7.9 C
Paris
mercredi 16 avril 2025 - 11:07

Ryan McMaken: « Les Français sont plus pauvres que les plus pauvres des Américains »

A LA UNE

Ce que nos dirigeants vous cachent : découvrez-le en Cliquant ci-dessous ! 🔥

LES DERNIÈRES VIDÉOS

La France est championne du monde en matière de dépenses sociales… mais des chiffres choquants démontrent que cela ne se reflète guère dans le niveau de revenus des citoyens.

Avec la montée du mouvement des gilets jaunes en France – un mouvement qui a débuté au mois d’octobre dernier et qui se maintient encore aujourd’hui – les commentateurs et militants politiques ont commencé à réévaluer la situation des foyers français en termes de niveau de revenu et de pauvreté.

Depuis que le mouvement a commencé, des articles avec des titres tels que « Le niveau révoltant de la pauvreté en France en 2018 » ou « La France s’interroge sur elle-même au moment où près d’un million d’enfants vivent dans la pauvreté » se sont multipliés et sont devenus de plus en plus ouvertement politiques dans le contexte des manifestations.

Traditionnellement, la réaction du gouvernement face à ceux qui dénoncent un problème de pauvreté endémique – accusation qui, comme aux Etats-Unis, n’est pas nécessairement exacte – a consisté à augmenter les budgets alloués aux programmes sociaux.

Des dépenses sociales inefficaces

Mais il y a un problème : la France dépense déjà davantage d’argent dans les programmes sociaux que n’importe quel autre pays européen. D’après l’OCDE, la France se situe à la première place du classement en termes de dépenses sociales publiques par rapport au PIB, avec un ratio qui dépasse 31%.

Par comparaison, les dépenses sociales représentent 27% du PIB en Suède, tandis qu’elles s’établissent à 25% en Allemagne et en Norvège. La Suisse se situe quasiment tout en bas du classement avec un ratio de 19,7%, et les Etats-Unis se situent à 19,3%.

Ces chiffres peuvent varier d’une année sur l’autre, mais on peut constater que la France occupait déjà la tête du classement en 2016 :

graphique dépenses sociales en pourcentage du PIBSource : OCDE

Toutefois, la pauvreté n’est pas le seul domaine dans lequel les commentateurs politiques et les manifestants dénoncent un “décrochage”. En matière de revenus médians des ménages, la France fait également pâle figure par rapport à ses voisins européens.

Des revenus bien faibles

D’après les statistiques de l’OCDE portant sur le revenu médian disponible – qui tient compte du niveau des impôts et des transferts sociaux – la France se situe en dessous de l’Allemagne, de la Belgique et de la Suisse. Le Canada, les Etats-Unis et l’Australie se classent également largement au-dessus.

graphique revenu disponible médian

De plus, le citoyen français médian semble devoir se contenter de peu par rapport à la plupart des Américains. En réalisant un comparatif entre la France et les différents États américains – à l’aide de la méthode expliquée ici – on peut constater que le revenu disponible médian en France est probablement inférieur à celui de l’ensemble des Etats américains, à l’exception de la Louisiane.

Philippe Béchade: France: “On se dirige vers une casse sociale considérable !” Marc Touati: “Ce qui m’inquiète en France, c’est la classe moyenne qui s’appauvrit et qui tombe dans la pauvreté”

Pour simplifier, j’ai repris les chiffres de l’OCDE concernant le revenu disponible médian par pays et j’ai ensuite ajusté le revenu disponible médian des Etats-Unis pour chaque Etat en fonction de l’écart entre le niveau de revenu médian de l’État et le revenu médian à l’échelle nationale.

Les Etats américains nettement mieux classés que la France

C’est une méthode d’évaluation approximative, mais les résultats sont plausibles. Il ne semble pas insensé de suggérer que la qualité des infrastructures, le niveau des revenus et la qualité de vie en général sont en effet particulièrement élevés dans des Etats prospères tels que l’Utah, le Colorado et Washington – comme le suggèrent les chiffres du revenu médian que nous avons calculé pour chaque Etat :

graphique revenu disponible médian incluant les Etats des USASource : OCDE, US Census

Bien évidemment, face à des données telles que celles-ci, les plus sceptiques pourraient objecter que « tout ne se résume pas à une question d’argent ! » et que « les généreux programmes d’aide sociale rendent la vie des citoyens plus confortable et plus longue ».

