs et entre 71 et 94 % pour le riz depuis 1998. Le pays a également atteint l’autosuffisance en viande de porc, ce qui représente une augmentation de la production de près de 77 % depuis 1998. Le pays est également en voie d’atteindre l’autosuffisance dans un certain nombre d’autres importants aliments de base, y compris le bœuf, le poulet et les œufs, pour lesquels la production nationale arrive actuellement à 70, 85 et 80 % de la demande nationale respectivement. La production de lait a augmenté de 900 % à 1,96 millions de tonnes, réalisant 55 % de la demande nationale. Beaucoup d’autres cultures ont connu des augmentations importantes au cours de la dernière décennie, y compris les haricots noirs (143 %), les légumes-racines (115 %), et le tournesol pour la production d’huile de cuisson (125 %)6,10. »

      En revanche si vous avez une théorie sur ce qui a précipité l’effondrement depuis 2013

      • Oui, cela proviendrais, mais je n’en pas de preuve, de la désindustrialisation actuelle, d’où ses méventes pétrolières, ceci doublée sûrement de la tentation U.S. de pomper les richesses de ce pays au travers de sa monnaie, je soupçonnerais que la même chose se produise sur l’euro.
        D’ailleurs demandons-nous si cette histoire de T.A.F.T.A. ne serait pas un cheval de Troie qui aurait de but d’aider l’empire dans cette optique.
        Le problème des empires c’est son oligarchie qui a un vital besoin d’absorber les richesses des pays sous son joug, quel qu’en soit la nature.
        Dès que celui-ci ne peut plus s’agrandir, auparavant en raison de la vitesse de déplacement, ensuite, lors de la domination mondiale des européens, par les limites des empires concurrents, aujourd’hui simplement parce que les U.S.A. ne peuvent pas aller plus loin, de 1991 à 2001 environ, ils détenaient le contrôle économique de l’ensemble de la planète.
        Donc, dès qu’un empire ne peut plus s’agrandir, dis-je, son oligarchie tend à phagocyter autant l’ensemble des richesses les nations sous leur contrôle que celles de leur propre peuple, ceci accompagné d’une perte de vertu (das le sens ancien du terme) et de culture).
        Son but étant de perdurer en tant que dominant toute la sphère sociale de ce quelle considère comme étant sa possession, soit son pays originel ainsi que ceux sous sa coupe, j’appelle ça l’autophagie impériale.
        Bien entendu cela ne peut durer et se finit toujours de la même façon, soit l’effondrement impérial et la disparition plus ou moins total de la-dite oligarchie, ceci accompagné de la séparation plus ou moins rapide d’avec ses conquêtes.
        Notons que les pays d’Amérique-du-Sud furent les premiers états sous la domination U.S., il est donc logique que ce soit eux qui souffrent le plus de sa disparition.
        Cette ruine vénézuélienne, qui suit celle d’autres pays tel que l’Argentine, n’est que l’un des signes de cette prochaine disparition.
        Il est à noter que la confrontation de la guerre-froide qui nécessita que les empires européens se désagrègent, fit que ce phénomène d’autophagie impériale n’en était qu’en ses début, d’autant plus que d’autre phénomènes entrèrent rapidement en jeu, comme les deux guerres mondiales qui ruinèrent une bonne part des oligarchies européennes, les tentions est/ouest européens, autant politiques qu’idéologique, la constitution de l’Europe économico-politique sous l’égide étasunienne, etc…

        • Mouais sauf que la désindustrialisation elle ne date pas d’hier, ni de Chavez..mais du début des années 90
          On notera aussi les coups bas de l’élite pro -americaine ( et qui apparemment n aime pas les sans dents venezueliens)qui n hésita pas à fomenter un coup d’état voir carrément à saboter l’industrie pétrolière, Bref elle a bien savonné la planche pour faire fuir les capitaux et les investisseurs étrangers..tout en s engraissant comme un cochon..Bref L’élite Venezuelienne porte une lourde responsabilité dans le naufrage du pays
          On voit actuellement la touche finale du plan ..les successeurs de Chavez seront chassés..par le peuple..car l’élite voudra faire cela proprement et on reviendra au bon vieux temps de la période Perez
          Certes les Américains n ont jamais aimé Chavez, mais son pire ennemi était en fait cette oligarchie locale.
          Tiens un peu comme chez nous…on verra le jour ou l’état ruiné arrêtera les aides et primes festives en tout genre
          Cela me fait penser à l Indonésie de l’après Soharto..ou le pays a plongé dans la misère(fuite de capitaux, emeutes religieuses,résurgence de maladies éradiquées etc etc)..les étrangers n’ayant confiance que dans les Berkeley boys..la situation s est amélioré quand un autre berkeley boy s est fait élire.;étrange non?
          Il est certains que l’entrée de la chine dans l’omc a rendu caduc les accords de l alena, et autre mercosur..
          Le tafta ?qui pousse le plus en Europe? essentiellement l’Allemagne..dont l économie est basée sur l exportation.
          Après en Asie ,la chine est entrain de tisser une énorme toile d’accords commerciaux avec L’Asie du Sud-est(700 millions d habitant)et la zone pacifique…et tôt ou tard les japonais devront choisir leur camps
          Bientôt Les occidentaux feront de la figuration en Asie..un peu de luxe, de pinard,avion et voiture de luxe ..

          • Je crois que vous ne voyez pas que cette désindustrialisation, auparavant le fait de volontés diverses, est aujourd’hui parvenue à un fonctionnement totalement indépendant de toute volonté humaine.
            Certes, les oligarques vénézuéliens font tout pour renverser le pouvoir en place, mais songez que le même processus est survenu dans de nombreux pays sud-américains, avec, à la croisée, le géant U.S. et son dollar.
            L’un des géants, la Chine, se retrouve aux pieds d’argile.
            Nous vivons la fin d’une période, celle de la domination de l’empire U.S. et de tout ce qui gravite autour, mais de cela, peut ceux ceux osant se l’avouer.

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