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mardi 22 avril 2025 - 20:08

Simone Wapler: Rattrapées par la dette !

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L’Italie et bientôt la France sont rattrapées par leurs dettes publiques. La dernière entourloupe monétaire qui mijote pour reculer la faillite est la « monnaie fiscale ».

« Nous faisons le compte-rendu d’une conférence importante sur l’avenir de la dette italienne qui s’est tenue hier à Rome et a fait la une de l’actualité italienne ce matin ». Eurointelligence, 4 juillet

Dans cette note, Eurointelligence se pose la question de savoir si l’Italie se dirige vers une restructuration de sa dette.

C’est une première qu’un parlement européen tienne une discussion sur ce sujet et sur la compatibilité avec l’euro d’une dette publique trop lourde.

Entre autres thèmes débattus, celui d’une « monnaie fiscale » : des coupons émis par l’Etat italien que les gens pourraient utiliser en paiement de leurs impôts. C’est une mesure sur laquelle avait travaillé en son temps Yanis Varoufakis.

Je sais que beaucoup de gens considèrent Yanis Varoufakis comme un génie de la finance et se pâment sur ses écrits. Pour ma part, je le considère – pour bien avoir étudié ses actions -comme un manipulateur retors.

La « monnaie fiscale » n’est pas une solution à la dette mais ça permet d’enfumer encore un peu plus longtemps. Rappelons que la seule solution, quand on dépense trop et que les dettes s’accumulent, consiste à dépenser moins.

Comme nous allons probablement entendre de plus en plus parler de « monnaie fiscale », voici les principes de cette nouvelle panacée monétaire.

D’abord une définition par les promoteurs de la monnaie fiscale :

« Toute créance, privée ou publique, que l’Etat accepte de détenteurs pour les décharger de leurs obligations fiscales, soit sous la forme d’une remise d’impôt ou pour régler (payer) l’Etat.

La monnaie fiscale n’est pas une monnaie à cours légale et peut ne pas être convertie comme monnaie à cours légale par l’Etat. Cependant, elle est négociable, transférable à des tiers et s’échange sur le marché. » « Fiscal Money » to End the Unending Crisis, Biagio Bossone and Marco Cattaneo*

Perplexe, cher lecteur ? Je vous comprends. Moi aussi.

Pour mieux comprendre, vous devez adopter la mentalité dominante des défenseurs de ce genre d’idée : la monnaie ne peut être QUE crédit (dette).

La monnaie n’est jamais marchandise, ou encore – horreur et abomination – de l’or ou de l’argent. Ce serait beaucoup trop contraignant. Car voyez-vous, la dette peut s’émettre en quantité illimitée ; tant que les gens croient qu’elle sera un jour remboursée, ils l’acceptent.

La monnaie n’est QUE dette et la meilleure monnaie est celle qu’émet l’Etat. La reconnaissance de dette d’un Etat est supérieure à toute autre monnaie pour la simple et unique raison que l’Etat a comme garant les contribuables et qu’il peut faire usage de la « violence légale » pour les faire payer.

Si, vous, vous vouliez émettre des dettes en quantité illimitée, il faudrait bien vous trouver de sources de revenus illimitées et avouez que c’est difficile… Mais pour l’Etat (qui ne veut que notre bien) ce n’est pas un problème.

La « monnaie fiscale » est donc une monnaie que l’Etat émet pour le règlement des impôts en parallèle avec la monnaie qui a actuellement cours, l’euro.

Vous voyez dans cette définition que l’Etat « accepte » cette monnaie de « détenteurs » qui ont à acquitter des impôts.

Mais c’est l’Etat qui a émis cette monnaie ! Comment les détenteurs l’ont-ils donc obtenue en premier lieu ?

Si vous reformulez, l’arnaque devient plus claire : l’Etat paye en « monnaie fiscale » mais vous avez aussi le droit de le payer (ou de payer quelqu’un d’autre) en « monnaie fiscale ».

Reprenons :

Lorsque l’Etat doit payer quelque chose à quelqu’un, il émet sa monnaie fiscale.

Par exemple, votre entreprise qui a fourni un service à l’Etat reçoit de la monnaie fiscale plutôt qu’un règlement en euro. Ensuite, si votre entreprise doit payer l’Etat, ou l’URSSAF, ou l’assurance-maladie des employés… elle le règle avec cette monnaie fiscale.

Autre exemple : vous recevez une prestation sociale (votre pension de retraite ou une indemnité de chômage) en monnaie fiscale et vous allez payer vos impôts sur le revenu avec cette monnaie fiscale.

Comme vous le voyez, cela résout un problème épineux : l’émission de monnaie fiscale est laissée à la libre appréciation du gouvernement émetteur. Gageons donc que des tombereaux de monnaie fiscale circuleront. Les gens voudront s’en débarrasser au plus vite.

Exercice pratique pour tout simplifier : remplacez dans le paragraphe ci-dessus monnaie fiscale par monnaie de singe.

Aujourd’hui, l’Italie, ou la Grèce sont dans l’Europe comme l’Illinois ou Porto Rico dans les Etats-Unis : des Etats sans possibilité de création monétaire illimitée, des Etats à qui la faillite par hyperinflation est interdite.