Eh bien, si c’est le cas, la France semble alors avoir beaucoup de mal à faire en sorte que les dépenses sociales engagées aient un effet significatif sur l’état de santé et le bien-être de ses citoyens.

Les partisans de l’argument de la « qualité de vie » ont par exemple tendance à mettre en avant les chiffres de l’espérance de vie comme indicateur de référence. Mais dans ce domaine, la France ne fait pas mieux que l’Australie, en dépit du fait que les Australiens dépensent moins que la France dans les programmes sociaux.

De la même manière, la Suisse a réussi à obtenir de bien meilleurs résultats en matière de santé publique, tout en maintenant ses dépenses sociales largement en dessous de l’État français.

Des dépenses sociales élevées peuvent être un indicateur d’une économie atone

La vérité, c’est que les dépenses sociales ne constituent pas la clef pour réduire la pauvreté, augmenter le revenu médian, ou plus généralement améliorer la qualité de vie des citoyens.

En fait, une hausse des dépenses sociales peut même être le résultat d’une situation de stagnation économique étant donné que les programmes sociaux risquent d’être de plus en plus utilisés si un plus grand nombre de personnes font face à la pauvreté, au chômage ou à une hausse insoutenable du coût de la vie.

C’est ce que nous pouvons clairement observer au sein des Etats-Unis. En comparant le niveau des dépenses sociales Etat par Etat, on peut constater que ce sont généralement dans les Etats souffrant des taux de pauvreté les plus élevés et où les travailleurs sont les moins productifs que les dépenses sociales sont les plus élevées.

En d’autres termes, les dépenses sociales ne permettent de résoudre aucun de ces problèmes, mais elles sont beaucoup plus importantes dans les économies les moins productives.

De plus, si l’on mesure les dépenses sociales en pourcentage du PIB, il s’ensuit que, toutes choses étant égales par ailleurs, les économies les moins productives auront mécaniquement les taux de dépenses sociales les plus élevés. Après tout, même avec des dépenses sociales en augmentation, ce taux serait en baisse dans une économie dont la croissance du PIB se maintiendrait à un rythme supérieur à celle des dépenses sociales.

Cependant, ce n’est pas la situation que nous constatons en France. La croissance des dépenses sociales y est au contraire élevée et chaque fois qu’une pression s’exerce sur le gouvernement pour « faire quelque chose » afin de réduire la pauvreté, il n’apporte pas d’autre solution qu’un accroissement supplémentaire des dépenses sociales.

La seule véritable solution serait de faire tout ce que l’Etat français se refuse farouchement à faire : alléger les réglementations, adopter une politique de libre-échange vis-à-vis du reste du monde, briser le pouvoir des syndicats, couper les subventions et mettre fin au contrôle des prix ainsi qu’à toutes les autres mesures politiques visant à favoriser les groupes d’intérêt les plus puissants au détriment du reste de la population.

L’économie française – qui est connue pour son manque de flexibilité et d’ouverture à la concurrence, en particulier dans certains secteurs économiques protégés tels que l’agriculture – semble s’installer parmi les moins libres en Europe.

Elle est simplement incapable de générer la croissance économique nécessaire afin de maintenir les dépenses sociales sous contrôle et à un niveau soutenable à long terme. Comme le montrent les manifestations actuelles des gilets jaunes, de nombreux citoyens français en sont parfaitement conscients.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

Ryan McMaken est rédacteur en chef au Mises Institute. Diplômé de l’Université du Colorado en sciences politiques et économiques, il occupa le poste d’analyste économique pour l’agence du logement du Colorado entre 2009 et 2014. Il est l’auteur de « Commie Cowboys: The Bourgeoisie and the Nation-State in the Western Genre. »

16 Commentaires

  1. La comparaison France/Royaume-Uni est intéressante et à mes yeux significative. Le Royaume-Uni a, depuis l’ère Thatcher, mis en oeuvre les méthodes préconisées par l’auteur. Or, le RU se classe après la France, que ce soit en terme de Dépenses sociales/PIB ou de revenu disponible médian, ce qui veut dire que l’on vit mieux en France qu’au RU (pour l’instant…).

  2. Ces allocs servent a favoriser l’immigration et l’electoralisme de la gauche (qui fait venir des nouveaux electeurs en masse). La moitié des récents immigrés vivent d’allocs et de la CAF, je ne parle meme pas des migrants
    le patronat Français voit ca d’un bon œil, car le cout est supporté par la collectivité et il friand d’esclaves pour le BTP, la restauration par exemple

    En plus la plupart des immigrés en France sont originaires d’afrique, la region la plus a la ramasse au niveau mondial en terme de developpement.
    Il s’agit d’une colonisation par le bas et d’une acceleration de la tiers-mondisation de la France via ses ex-colonies (qui se desindustrialise) . Un etat-providence comme la France n’est pas compatible avec des frontières ouvertes . Il est prouvé que ces populations vivent d’allocs et de petits traffics, il y a pas ou plus de boulot en France surtout pour des non qualifiés

  3. Le salaire médian aux USA est donné par sondage. Les USA c’est bien pire, vous le signifiez bien assez dans d’autres articles, pourquoi faire volt face sur un article bidon ?

    • Le problème est que la question est mal posée parce qu’elle a trois sens différents possibles:
      Des français dormiraient-ils dans leur voiture?
      Voit-on des français dormir dans leur voiture?
      Il y aurait-il donc des français dormant dans leur voiture?
      la première phrase pose simplement la question, la seconde est, sous la forme d’un questionnement, une affirmation explicite, la troisième demande s’il y a la preuve que des français dorment dans leur voiture.
      L’écrit demande de la précision, c’est pourquoi son usage précis peut être ardu, en revanche cela permet de s »exprimer avec une grande justesse et la meilleurs façon pour y arriver c’est d’écrire, d’écrire, d’écrire encore, de lire aussi tout autant, puis de se corriger petit à petit, pas à pas…

      • Étant entendu que là l’affirmation explicite niait que des français dorment dans leur voiture, ce que j’aurais dû ajouter, comme quoi…

  4. Faire revenir les usines et rebâtir une agriculture pérenne serait la solution.
    J’attends la fin des élections pour en parler plus avant sur mon blog, j’enregistre toutefois ce texte pour y montrer que la conclusion que tire ce monsieur de tout cela n’est que de la pignole puisque c’est justement la politique qu’il demande qui est responsable de notre situation.
    Tout comme en U.R.S.S., si ça ne marche pas c’est que nous ne sommes pas allé assez loin dans la même politique qui a causé ces problèmes.
    Ses observations sont justes, les conclusions qu’il en tire sont stupides et ne feront que renforcer le mouvement gilettiste.
    Mais, de plus, ne peut que conduire, à terme, qu’à l’effondrement du système, que, quoi qu’il en soit d’ailleurs, est désormais devenu irrécupérable et, ce, depuis une bonne décennie au moins.

    • S’il y a trop d’impôts et de réglementations (surtout écolos), les usines et les fermes ne reviendront pas. Personne ne bosse gratuitement, encore moins pour se faire emmerder par des fonctionnaires improductifs, contrôleurs des travaux finis. Si on veut retrouver les usines et les fermes, il faut commencer par foutre la paix aux Français.