Mais la monnaie fiscale permet d’y arriver. Youpiiii.

Aujourd’hui :

  • Le système bancaire italien est insolvable ;
  • Le taux de chômage des jeunes est de 37% ;
  • La dette de l’Etat italien représente 130% du PIB de l’Italie ;
  • La « croissance » de l’économie italienne est de 1,2% (croissance bidon par des dépenses publiques non-financées) ;
  • La Banque centrale européenne rachète la dette d’Etat italienne.

Comme vous le voyez la « monnaie fiscale » permet de résoudre élégamment le dernier point !

Mais je ne voudrai pas donner l’impression d’être europhobe ou de tirer à boulets rouges sur l’Italie ou Varoufakis.

En France aussi, la dette va nous rattraper malgré notre président marcheur-parleur.

A moins que nous n’ayons pour vocation à devenir un pays communiste, l’Etat ne possède pas le PIB d’un pays.

Exprimer la dette publique en fonction du PIB est donc une tromperie.

L’Etat dispose de recettes fiscales (nos impôts).

Le déficit doit donc s’exprimer en proportion de la recette fiscale.

Dans notre douce France, pays de l’art de vivre au modèle social que le monde nous envie mais que personne ne copie, les chiffres sont les suivants pour 2016 :

Recettes nettes fiscales (2016) : 284,1 Mds€ Déficit (2016) : 75,9 Mds€ Déficit : 26,7%

Pour 2017, les chiffres ne sont pas encore définitivement arrêtés.

Recettes nettes fiscales (prévisions) : 292,3 Mds€ Déficit (revu par la Cour des Comptes) : 78,3 Mds€ Déficit : 26,8%

Attention… Respirez un bon coup… En marche !

Cette présentation plus honnête vous permet de constater qu’il faudrait augmenter nos impôts de plus de 26% pour avoir un budget équilibré.

L’autre solution serait évidemment d’avoir un débat approfondi sur les dépenses publiques, leur justification, leur bien-fondé et dans quoi sabrer d’abord.

Pour le moment nous n’avons que des belles paroles sur l’amélioration de l’efficacité de l’Etat concernant ceci ou cela par des bricolages.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

* Biagio Bossone est consultant financier à l’international et président du « Groupe de Lecce » sur la gouvernance financière mondiale. Marco Cattaneo, président de CPI Private Equity, travaille dans le private equity et les transactions de crédit structuré, en tant que conseiller et investisseur principal.

Source: la-chronique-agora


simone-waplerSimone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l’éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd’hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers.

Elle a publié « Pourquoi la France va faire faillite » (2012), « Comment l’État va faire main basse sur votre argent » (2013), « Pouvez-vous faire confiance à votre banque ? » (2014) et « La fabrique de pauvres » (2015) aux Éditions Ixelles.


               
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5 Commentaires

  1. « Exprimer la dette publique en fonction du PIB est donc une tromperie. » => On a fait un progrès intellectuel incroyable en deux ans !!! Il y a plus qu’a rassembler 2 ou 3 neurones et on va même pouvoir trouver la solution évidente et définitive au problème de la dette.

  2. En tenant compte des engagements hors bilan, la dette de la France atteindrait près de 260% du PIB, 3300 Milliards d’Euro de Hors-bilan,
    plus les 2200 Milliards d’Euros que nous connaissons !
    Jean Yves ARCHER / Economiste.
    http://archives.lesechos.fr/archives/cercle/2014/11/17/cercle_118660.htm

    L’etat Francais a une dette d’environs 5500 Milliards d’Euros,
    il faudrait plus de 130 Ans de remboursement,en l’etat actuel…
    Alors que l’on sait pertinnement que la dette continut de croitre…

    C’est un petit jeu de bonneteau qui a pour seul objectif de paupériser les masses en étranglant les états !!!
    Les Etats a leurs tours etranglant leurs Moutons…

    Donc Vous pouvez imaginer le « petit » jeu sadique,
    du President Emmanuel MACRON ?!
    Ils ne cherchent absolument pas a resoudre les problemes…

  3. Rapidement, les entreprises refuseront de travailler pour l’Etat s’il impose sa monnaie de singe fiscale. Alors, elles seront forcées de travailler pour l’Etat, astreintes à fournir leurs services sans contrepartie. Cette mise en esclavage montre que l’Italie n’a jamais véritablement renoncé au socialisme, communiste comme fasciste, qui demeure une tentation latente permanente.

  4. On lit souvent que la France est endettée à hauteur de presque 100% de son PIB : mais comparer la dette d’Etat et le PIB, c’est comme comparer des choux et des carottes. Alors, il faut absolument arrêter cette comparaison qui induit tout le monde en erreur. On doit montrer la vérité de la dette de l’Etat français aujourd’hui.

    C’est simple : la dette de l’Etat français ne se calcule que sur les revenus de l’Etat. Pas sur le PIB de la France.