      • Ce qui est intéressant dans les discours dogmatiques, feus mes parents étaient communistes, je sais donc de quoi je parle, c’est que les mots employés sont de l’ordre du sempiternel, liés aux mêmes phrases de discours semblables et vous, maître Garofula, vous n’échappez en rien à cette règle.
        Il est d’ailleurs remarquable à plus d’un titre que le vôtre propre ressemble en tous points à celui de Ryan Mac maken, traduction comprise, et quand bien même il n’ait fait aucunement mention de l’administration mais des forces politiques, ce qui, dans vos esprit à tous deux, d’un bout à l’autre de l’Atlantique, revient au même.
        Quoi qu’il en soit, en raison même des élections qui viennent, je n’irais pas plus loin.
        Ce que je puis toutefois affirmer c’est que ma façon de concevoir les choses sort, de fait, des discours clos sur eux-mêmes, la preuve en étant que je n’ai que très peu d’écho de ce que je peux expliquer et exprimer sur mon blog, quand bien même sais-je être lu en en ayant perçu maintes preuves, cela vous évitera de faire une oiseuse comparaison d’avec tel ou tel parti politique en fin de campagne, au risque sinon que je vous renvoie sèchement vers vos chères études.
        Non pas que je refuserais tout débat mais plutôt que je sais pertinemment en quoi mes idées sortent de l’ordinaire et que je suis las des allégations fausses.
        Et puis, par pure provocation, que je vous dise, j’ai, de cursus, mon C.E.P. et un C.A.P. horticole et suis, professionnellement, un conducteur de bus à la retraite.

  5. Les dépenses sociales appauvrissent les populations. La raison en est simple. Les impôts élevés nécessaires pour financer des prestations sociales élevées détruisent les emplois et les capitaux associés aux emplois. Plus d’impôts donne moins d’emplois, moins de capitaux investis donc des emplois restants moins productifs, moins de production globale et moins de richesses produites à distribuer.

    Il n’y a pas de miracle. Le socialisme, c’est toujours et partout l’égalité dans la misère. On a jamais enrichi les pauvres en appauvrissant les riches.

    • Garfula et tant d autres qui vivent toute leur vie dans le mensonge
       » on a jamais enrichi les pauvres en appauvrissant les riches »
      il n y a pas plus faux que cela je peux te donner plein d exemples
      En voila un..dans les grandes villes , les ultra riches ont permis une speculation immobiliere grace á leur haut revenus..les prix ont donc grimpe partout . les loyers avec, rendant les pauvres plus pauvres puisque le reste á vivre a diminué

      Sors donc de ton ideologie Garfula.
      Les riches sont de plus en plus riches partout et le nombre d exclus et de precaires augmente

      Le partage de richesses est la seule solution encore faut il etre intelligent pour le comprendre ce qui n est manifestement pas ton cas..

      • Presque 60% des Français sont propriétaires. Sur les 40% restant, la moitié vit dans le parc social. La soi-disant spéculation aurait fait augmenter les loyers des HLM ? Il n’y a que 20% des français locataires dans le parc privé. Le taux d’effort moyen des Français pour se loger représente 20% des revenus. C’est inférieur à la moyenne européenne. En revanche, qu’on se trouve poussé vers les quartiers périphériques du fait de la hausse des prix en centre ville nous concerne pour la plupart. Et alors ? On vit très bien loin des ghettos à bobos à trottinette. Plus on en est loin d’eux, plus saine est la vie en réalité.

        A propos d’idéologie, la tienne est bien connue (« spéculation », « partage des richesses » « ultra-riche »…). Tous les tics du langage idéologisé sont là. Bravo, belle récitation, camarade.

    • Je dirais les choses différemment:l’argent est toujours mieux dépensé par le particulier qui connait ses besoins que par l’état qui prélève aveuglément,détourne et gaspille.A partir de la,il faut trouver un équilibre.La France a carrément plongé du mauvais coté.

      • Que cela soit dit d’une manière ou d’une autre, cela ne change rien à l’affaire: une imbécilité logique est une imbécilité logique.
        Si l’état est affaibli, ce qui est gravement le cas aujourd’hui, la puissance d’argent fait n’importe quoi, et il faut être autant atteint par son idéologie, comme hier l’étaient les communistes, pour ne pas comprendre cette logique là!
        En cela, vous êtes semblables!
        Dieu se rit de ceux qui déplorent les effet dont ils chérissent les causes.
        Et à ce tarif là, Dieu doit éclater de rire!

        • Mais oui, avec plus de 57% du PIB spolié, l’Etat est affaibli. C’est trop horrible, cette faiblesse !

          Tant qu’il ne prendra pas 100% du PIB, les puissances d’argent seront encore trop menaçantes pour vous ? C’est ça votre proposition ?

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


LES PLUS POPULAIRES 🔥