    C’est quoi les revenus de l’Etat ? 95% de ses revenus, c’est tout simplement les impôts (ses recettes fiscales) : c’est-à-dire que l’Etat a gagné 292 milliards d’euros en 2016. (cf. http://comptespublics.fr/budget-de-letat/recettes-de-letat/ )

    753% : DETTE DE l’ETAT FRANCAIS
    La réalité, c’est que l’Etat français est endetté à hauteur de 753% de ses revenus (2.200 milliards d’euros de dette d’Etat au total sur 292 milliards de revenus d’impôts chaque année) ! Soit 7 années et demi de la totalité des revenus de l’Etat.

    30% DES REVENUS SUR 25 ANS
    La dette de l’Etat français aujourd’hui, c’est comme si nous sommes endettés de 375.000 euros et que nous gagnons seulement 50.000 euros par an… Dans cet exemple, on voit qu’il faut beaucoup plus qu’une année de tout ce salaire pour tout rembourser. Même si nous choisissons de tout rembourser sur 25 ans, il faudrait que nous y consacrions 30% de nos revenus chaque année (taux fixe : 1,85%). Autrement dit, l’endettement de l’Etat français est énorme. Et le pire, c’est que l’Etat ne fait pas d’efforts pour rembourser.

    BIENTOT ENDETTE A 800%
    L’État ne rembourse que 10% chaque année (service de la dette). Et malheureusement, chaque année, l’Etat dépense encore plus qu’il ne gagne. Donc l’Etat emprunte encore plus pour payer les remboursements (déficits publics)… C’est comme si j’allais à la banque chaque année pour demander un prêt de 15 000 euros qui me servirait uniquement à rembourser le prêt intial de 375 000 euros… Ça ne va pas être possible longtemps.

    LE SALAIRE DU PATRON N’EST PAS LE CHIFFRE D’AFFAIRES DE LA SOCIETE
    Dans les médias, faire exprès de comparer deux choses qui n’ont rien à voir (les revenus de l’Etat et le PIB), c’est comme essayer de vous faire croire que le salaire d’un patron (ici, l’Etat français) peut être comparé avec le chiffre d’affaires de la société qu’il dirige (ici, le PIB de la France ; et pour expliquer simplement le PIB : c’est le montant total de ce que vendent tous les services, commerces et les industries en France pendant un an, moins les importations. C’est un peu comme un chiffre d’affaires de toutes les activités économiques en France). Vous voyez, le salaire du patron et le chiffre d’affaires d’une société, ce ne sont pas du tout la même chose, n’est-ce pas ? De même, les impôts et le PIB ne sont pas comparables.
    Pour être encore plus clair sur la dette de l’Etat, c’est comme si on comparait l’emprunt que le patron a fait à la banque pour payer sa maison personnelle, avec le chiffre d’affaires de la société qu’il dirige… On n’a jamais vu ça, n’est-ce pas ? Parce que le patron fait comme tout le monde : il rembourse son emprunt avec son salaire et ses revenus, pas avec le chiffre d’affaires de sa société. C’est logique. Mais les médias préfèrent cacher cette logique.

    MAIS ALORS POURQUOI CONTINUER A COMPARER DETTE ET PIB ?
    Mais alors pourquoi nous lisons dans tous les médias encore aujourd’hui que l’Etat est endetté à 98% du PIB de la France ? La vraie raison, vous la connaissez. La raison, c’est parce que ça fait moins peur de présenter cette dette de l’Etat français avec une fausse comparaison.
    En vrai, combien avez-vous entendu d’amis, de parents, de journalistes ou commentateurs sur internet qui interprètent mal la comparaison dette/PIB, qui leur fait croire à tort que l’Etat n’est endetté à seulement 100%. La preuve ? Ils vous soutiennent que l’Etat est endetté à 100%, et c’est comme être endetté d’une année de salaire, ce n’est pas énorme… Vos amis, vos parents pensent que c’est vrai car c’est dans les médias, à la télé… Alors, qu’en réalité l’Etat n’est pas endetté à 100%, il est endetté à plus de 750%. Et le pire, c’est que cette dette augmente beaucoup tous les ans, bientôt 800%… Voilà une bonne raison de vous cacher cette mauvaise nouvelle. Bien sûr, tant que vous croyez à cette fausse comparaison de dette/PIB, l’opinion publique est rassurée. Mais si aujourd’hui, on arrêtait cette fausse comparaison et on disait la vérité, tout le monde verrait le danger dans lequel les gouvernements successifs nous ont mis contre notre volonté. Visiblement, encore aujourd’hui, le gouvernement et les médias ne veulent pas que nous voyons cette vérité. Pourquoi ? Peut-être parce que nous ne serions pas d’accords, et serions-nous tous dans la rue pour protester contre les dépenses stupides de l’Etat qui vont nous ruiner bientôt…

    DETTE D’ETAT ET PIB = FAKE NEWS
    Cette comparaison Dette de l’Etat français avec le PIB, il faut dire ce que c’est vraiment : c’est de la manipulation, de la fabrique du consentement, une menace sur nos économies… Dire que l’on peut rembourser une dette d’Etat avec du PIB est une FAKE NEWS ! Ca n’a rien à voir !

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